FAIT DU JOUR Marcoule : un salarié décède, la piste de l’inhalation d’argon “plausible“
L’homme qui avait fait un malaise le 8 septembre dernier sur le chantier de la construction de la nouvelle installation du traitement du linge du site de Marcoule est décédé le dimanche 13 septembre. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de son décès, mais d’après nos informations, une piste se dégagerait.
Sébastien P., âgé de 28 ans et salarié du sous-traitant du CEA Cofély Endel, une entreprise filiale d’Engie (ex-GDF-Suez), travaillait dans un regard, sur une installation semi-enterrée, et a chuté dans le regard après avoir fait un malaise.
« Les circonstances de l’intervention sont en train d’être étudiées et clarifiées »
Toujours d’après nos informations, une autopsie a été pratiquée sur le corps de Sébastien P., et les gendarmes bagnolais sont toujours en attente des résultats du rapport d’expertise.
« Les circonstances de cet accident du travail ne sont pas exactement déterminées », nous a affirmé une source proche de l’enquête. « Les circonstances de l’intervention sont en train d’être étudiées et clarifiées avec les équipes et les enquêteurs », nous a indiqué Isabelle Fondimare, directrice marketing et développement des services de Cofély Endel. Du côté du CEA, on confirme seulement que « le salarié d’un de nos sous-traitants est décédé au centre hospitalier de Nîmes. » Pour autant, une piste semble se dégager pour expliquer le décès d’un salarié a priori en pleine force de l’âge.
La piste de l’argon
Il s’agit de l'hypothèse de l’inhalation d’argon, un gaz rare inodore, incolore et sans saveur qui détruit l’oxygène, utilisé notamment pour effectuer des soudures sans risque d’oxydation. Dans ce cas, le salarié aurait succombé à une asphyxie. « C’est une piste plausible, nous a-t-on affirmé du côté des enquêteurs. Mais tant qu’on n’a pas les résultats, on ne peut pas exclure qu’il ait fait un malaise cardiaque, un AVC ou autre chose. »
Si la piste de l’inhalation d’argon était confirmée, un autre question se poserait : celle de savoir si les consignes de sécurité ont bien été respectées. « Je ne peux pas vous dire exactement ce que Sébastien P. était en train de faire, ainsi que l’équipement qu’il portait, je n’ai pas ces éléments », affirme Isabelle Fondimare.
Une chose est sûre, le décès de Sébastien P., qui travaillait comme chaudronnier et avait intégré le sous-traitant en 2012, « a causé une très profonde émotion et une grande tristesse dans l’entreprise, nous prêtons une attention particulière à sa famille, ses proches et ses collègues, nous avons mis une cellule psychologique en place, précise Isabelle Fondimare. C’était quelqu’un d’unanimement apprécié. »
Thierry ALLARD