NÎMES La mosquée Valdegour n'écoutera pas Ramadan ce soir
Le tribunal administratif de Nîmes saisi en référé samedi, rendra son délibéré lundi matin concernant un arrêté pris par la mairie de Nîmes pour interdire une réunion de Hani Ramadan ce soir à la mosquée Valdegour. En conséquence, selon un communiqué de la mairie de Nîmes « cet arrêté est toujours valable et doit être scrupuleusement respecté », selon Franck Proust.
L’association cultuelle qui gère la mosquée du quartier Valdegour à Nîmes a déposé samedi matin un référé visant à suspendre l’arrêté du maire de Nîmes, Franck Proust, qui veut interdire une conférence sur le thème « Islam et juste milieu ». « Une conférence prévue et signalée aux autorités depuis un mois », selon Me Gilles Devers qui défend l’association Union Imanopaix nîmoise. L’arrêté du maire de Nîmes a été pris hier soir à 19h45, pour une réunion prévue ce soir et dont l’invité est Hani Ramadan. « On connait les propos de Hani Ramadan sur la charia incomprise, les femmes non voilées. Il suffit de se rendre sur son blog pour comprendre qui est ce monsieur et les propos qu’il tient. Doit-on tout laisser dire, tout laisser faire ? », s’interroge pour sa part Me François Jehanno, pour la mairie de Nîmes qui place « l’interdiction de la réunion à titre préventif ».
« Avec l’état d’urgence, avec la Feria de Nîmes, la mairie est dans l’incapacité à assurer la sécurité de cette réunion, les forces de l’ordre sont occupées à de multiples tâches, poursuit l’avocat nîmois. De toute façon, la liberté d’expression est confrontée à des règles républicaines. Avec le contexte d’état d’urgence, il peut y avoir des réponses exceptionnelles dans des cas exceptionnels. L’état d’urgence réduit la liberté d’expression et de réunion. »
Pour l’avocat lyonnais, l’arrêté du maire de Nîmes « n’est pas adapté, proportionné. Il s’agit d’une conférence, avec un débat d’idées sur le thème Islam juste milieu. Il existe dans notre pays une liberté de réunion, une liberté d’expression. Monsieur Hani Ramadan est déjà venu deux fois à Nîmes, il n’y a pas eu de difficultés. Le propre de la liberté d’expression est de laisser s’exprimer celui qui a une opinion différente pour pouvoir la critiquer, plaide le conseil de l’association cultuelle. S’il y a des propos contraires à la loi, un juge judiciaire sera saisi. On n’a pas à interdire avant », complète l’avocat lyonnais.
Dans la soirée de samedi, les responsable de l'association cultuelle indiquaient par le voix de leur avocat: "On respecte le processus judiciaire et nous attendons le délibéré lundi matin. Il n'y aura donc pas de conférence ce soir", ajoute Me Devers.
Boris De la Cruz