EXPRESSO La « fourmi Perrigot » a bien fait d'économiser...
Le 6 décembre, les conseillers départementaux débattront des orientations budgétaires pour l'année 2025. Le contexte est compliqué avec la crise du logement et les ponctions de l'État sur les recettes de la collectivité.
Élue présidente du Département en 2021, la socialiste a démarré son mandant sous de bons auspices. Les tours de vis budgétaires réalisés par ses prédécesseurs, l’éphémère Jean Denat puis Denis Bouad, ajoutés aux recettes fiscales dopées par la multiplication des ventes immobilières post-Covid ont rempli les caisses. Françoise Laurent Perrigot, elle, a fait preuve de prudence, « mettant de côté » l’excédent budgétaire.
La prudence Perrigot
En 2022, la socialiste déclarait à Objectif Gard : « La période Covid durant laquelle beaucoup de gens sont venus s’installer chez nous est, à mon sens, terminée. Nous ne sommes pas à l'abri que l'État baisse ses aides. Alors oui, nous avons une bonne santé financière, mais il faut prévoir et ne pas engager l'avenir. » Sa prudence a parfois été critiqué par des élus, jusque dans sa propre majorité. Ces derniers étant plutôt enclins à dépenser l’argent dans des projets pour le territoire.
Finalement, la fourmi « Perrigot » a bien fait d’économiser ! Le 6 décembre, le Conseil départemental débattra de ses orientations budgétaires. L’année 2024 devrait rompre avec les précédentes années à cause de la baisse des transactions immobilières et des mesures gouvernementales qui vont amputer le budget gardois de 9 M€. Seule "bonne nouvelle" : « le Département devrait être exonéré de la ponction de 2% des aides attribués par l’État au travers de la DGF (dotation globale de financement) », commente une autre de nos sources.
Reste que les dépenses sociales, compétence phare de la collectivité, sont en hausse, au travers des revalorisations des prestations décidées l’an dernier par l'État. Lors d’un séminaire de rentrée en septembre, les élus de la majorité s’étaient retrouvés au Grau-du-Roi. À l’époque, le mot d’ordre prononcé avait été 4% d’économies en moyenne dans chaque délégation. « J’ai prévenu les pompiers, il ne pourra pas avoir de dérapage… », commente le président du SDIS, Alexandre Pissas.
L’exécutif départemental prévoit de réaliser entre 40 et 50 M€ d’économies. Une équation difficile, mais pas irréalisable. Le 6 décembre, charge donc à l’exécutif de détailler ses solutions et leur impact sur les Gardois. Une séance qui, si on osait, aurait pu être sponsorisée par Jean de la Fontaine...