BAGNOLS/CÈZE Trafic de drogue : le maire écrit une lettre ouverte à Bruno Retailleau
En ce début d’année, le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet a pris la plume pour écrire une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Le thème : le trafic de drogue.
Car l’élu dit écrire au ministre « avec gravité et une exaspération croissante face à un fléau qui mine profondément notre commune : la prolifération des réseaux de drogue. » Un phénomène « concentré principalement dans les quartiers des Escanaux et de la Citadelle », qui « a des répercussions dramatiques sur la sécurité publique et sur le quotidien de nos citoyens. »
Face à cette situation, « Malgré tous les efforts déployés au niveau municipal, nous atteignons aujourd’hui les limites de ce que nous pouvons accomplir seuls, estime Jean-Yves Chapelet. Si ce phénomène doit être combattu efficacement, un engagement fort et constant de l’État est indispensable. » Et le maire de rappeler que localement, un Groupe local de traitement de la délinquance a été lancé dès 2021 avec la justice et la police, « aboutissant à des saisies significatives de stupéfiants et d’armes, ainsi que des interpellations », sans toutefois que cela suffise.
« Le trafic s’adapte et persiste, se déplaçant vers de nouveaux points, parfois à proximité d’écoles, d’un EHPAD ou d’un centre médico-psychologique, poursuit le maire. Il est désormais évident que ce dispositif a montré ses limites et qu'il est urgent de trouver des solutions plus pérennes et adaptées à l’intensité du phénomène. » Et, si le maire rappelle la présence de l’État sur le sujet de la rénovation urbaine, elle « contraste violemment avec son absence dans le combat contre le trafic de drogue, laissant un goût amer d’abandon à ceux qui se battent au quotidien pour une sécurité durable », écrit Jean-Yves Chapelet, qui estime que les moyens mis par l’État sur ce front « sont insuffisants ».
Et le maire d’inviter le ministre à venir à Bagnols : « Venez voir par vous-même l’ampleur du problème. Venez constater les défis auxquels nous sommes confrontés et les efforts que nous déployons, malgré des moyens limités. C’est ici, sur le terrain, que la lutte contre ce fléau doit se mener. » Le premier édile invite le ministre à renforcer les effectifs de la police nationale, responsabiliser les consommateurs ou encore à mettre en place « une task force de sécurité dédiée. Nous devons changer la donne et faire en sorte que le harcèlement ne vienne plus des trafiquants, mais des forces de l’ordre. »
« Ce combat n’est pas seulement celui de Bagnols-sur-Cèze. Il est celui de toutes les villes moyennes de France, de ces communes qui, bien qu’ambitieuses et dynamiques, se sentent laissées-pour-compte », estime le maire qui fait par ailleurs savoir qu’il souhaite rassembler ces communes moyennes confrontées à cette problématique, et envisage de leur proposer de rédiger et signer une tribune commune. Il termine sa missive en affirmant que « Dans ces efforts la commune prend sa part. À l’État de prendre la sienne. »