C’est un quartier charmant, pavillonnaire, calme et dont les maisons à deux niveaux se ressemblent vraiment. Souvent accolées, on sent qu’elles furent bâties à une époque où les Hommes se parlaient, échangeaient, se faisant confiance pour avancer ensemble grâce au savoir-faire de chacun.

Il y a 80 ans, ici, il n’y avait que des champs. Et puis, en 1954, le lotissement actuel a été créé par les cheminots qui ont pu bénéficier de belles conditions pour acheter un lopin de terre et y construire leur foyer de l’autre côté des ponts de la voie de chemin de fer.

Des Castors bâtisseurs, logique. Tous étaient membres des Castors Mutualistes Cheminots et tous s’étaient regroupés pour vivre et s’entraider, naturellement. À l’époque, l’esprit était à la solidarité, surtout chez les cheminots. Les finances n’étaient pas flamboyantes mais on mettait la main à la pâte et on allait voir si le voisin avait besoin de quelque chose.

Les Castors s’étaient même organisés de manière à bénéficier de ristournes grâce à leurs achats groupés. Même la tornade qui a balayé le quartier deux ans après sa construction n’a pas découragé les Castors qui ont relevé leurs manches et refaits leurs toits. Une autre époque, d’autres mœurs qu’il ne faut pas oublier…

Nous voici à Beausoleil, et l’âme de ce quartier plus que sympa, où il fait encore bon vivre, est encore présente ! Et les descendants des Castors sont encore là, vivent, vieillissent et engendrent d’autres descendants des Castors originels.

Après le square Andrée-Julien qui est à deux pas et pour ne pas oublier cette mémoire, la Ville vient de nommer un espace vert comme étant le jardin des Castors Cheminots Mutualistes Nîmois.

L'exposition « il y a 70 ans, les Castors cheminots, pour barrer la route à l'oubli ! » est à voir à la salle Émile-Gauzy, 5c rue Guynemer.