Publié il y a 5 h - Mise à jour le 11.02.2025 - Propos recueillis par Anthony Maurin - 4 min  - vu 284 fois

TOROS Miguel Andrades, un torero atypique à découvrir

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Avec la saison qui redémarre doucement, Miguel Andrades espère. Saison charnière pour lui, il sera à l’affiche de la feria d’Alès. Interview.

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)
Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Né en octobre 1995 à Jerez de la Frontera où il fut élève de l’école taurine avant de basculer pour celle de Ubrique, Miguel Andrades est un torero comme on en croise peu. En août 2022, il débute avec picadors et se présente à Madrid l’année suivante. Depuis, il vise l’alternative qu’il prendra en mai prochain, juste avant Alès. Un torero qui a du caractère, une vraie personnalité, la tête sur les épaules et qui sera à suivre.

Objectif Gard : Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis un anticonformiste, un fidèle à mes amis. La loyauté est très importante pour moi et pour ceux que j’aime. Comme torero, j’essaie d’être pur, un peu classique, mais avec beaucoup personnalité.

Comment êtes-vous arrivé dans les toros ?

Mon père et mon grand-père étaient aficionados. Nous sommes toujours allés à la feria de Jerez, mais ils n’ont jamais toréé.

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)
Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Quel est votre premier souvenir taurin ?

Un cadeau de Noël de mes parents ! Une cape et une muleta. Je devais avoir six ou sept ans. Avant cela, j’étais toujours en train de toréer avec des serviettes de table donc mes parents m’ont acheté les trastos et après, je n’ai plus toréé qu’avec ce cadeau.

Est alors venu le temps de s’inscrire dans une école taurine ? Et le danger qui va avec…

Deux ans après, je m’inscrivais à celle de Jerez ! Pendant ces deux ans, je n’ai pas arrêté de toréer de salon. Le danger, au début, mes parents prenaient ça comme un jeu, mais les problèmes sont arrivés depuis peu… Moi, j’ai assimilé le danger très tôt, je suis serein de ce danger, ce n’est pas une responsabilité. Même si ça doit être dur le jour de la course, mes parents le comprennent. Ils me soutiennent depuis toujours.

Miguel Andrades (Photo Archives Gil Mir)
Miguel Andrades (Photo Archives Gil Mir)

Avez-vous des amis et comment gèrent-ils la situation ?

Les plus proches, mes amis d’enfance, ne sont dans les toros donc ils voient ça de loin. Ils sont aficionados, mais ils ne sont pas dans le milieu. En fait, dans les toros, j’ai peu d’amis.

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)
Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Quelles sont vos passions et vos phobies ?

Le sport. J’aime faire du sport. Ça peut être du foot, du padel, de l’équitation, de la chasse, ou encore aller au campo bien sûr ! En fait tout ce qui se passe à l’extérieur ou dans la nature. Ce que je déteste ? M’ennuyer !

Vous avez une apoderada depuis 2023. C’est rare ! Comment cela se passe-t-il ?

C’est facile ! On est en confiance, complices, la relation est très saine. C’est atypique mais très professionnel. On avait comme premier objectif Madrid et c’et fait depuis août 2023. Je voulais faire un minimum de 25 novilladas avant de prendre l’alternative pour être en conformité avec le règlement et j’en aurais fait 26 donc tout va bien. Une fois l’alternative prise, on verra pour d’autres objectifs, mais on commence à être dans la cour des grands.

Votre alternative, on en dit deux mots ? Quel a été votre parcours de novillero ?

Non ! Mais ça sera fin mai 2025 ! Juste avant la feria d’Alès. Mon parcours de novillero est simple, c’est en triomphant chaque après-midi que j’ai progressé. J’ai toréé un peu de tout du Domecq au Santa Coloma et dans toutes les catégories de plazas. J’ai quelques triomphes, notamment à Saragosse, dans des arènes de première catégorie.

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)
Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Toréer en France…

Ma première fois était au bolsin de Bougue ou j’avais fini finaliste. C’était en 2013 et j’y suis arrivé sur présentation de mon CV. En 2022, à Saint-Perdon, j’ai coupé une belle oreille, et j’ai fait une vuelta avec pétition. C’est un bon souvenir. Mais ma première corrida en France sera à Alès et j'espère que tout se passera bien, je viens dans cet état d'esprit. Je veux remercier la France taurine, les empresas, je souhaite rendre leur confiance en triomphant !

Au paseo, vous pensez au triomphe ? Quel est votre toreo ?

Je n’y pense jamais mais j’y vais pour triompher. Je peux couper trois oreilles et une queue à un toro d’Alcurrucen et faire à peu près la même chose devant un de Prieto de la Cal. J’espère que vous me reverrez en France après Alès, de matador de toros ! Aux banderilles, je suis classique, pur, mais avec de la spontanéité. Je ne mets jamais deux paires identiques, je cherche toujours le spectacle, la nouveauté. Quand je pars à la guerre je le fais avec art, finesse et connaissance de l’animal.

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)
Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Alès, justement. Vous arrivez dans le sud-est après quelques courses dans le sud-ouest.

En effet, Alès sera ma présentation dans la région. J’invite tous les aficionados à venir aux arènes du Tempéras pour voir un torero différent. Un torero qui banderille, qui est varié dans tous les tiers, spontané, un peu mystique, mais mystique à l’ancienne mode. Comme le mysticisme d’un art ancien. J’aime les maestros comme Gallito. J’aime mais je ne me compare pas. J’aime Belmonte aussi. J’aime regarder les autres pour être différent d’eux. Je fais souvent des lidias variées, inspirées par les charges et le comportement des toros. Pour l’instant, en majorité, je tue des toros plutôt durs, mais quand c’est plus facile je coupe beaucoup !

Votre cuadrilla est-elle prête ?

Oui, il y a des nouvelles têtes dont un banderillero et un picador fixe, mais dans l’ensemble elle est fixe. Je banderille, mais je laisse la place à leur prise de décision. Je suis avec ces personnes parce que ce sont les meilleures. Cette cuadrilla me suivra pour l’alternative et tout au long de la saison si tout se passe bien.

Un dernier mot ?

Les toreros sont faits pour être découverts. On torée comme on est, si les gens veulent me connaître un peu plus, il faut qu’ils viennent à Alès. Je les attends !

Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)
Miguel Andrades (Photo Anthony Maurin)

Propos recueillis par Anthony Maurin

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