Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 18.09.2024 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 3 min  - vu 306 fois

L’INTERVIEW L'élue départementale Isabelle Fardoux-Jouve: « Réjouissons-nous de la réussite des femmes ! »

Élue départementale chargée de l’égalité femme-homme ainsi que de la lutte contre les violences faites aux femmes, Isabelle Fardoux-Jouve revient sur les propos du président de la CCI, Éric Giraudier, lors de la remise des trophées de l’innovation à l’hôpital de Nîmes.

Objectif Gard : Pendant la remise des trophées de l’innovation, le président de la CCI du Gard, Éric Giraudier, a estimé qu’être républicain était de ne pas voir le genre dans les lauréats sélectionnés mais leurs compétences. Qu’en pensez-vous ? 

Isabelle Fardoux-Jouve : Je comprends que les propos d’Éric Giraudier aient choqué. La question de leur compétence n’est pas remise en question ici, puisqu’en étant lauréate, elles l’ont démontrée. Du coup, sa réflexion n’a pas lieu d’être… En se réjouissant de la présence de femmes, on se réjouit des avancées de notre société. On donne des images positives de femmes qui réussissent, qui sont des exemples… Aujourd’hui, ces femmes peuvent prétendre aux mêmes choses que les hommes, que ce soit au niveau de la formation, des concours… Ça n’a pas toujours été le cas et ce n’est encore pas le cas partout. Alors au contraire, réjouissons nous de la réussite des femmes. 

Pour vous, l’adjointe à la Santé a donc bien fait de le souligner… 

Bien sûr. D’ailleurs, ce n’est pas encore gagné à tous les niveaux. Le jour où il y aura une égalité parfaite dans notre société, il n’y aura plus besoin de le mentionner. D’ailleurs, en parlant du secteur de la santé, si l’on prend les statistiques, des infirmières on en a beaucoup… C’est moins le cas lorsque l’on monte dans la hiérarchie. 

Toutefois les lois sur la discrimination positive, sur la parité, font débat. À quoi cela sert-il ? 

Ça fait avancer les choses plus vite ! Évidemment, imposer un certain nombre de femmes nous fait nous interroger sur la compétence. Mais il y a aussi des hommes incompétents et là, on ne leur pose pas la question. Si on attend que les choses se fassent naturellement, dans 200 ans on y est encore ! 

Vous même, vous avez été élue au Conseil départemental grâce à une loi sur la parité… 

Oui. C’est la mise en place des binômes sur les cantons aux élections départementales de 2015. Je suis élue aux côtés de Patrick Malavieille sur le canton de La Grand’Combe. Nous avons un bon fonctionnement. On pourrait même le décliner à l’échelle des communes. Partager les responsabilités est une bonne chose. Dans quelques mois, des cérémonies des vœux des intercommunalités se dérouleront un peu partout. Vous allez voir le nombre d’hommes sur les estrades…  

Pour autant, si les femmes ne sont pas souvent candidates à ces postes à responsablités, c’est que leur rôle au sein du foyer est encore plus important que celui de l’homme. 

Oui. C’est un problème d’éducation globale de la société. C’est contraignant au niveau professionnel pour les femmes qui s’occupent des enfants, de la maison en plus de leur emploi. Regardez dans les pays nordiques, tout le monde rentre à la maison à 17h pour s’occuper du foyer et des enfants. Femmes comme hommes. Nous avons donc également un problème d’organisation du travail : en France, la société valorise de terminer à 20 heures son boulot ! 

Enfin, cela fait 10 ans que vous êtes élue au Conseil départemental, chargée de l’égalité homme femme et de la lutte contre les violences. Quel bilan faites-vous de votre action ? 

Pendant mon premier mandat, la délégation a été créée de toute pièce. Elle n’existait pas. Il a fallu convaincre. Pendant ce deuxième mandat, nous sommes plus dans le combat. Nous allons mettre bientôt en place des choses innovantes.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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