ÉDITORIAL Le Premier ministre Michel Barnier : mauvaise méthode, échec au bout
Malgré sa volonté de départ de favoriser la culture du compromis avec les oppositions à son gouvernement, force est de constater qu'il a échoué.
Michel Barnier, le Premier ministre, est bien embêté par le vote du budget. Malgré sa volonté de départ de favoriser la culture du compromis avec les oppositions à son gouvernement, force est de constater qu'il a échoué. Puisqu'il va être très vraisemblablement contraint d'utiliser l'arme du 49.3 pour tenter de passer en force. L'issue risque d'être fatale pour le locataire de Matignon avec un renversement de son équipe gouvernementale, son départ et un budget rejeté. À qui la faute ? À ses opposants ? Il est vrai que l'extrême-droite incarnée par Marine le Pen comme l'extrême-gauche fidèle à Jean-Luc Mélenchon n'ont jamais vraiment accepté de dialogue constructif. Ils se sont cantonnés à leur terrain de jeu : imposer leur point de vue de façon bruyante. Mais ils ont été assez facilement poussés aussi à rester dans leur carré. Dans ce cadre, Michel Barnier, alors qu'il est lui-même le représentant d'une petite quarantaine de députés sur les 600 parlementaires assis à l'Assemblée nationale, aurait dû, dès le départ, proposer une méthode de travail négociée avec toutes les tendances politiques pour arriver à un résultat plus probant. Il n'a même pas essayé de le faire avec ses alliés de circonstance, notamment les Macronistes qui sont trois fois plus nombreux que les Républicains dans ce pacte gouvernemental. Au contraire, le Premier ministre a plutôt joué la provocation. Prenant même à témoin les députés pour enfoncer Gabriel Attal, l'ex-premier ministre. Lui reprochant en particulier d'être le responsable de la situation économique et financière du pays. Un manque d'honnêteté intellectuelle, car la réalité est bien différente. Les députés pro-Attal n'ont aujourd'hui aucunement l'intention de signer un chèque à blanc. Encore moins en acceptant de revenir sur l'essence même de la politique tournée vers les entreprises d'Emmanuel Macron. Reste donc à Barnier et ses ministres de jeter leur dernier effort sur le Parti socialiste. Appelant à la responsabilité des députés fidèles à la rose. Là encore, la ficelle est trop grosse. Les députés socialistes n’ont d'ailleurs laissé aucun doute sur leurs intentions en réunion de groupe hier mercredi. L’ancien président de la République et député François Hollande de remettre en cause, non pas les difficultés de construction d'un budget contraint, mais l’attitude du gouvernement depuis le début des débats.