GARD Sortie de crise et fin de la grève chez les pompiers
Après cinq semaines de grève des pompiers et des discussions parfois houleuses entre les parties, les pompiers sont enfin parvenus à un accord avec leur principal bailleur, le Conseil départemental, et leur employeur, le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Gard.
Installés sur l'avenue Feuchères depuis plusieurs semaines, les pompiers n'ont eu que la route à traverser pour rejoindre ce matin les locaux de la préfecture où, dans une salle Érignac bondée comme une rame de métro aux heures de pointes, les attendaient le préfet, Didier Lauga, le président du Conseil général, Denis Bouad et celui du SDIS, Alexandre Pissas.
Paraphé ce matin en préfecture, l'accord prévoit une augmentation de 1% de la dotation annuelle du Département. Les cinq groupes de l'assemblée départementale ont collégialement signé ce document mais ceux présidés par Thierry Procida (UDI-Nouveau Centre) et Laurent Burgoa (Les Républicains) ont émis une restriction en faisant référence à l'article 7 de la convention qui fait état de l'adoption nécessaire par le Conseil d'administration du SDIS de l'augmentation d'1% du budget, porté à 42 420 000 euros, soit 420 000 euros supplémentaires. "Une augmentation qui est l'affaire du SDIS et pas celle des communes", s'est empressé de souligner Denis Bouad. "Il y a des économies à réaliser au SDIS. On a réussi à le faire au département, je ne vois pas pourquoi ils n'y arriveraient pas...Entre 0,9% et 1%, il y a de la marge... Il y a des camions à mettre aux normes et d'autres à remplacer. Mais à 250 000 euros le véhicule, il faut mettre en place un plan de financement sur cinq ans."
Globalement satisfaite, l'Intersyndicale (Syndicats Sud, Avenir secours, Autonome, CGT et SNSPP) a tenu à remercier le préfet pour avoir mené la médiation. Avant de revenir sur les sujets qui fâchent... "Nous vous demandons d'intercéder auprès des autorités de tutelles pour que soient respectés les engagements de l'État concernant les missions indues. Il faut faire remonter nos demandes de prise en charge financière, auprès de l'Agence régionale de santé en particulier."
Porte-parole du syndicat Sud, après avoir souligné qu'il comprenait "les difficultés financières des communes, et plus particulièrement celles de Nîmes et d'Alès pour qui cela représente de gros investissements. La sécurité a un coût mais c'est une affaire de solidarité entre communes (en vertu de cet accord, la contribution des communes devrait augmenter de 250 000 euros, NDLR)", Nicolas Nadal a tenu à mettre en exergue que "depuis trois ans les dotations des communes n'ont pas augmenté."
Le même a réclamé que la demande d'audience avec le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, se concrétise rapidement et que des dispositifs efficaces et pérennes soient mis en place rapidement pour enrayer la vague de caillassages dont les soldat du feu font régulièrement l'objet. "Cela a encore été le cas samedi soir. Et ce ne sont plus seulement les zones sensibles qui sont concernées. Le phénomène gagne les centre-villes. Il faut assurer notre sécurité en tout lieu et en tout temps", a-t-il réclamé.
"Ce protocole c'est l'espoir que pour ces prochaines années nous puissions travailler sereinement. Ce n'est qu'un début. Il va falloir faire vivre ce protocole...", concluait un de ses collègues avant que ne débute la valse des parapheurs... Conviés après quoi à déjeuner avec le préfet, les pompiers ont annoncé la fin de leur mouvement de grève. Ils devraient commencer à regagner leurs quartiers dès demain matin et laisser définitivement l'avenue Feuchères aux badauds. À moins que le Conseil d'Administration du SDIS, qui se réunira le 4 décembre prochain, ne débouche sur d'autres avatars...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com