EXPRESSO Face à la menace Trump, que peut faire l’Occitanie ?
Face à la volonté du président Donald Trump d’imposer de nouveaux droits de douanes et de relocaliser certaines productions, la région Occitanie a présenté un rapport sur les relations commerciales avec les États-Unis.
« C’est un rapport qui nous permet de prendre conscience de nos liens avec l’économie américaine », a annoncé la présidente socialiste Carole Delga, lors du dernier Conseil régional. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump rebat les cartes des relations économiques avec les États-Unis. Pendant la campagne, le chantre du « America first » (Les États-Unis d’abord) annonçait une hausse des droits de douane, une mesure déjà mise en place en 2018, occasionnant de vastes dégâts pour la filière viticole, notamment en Occitanie et, donc, dans le Gard.
Deuxième marché d’exportation en volume
Le rapport régional souligne : « Le marché américain est le deuxième marché d’exportation en valeur et le cinquième en volume pour la filière viticole. » Le retour des droits de douane pourrait mettre à mal une filière déjà fragilisée, comme le rappelle la présidente socialiste, « par les aléas climatiques et la baisse de la consommation en Europe ».
Au-delà de la viticulture, la filière aéronautique est également concernée : « La France est le troisième fournisseur d’équipements aéronautiques hors moteurs pour les États-Unis et le deuxième pour les turbopropulseurs dans les moteurs d’avion (…) Il existe une certaine dépendance vis-à-vis des programmes de la NASA. »
L’élue du Rassemblement national, originaire de Haute-Garonne, Emmanuelle Pinatel, n’a pas manqué de commenter l’initiative de la Région : « Il est pour le moins surprenant de se retrouver aujourd’hui à clamer l’attachement de la Région à la souveraineté (…) Tout le monde sait que ce débat n’est qu’une manière pour vous de dénoncer le vote légitimement exprimé par le peuple américain, et non une réelle tentative de protéger nos administrés. » Pour Carole Delga, il n’y a pas vraiment de débat : « La politique de Donald Trump verse dans le climato-scepticisme et le complotisme. Elle est au service d’une idéologie populiste à visée colonialiste. »
« Nous devons nous mobiliser et nous inspirer de ce qui a été fait en 2017 », poursuit-elle. Avant de prévenir : « Donald Trump a déjà eu des discours belliqueux et protectionnistes avec des menaces d’augmentation des droits de douane sur certains pays… Il l’a annoncé un jour et l’a annulé le lendemain. » À suivre.
