ALÈS Au conseil communautaire, des projets et des tensions sur la santé publique
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Christophe Rivenq entouré de Max Roustan à sa droite et Patrick Cathelineau sur sa gauche, a mené les débats au premier conseil communautaire de l'année.
- Corentin DimancheLe premier conseil de communauté de l'agglomération d'Alès de l'année a donné lieu à vingt projets validés, mais deux ont été particulièrement débattus, notamment la gestion des polluants éternels par l'agglomération.
Pour le premier gros rendez-vous de l'année pour l'agglomération, pas moins de vingt projets étaient à l'étude par les élus de l'agglo. Du côté des absents : Paul Planque a donné ses pouvoirs à Béatrice Ladrange, et Laurent Ricome encore absent après le conseil municipal a donné les siens à Christophe Rivenq.
Le premier amendement de la soirée a donc été d'élire Catherine Pinaire comme membre du bureau de communauté, en remplacement de François Selle, le maire de Portes qui a dû démissionner à cause de soucis de santé et qui est désormais remplacé depuis le 5 février 2025.
C'est lors du débat d'orientation budgétaire que les voix se sont élevées, notamment celle de Christophe Rivenq. Le président de l'agglomération présentait le rapport sur la situation en matière de développement durable de 2024. L'élu a rappelé que l'agglo avait créé la REAAL (la Régie des eaux de l’agglomération alésienne) en 1998 pour s'occuper de l'eau dans l'agglo. L'occasion de signaler que 99,8 % de l’eau distribuée aux concitoyens est conforme à la réglementation nationale. Mais alors que ce jeudi 20 février, la loi sur l'interdiction des PFAS appelés "polluants éternels" a été adoptée définitivement par le Parlement, Christophe Rivenq s'est empressé de devancer ses opposants en abordant le sujet.
Un rapport de l'ARS qui le conforte
"Je me dois, en tant que président de l'agglomération d'Alès et donc responsable de l'eau potable, de donner des chiffres. Par anticipation, car ici, nous sommes très prévoyants sur la santé de nos administrés. J’ai demandé aux services de mesurer, avant la date fatidique du 1ᵉʳ janvier 2026, la quantité de PFAS qui seront réglementés. Une liste dans laquelle ne figurent pas les fameux TFA, une liste dont la concentration globale ne doit pas dépasser 0,1 microgramme par litre quand on compte ces 20 PFAS. J'ai donc fait réaliser une étude par un cabinet agréé COFAS (labellisé par l'État). Je peux donc affirmer factuellement, madame Ladrange, que sur aucun de ces prélèvements n'a été trouvé l'un de ces 20 PFAS, et aucun n’atteint cette limite. Seulement quelques prélèvements vont à 0,005 microgramme, au maximum la moitié du plafond réglementaire."
De plus, le président de l'Agglo a obtenu les résultats des analyses de l'ARS sur les communes où il y a une présence de TFA, ce mercredi après-midi, quelques heures avant le conseil communautaire, l'occasion de confirmer que sur les communes de Boucoiran-et-Nozières une détection à 9,2 microgrammes par litre a été trouvée soit 1/6ᵉ du plafond demandé. Tandis que pour Vézenobres, 17 microgrammes par litre, soit le tiers du plafond, ont été trouvés. Le président de l'agglomération a donc affirmé "avec chiffres à l’appui, que sur Alès Agglo, il n’y a aucun des fameux 20 PFAS, en quantité supérieure à 20 microgrammes par litres. Et concernant les TFA, il n'y a aucun prélèvement qui dépasse les mesures de l'ARS, le maximum étant plafonné à 60 microgrammes par litres."
À la suite de cette intervention, Christophe Rivenq a menacé d'attaquer en justice tous propos contre son engagement sur la santé publique. " Je n’hésiterai pas à saisir la justice contre quiconque osera véhiculer des contrevérités et informations mettant en cause ma probité, mon honnêteté, mon engagement sur la santé publique, et sur l'eau à des fins politiciennes. À un moment, on ne rigole pas avec la santé."
Du côté de l'opposition, en l'absence de Paul Planque, c'est Béatrice Ladrange, membre du Printemps Alésien, qui a pris la parole. "Vous avez dit un certain nombre de choses qui sont exactes, mais je remarque que quand vous êtes en difficulté, vous avez une réponse, c'est de vous mettre en colère, tacle l'élue. Ce que je dis, c'est que la question des PFAS est un scandale national, comparable à celui de l'amiante il y a des années. Nous sommes face à une situation de dangerosité pour la santé des habitants de notre territoire. Vous vous honoreriez bien plus à être solidaire des salariés de Solvay", conclut-elle.
"Elle est où la motivation d'être maire maintenant ?"
Les élus sont ensuite passés au débat d'orientation budgétaire. L'occasion pour le président de l'agglo de rappeler qu'il veut garder les dotations culturelles et sports pour le budget à venir, et ne licencier aucun personnel dans la politique publique.
Un plan d'actions relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (2025-2027) a été voté. Cependant, des préoccupations ont été soulevées par des élues concernant les inégalités de formation entre les sexes et les différences de rémunération. Christophe Rivenq a réagi en assurant que les salaires étaient égaux pour des grades équivalents. Le conseil a également voté en faveur de la création de cinq postes budgétaires nécessaires au fonctionnement des services, notamment trois adjoints administratifs, un adjoint d'animation et une auxiliaire puériculture. Un projet a également été approuvé pour recruter des saisonniers pour cet été sur pas moins de 13 métiers liés à l'agglomération.
Lors de l'évocation du bilan à mi-parcours du Programme local de l'habitat (PLH) 2021-2026, des voix se sont fait entendre. Ce plan a révélé des difficultés concernant la rénovation des logements sociaux. Serge Bord, maire de Saint-Julien-Les-Rosiers, a signalé un manque de financement, la région étant le principal acteur pour soutenir ces projets. De son côté, Jean-Michel Perret, le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, a évoqué ses efforts constants pour obtenir des subventions afin de rénover et créer de nouveaux services. Mais selon lui : "On a même pas les moyens de rénover l’existant dans ma commune. Elle est où la motivation d’être maire maintenant lorsqu'on essuie uniquement des refus ?"
Mais aussi :
- L'agglomération a décidé d'attribuer aux propriétaires forestiers, pour la réalisation de leur projet de travaux forestiers, des subventions réparties :
4 800 € pour la commune de Génolhac ; 22 254 € pour la commune de Concoules et 4 616 € pour la commune de Saint-Jean-du-Gard.
- Une convention de diagnostic d'archéologie préventive a été signé avec l'Institut national de recherches archéologiques (INRAP) dans le cadre de la démolition du bâtiment situé au 9 rue Fernand Pelloutier à Alès.
- Le projet scientifique et culturel du musée PAB d'Alès a été validé.
- Concernant l'achat de voitures électriques neuves, les particuliers qui en font la demande dans certaines conditions auront droit à une subvention de 500 € pour l'achat d'une voiture 100 % électrique neuve.
- Enfin, le président a conclu la soirée en précisant qu'un total de 143 candidatures ont été reçues pour le programme Alès Audace.