FAIT DU JOUR Baisse des subventions : les associations sportives nîmoises en quête de solutions
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Les jeunes judokas du judo club cheminots Nîmois.
- DREn France, le budget des sports va diminuer de 108 millions d’euros pour l’année 2025. Une situation complexe pour les associations sportives nîmoises qui sont à la recherche de solutions.
“C’est scandaleux ! Avant les JO, le gouvernement français a fait des annonces, mais elles n’ont absolument pas été tenues. Résultat, c’est encore le sport amateur qui morfle et qui va en subir les conséquences !”, peste Serge Meunier, président de la section judo du Club sportif cheminot nîmois et trésorier de la section omnisport. Adopté définitivement le 6 février 2025, le budget des sports va subir une baisse de 108 millions d'euros. Ce dernier représente seulement 0,2 % du budget total de l’État.
Des promesses non tenues
“L’activité sportive est socialement très utile pour la vie en commun, l’apprentissage des valeurs, mais surtout pour la santé. Elle fait certainement économiser à la Sécurité sociale. On dit que le sport coûte, mais en réalité, il rapporte beaucoup à la société et souvent, on l’oublie”, regrette Vincent Bouget, conseiller départemental délégué aux Sports. Cette baisse de budget est un réel coup dur pour le monde du sport qui pensait avoir gagné du soutien, lors des JO de Paris 2024.
Il y a tout juste un an, le 23 janvier 2024, Emmanuel Macron avait d’ailleurs déclaré : “Pour nos sportifs, l'encadrement et les fédérations, nous avons augmenté de 68 % le budget pour la haute performance et de 75 % le budget sur l'accompagnement individuel des sportifs.” Le président de la République avait ensuite ajouté : “Je veux ici souligner, vous avez mon engagement qu'au-delà des jeux de 2024, les moyens seront maintenus jusqu'à la fin de ce quinquennat avec justement en perspective les jeux de 2030.” Des promesses qui ne sont clairement pas tenues…
Des conséquences nuisibles
Les associations sportives et les clubs sont indignés. “Aujourd’hui, on nous rabâche qu’il faut faire du sport pour notre santé et les valeurs sportives, mais on ne nous donne pas les moyens d’en faire”, assure Thomas Tort-Medvedieff, président du Nîmes Basket. Cette saison 2024-2025, ce club de 411 licenciés a perdu une subvention publique de 5 000 €. Désormais, le club devra composer avec une réduction de subvention. Les conséquences de cette perte de budget pourraient être désastreuses.
“Nous savons que les aides risquent de sauter, comme le Pass’Sport par exemple (aide allocation sportive versée par l’État pour la prise d’une licence auprès d’un club/association sportive pour les jeunes de 6 à 30 ans, NDLR). Sans ces aides, les personnes défavorisées n’auront plus accès au sport par manque de moyens”, souligne Serge Meunier. Le président du Nîmes Basket se questionne : “Et comment allons-nous faire ? Allons-nous perdre des licenciés ? Et si nous avons moins de moyens, allons-nous devoir en refuser ?”
En effet, le monde du sport amateur va être fragilisé. Certains clubs et des événements sportifs locaux, essentiels au lien social, pourraient disparaître. “Les restrictions budgétaires de l’État imposées aux collectivités territoriales vont aussi impacter le financement des clubs. Les communes, les départements et les régions financent aussi en grande partie le sport dans notre pays. Heureusement, avec le Département, nous avons réussi à maintenir l’enveloppe globale des aides aux sports gardois, mais de nombreux événements sportifs ne pourront pas être maintenus”, souligne Vincent Bouget.
Recherche de solutions
Les subventions publiques sont primordiales pour de nombreuses associations sportives. Cependant, cette forte réduction du budget des sports va contraindre ces structures à repenser leur gestion, en faisant appel à des financements privés.“Nous devons essayer de combler ces pertes financières en trouvant des sponsors, mais c’est très compliqué. Aujourd’hui, les entreprises sont aussi impactées financièrement”, soutient Thomas Tort-Medvedieff. De son côté, Serge Meunier fait le même constat : “Aujourd’hui, c’est très dur de trouver des financements privés, même les entreprises n’ont plus d’argent.”
De plus, les sociétés locales sont davantage intéressées par une collaboration avec des clubs gardois qui jouent au plus haut niveau. “À titre d’exemple, le RCN a plus de 300 sponsors alors que nous en avions seulement une quinzaine”, affirme le président du Nîmes Basket. En cas de grandes difficultés financières, les associations sportives peuvent envisager de lancer des cagnottes en ligne, à partager sur leurs sites internet ou réseaux sociaux. Aussi, des dons ponctuels peuvent être mis en place grâce à des avantages fiscaux pour les donateurs.
“Bien évidemment que les conséquences se feront ressentir pour les collectivités et le mouvement sportif. Notre certitude est que la Ville a gardé son même niveau d’aide sur la ligne des subventions numéraires aux associations sportives”, rassure Nicolas Rainville, adjoint aux Sports à la mairie de Nîmes. Avant d'ajouter : “Triste de voir l’héritage des Jeux Olympiques prendre cette direction…”. Malgré ces solutions, les associations sportives se trouvent confrontées à un avenir incertain. Pourtant, le sport est un vecteur essentiel de cohésion, d'insertion et de bien-être, il est donc nécessaire de garantir son financement pour le futur.