Objectif Gard : Vous quittez le secrétariat départemental du parti communiste. Pourquoi ? 

Vincent Bouget : Ça fait 10 ans que je suis secrétaire départemental. C’était une bonne période. Elle a été plutôt dense. Aujourd’hui, après la séquence des élections législatives, il y a des défis qui s’annoncent pour le parti dans le département. La montée de l’extrême-Droite va nécessiter beaucoup d’énergie, de repenser nos modes d’intervention au plus près de la population. Moi, je n’ai pas assez de disponibilités : j’ai des mandats et mon travail de professeur que je ne veux ni quitter, ni sacrifier. Je n’ai pas de désaccord avec le parti dont je reste membre. 

Quel bilan faites-vous de ces 10 années passées à la direction des communistes ?

Ça serait long (sourire). Marine Gayraud (sa prédécesseure, NDLR) était restée la même période. C’est une sorte de cycle. Il a été très riche. La situation politique a beaucoup changé. Quand je suis arrivé, on était dans le Front de Gauche. Il y a eu une recomposition politique, l’extrême-Droite a monté, la crise capitaliste s'est aggravée et la question écologique a explosé. Modestement, j’ai essayé de prendre ma place pour que la fédération continue d’être utile. On n’a pas tout réussi. Mais en même temps, j’ai le sentiment que le PCF est une force bien présente. 

Justement, diriez-vous que vous avez su tenir les troupes au regard des faibles scores des dernières présidentielles ? 

C’est vrai qu’il y a des difficultés nationalement avec les résultats électoraux. Au-delà des résultats, le Parti communiste est une organisation politique solide avec de nombreux élus et des militants qui existent toujours. Dans le Gard, le parti a gardé une place importante dans le paysage politique à Gauche. Il a toujours su écouter, respecter. Mon rôle a été d’animer le parti, de le mettre en mouvement, de laisser la place au débat, de libérer les énergies. C’est ça d’être responsable. 

Votre avènement politique a été un parcours méthodique. Avec votre démission du secrétariat départemental, faut-il voir une étape de plus pour votre candidature aux municipales 2026 ? L’étiquette PCF peut encore rebuter une partie des électeurs…

Franck Proust est secrétaire départemental des Républicains… Personne ne lui pose la question ! À Nîmes, le PCF n’est pas tellement clivant quand on regarde les derniers résultats. Dans tous les cas, je vais me concentrer sur une activité plus locale, forcément. 

La semaine dernière, vous avez rencontré les partenaires de Gauche pour construire une alliance dans la perspective de 2026… 

Il y a différentes façons d’envisager les choses et, depuis mon élection au Département, je jongle beaucoup avec mes responsabilités. Je vais continuer à militer là où je suis élu. 

Pourquoi quitter le secrétariat départemental maintenant ? 

Nous sommes dans un cycle où nous avons un peu de temps devant nous. Les élections législatives anticipées sont terminées. Avant les prochaines échéances, il y a un peu de temps pour faire la passation. 

Qui vous remplacera ? Denis Lanoy, actuel secrétaire de la section nîmoise ? 

Une conférence nationale du parti a lieu en fin d’année. Ce seront aux communistes de se mettre d’accord. Nous, nous construisons des solutions partagées le plus possible. Nous n’avons pas d’appétence pour l’affrontement. Quant à Denis, moi je ne vous dirais rien. Il est aujourd’hui secrétaire de la section de Nîmes. C’est 350 adhérents soit quasiment une fédération. Forcément il est très important dans le dispositif.