Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 05.04.2017 - anthony-maurin - 4 min  - vu 467 fois

FAIT DU JOUR Un Nîmois en finale de la Coupe de la Ligue de football

Au Parc OL, Nicolas Rainville assistait à sa troisième finale de la Coupe de la Ligue (Photo Anthony Maurin).

C'est assez rare pour qu'on puisse le souligner, un Nîmois était en finale de la Coupe de la Ligue de football qui opposait le week-end dernier l'ogre parisien au magique monégasque au Parc OL. Sur la pelouse, Nicolas Rainville officiait non pas en tant que joueur mais comme arbitre additionnel.

Arbitre international depuis 2013, c'est en 2010 que Nicolas Rainville arrive à se hisser au sein de l'élite du football national. En 2014 et en 2016, il était déjà dans le coup pour une finale de Coupe de la Ligue qui opposait (en 2014) le PSG à l'Olympique Lyonnais. Là aussi dans un "second rôle", il dispensait alors ses conseils avisés et tenait son rang. Nous revoilà quelques jours après cette dernière finale. Pour le Nîmois, l'émotion est encore là. C'est une "Fierté qu'on fasse une fois de plus appel à moi pour ce match important. On ne peut pas être blasé, il y a 26000 arbitres qui aimeraient être là. C'est ce que je me suis efforcé de dire à mes collègues avant le match, on doit être à 110% et ne pas perdre le fil de la rencontre tout en profitant au maximum de cette finale. La préparation a été très riche et s'est faite dans un club local avec des jeunes qui nous ont aidé à travailler le tactique et la technique. Ce changement de préparation nous coupe un peu du rythme quotidien mais il ne faut pas trop perdre d'influx, d'énergie. Pour les finales, il y a beaucoup de sollicitations mais nous devons rester dans le match. C'est dans ces moments qu'on sait la chance qu'on a" explique Nicolas Rainville.

C'est en quelque sorte l'aventure d'une vie, d'une carrière. Tanqué derrière la ligne de but, c'est l'arbitre additionnel qui doit éveiller les soupçons de l'arbitre principal si une faute est commise dans la surface de réparation. Une paire d'yeux supplémentaire, une manière de repousser l'arbitrage vidéo un peu plus loin et de laisser la place à l'humain. "Ça fait pas mal d'années que j'arbitre à six, notamment en coupe d'Europe et c'est une tâche à part entière. On a des responsabilités importantes, nous sommes là pour intervenir et pour aider un maximum le corps arbitral. La décision cruciale peut être prise par un arbitre additionnel" poursuit l'arbitre, qui lui aussi est reparti avec une coupe de la Ligue individuelle en miniature.

Encadrants et arbitres ont fait un petit tour à bicyclette la veille de la rencontre. Proche d'un lac, le corps arbitral a vu d'un bon œil cette sortie sportive qui a su rapprocher les hommes autour d'un but ultime (Photo DR).

Car le football c'est aussi ça! La part d'humanité dans des décisions incroyablement importantes. Le foot est le sport médiatique par excellence et les décisions arbitrales font beaucoup parler autour des comptoirs mais aussi en direct des tribunes ou devant les écrans. Même si l'équipe arbitrale n'avait encore jamais arbitré ensemble, "Nous passons 22 semaines par an ensemble à Clairefontaine, on se connaît parfaitement. Il nous faut communiquer et discuter des stratégies mais l'essentiel est d'avoir confiance et d'être solidaires. Nous sommes six mais le copain qui est à côté n'a peut-être pas vu la faute... Comme sur le terrain quand un joueur loupe un contrôle, son coéquipier va le récupérer" note l'arbitre nîmois.

Pour se préparer au mieux à une telle rencontre, le corps arbitral doit être serein. Tout au long de l'année, la gestion du stress, des enjeux et de l'entretien physique est une nécessité mais en ce jour de gloire (et devant plus de 4 millions de téléspectateurs), les arbitres ne peuvent défaillir. Pour les aider dans leur affaire, la Fédération est une béquille non négligeable. "Nos cadres sont très performants. Dès notre arrivée au stage ils nous ont dit que cette finale appartenait aux arbitres. Contrairement à d'habitude, ils se sont adaptés à nous, ont été à l'écoute et ont tout mis en place pour qu'on soit performant. On a vraiment senti qu'on avait un staff avec nous! Notre manager était peut-être plus anxieux que nous! Avant le coup d'envoi, il était très stressé, je lui ai dit avant d'entrer sur la pelouse: "Tu as fait le travail, maintenant c'est à nous!"assume l'international.

Nicolas Rainville, 4ème en partant de la gauche, la veille du match, en compagnie des 5 autres arbitres de la rencontre,  (Photo DR).

Arrivés deux jours en avance et installés dans un hôtel à quelques encablures du stade, les heures qui précèdent la finale sont celles des ultimes conseils. Longues, mais nécessaires pour se mettre dans le bain. On serre les rangs, on se prépare à tout, on prend le temps de se connaître dans les moindres détails, bref, on devient la troisième équipe du match. Six arbitres pour gérer 22 joueurs, et près de 60000 spectateurs. "Une finale ne s'arbitre pas, elle doit se réussir. Quand le score n'a pas été inversé, que l'équipe qui soulève le trophée est celle qui a mérité de l'avoir et lorsque aucune décision majeure n'a été erronée, on peut se dire que la finale a été réussie. C'est le cas!" note l'arbitre né en 1982.

Après la rencontre, retour à l'hôtel pour une soirée familiale et amicale. Les six arbitres du soir avaient réservé des chambres, loué un bus et pris des places pour que leurs proches puissent faire le déplacement à leurs côtés. (Photo Anthony Maurin).

Entouré de ses proches le jour du match et le lendemain pour prendre un peu d'air frais au sein de ce nuage médiatisé, le corps arbitral avait fait les choses selon les règles de l'art. Hôtel, navette, places... "C'est la tradition! C'est un petit moment en famille et entre amis. Une finale c'est un peu l'aboutissement de quelque chose. C'est le dernier match d'une coupe et on met à l'honneur la famille qui fait beaucoup de sacrifice pour nous... C'est grâce à eux si on a la chance d'être là, alors si on peut la partager avec eux, c'est une manière de dire que la finale leur appartient aussi" soutient Nicolas Rainville.

Mais l'arbitre, vous l'aurez compris, n'en est pas à son coup d'essai. Le jeune est rodé! Il a aussi arbitré une finale de Coupe de France, en 2013."Contrairement à la finale de Coupe de France qui clôture le championnat et la saison, la finale de la Coupe de la Ligue est différente. Il faut remettre le bleu de chauffe le lundi qui suit... On a peu de temps pour savourer, seulement 48h. Samedi, je retourner à Lyon!". À 35 ans, l'avenir est encore devant lui.

Lendemain de match, la presse locale se rappelle au bon souvenir de la présence du corps arbitral dans la région (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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