« C’est le jeu vidéo FIFA, mais en 3D ». Éric Naszalyi, le président de la FFFT (Fédération française de football de table) a le sens de la formule. Tous les amoureux du ballon rond connaissent de près ou de loin le fameux jeu de plateau. Si pour certains, c’est une formidable Madelaine de Proust, pour d’autres c’est un sport à part entière. Le Subbuteo a sa fédération, ses championnats et ses champions. L’équipe de France féminine est d’ailleurs championne du monde en titre. Mais cette discipline cherche a se développer et à mieux couvrir le territoire hexagonal.

Le Sud de la France manque de clubs

« Nous mettons en place des opérations de promotion avec des clubs comme Metz et Saint-Étienne, et avec des anciens joueurs professionnels comme Laurent Fournier », ajoute l’ancien numéro un mondial. La Fédération française de football de table aimerait bien voir les clubs se multiplier, notamment dans le sud de la France, car l’axe Perpignan – Nice ressemble à un désert pour les fans de Subbuteo. Cependant, dans le Gard, un pionnier sort du bois : Fabrice Dallara a créé, il y a quelques mois, la Subbuteo Team Gard.

Une vidéo, sur YouTube, relance la passion

Cet Aramonais a redécouvert le football de table à travers une vidéo sur YouTube. Il se souvient alors d’avoir joué à ce jeu dans son enfance. Le virus le reprend sérieusement. « Je me suis plongé dans les sites spécialisés et j’ai acheté le matériel », explique Fabrice. L’aventure commence pour le Gardois qui se heurte au manque d’adversaires dans le sud de la France. « J’ai un ami qui habite à Montpellier et qui joue pour le club du Canet-Rocheville. C’est le seul contre lequel je peux m’entraîner, le dimanche », regrette le créateur de STG.

« J'intégrerai la D3 en 2025 »

Malgré tout, le club Gardois a bien l’intention de défendre les couleurs de notre département et il est inscrit dans le championnat « Novices » qui a pour but d’aguerrir les néophytes avant d’intégrer la troisième division. « J'intégrerai la D3 en 2025 », assure Fabrice. En attendant, il aimerait bien susciter des vocations dans sa région : « J’aimerais me rapprocher du Nîmes Olympique et avoir la possibilité de faire des démonstrations à la mi-temps des matchs au stade des Antonins. Cela serait bien aussi de pouvoir organiser des tournois dans les villages. »

« Ça suscite la curiosité autour de moi »

Mais attention, le Subbuteo c’est du sérieux et n’allez pas dire que ce n’est qu’un jeu : « C’est un sport à part entière. Cela ressemble à un mélange de billard et des échecs », insiste l’Aramonais. Le football de table a une histoire. À Nîmes, des tournois étaient organisés au stade Jean-Bouin dans les années 1980 et la ville était dotée d’un bon club. Quatre décennies plus tard, les figurines de footballeurs sont de retour. « Ça suscite la curiosité autour de moi », souligne Fabrice qui achète ses joueurs en Belgique et qui les peints aux couleurs de Monaco et Marseille. Mais pourquoi pas Nîmes ? « Je vais le faire mais on ne trouve pas le logo du NO dans le commerce ! »

Avec une centaine d’euros, un néophyte peut trouver une équipe, le tapis et une planche de contreplaqué pour créer son club. Quant à la licence, elle est gratuite pour débuter. Avis aux amateurs, le sud manque de clubs et c’est le moment de se lancer dans l’aventure du football de table.