Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 29.06.2018 - elodie-boschet - 3 min  - vu 540 fois

ALÈS AGGLO Le projet de territoire et le pacte financier avec l'État adoptés

27 conseillers communautaires ont voté contre le pacte financier État-collectivités. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Lors du dernier conseil d’agglomération avant la trêve estivale, les conseillers communautaires ont voté dans la douleur le pacte financier avec l’État, et à l’unanimité l’actualisation du projet de territoire à 73 communes.

Il y a des votes qui restent en travers de la gorge. C’est le cas du pacte financier État-collectivités, inscrit dans la loi de programmation des finances publiques pour 2018-2022, qui oblige les régions, départements, métropoles, grosses intercommunalités et grandes villes à réaliser 13 milliards d’économie sur leurs dépenses de fonctionnement. Comme 322 collectivités de France, Alès Agglomération avait jusqu’au 30 juin pour décider de signer, ou non, ce contrat.

Avant de laisser place aux débats, le président Max Roustan a fait part de sa volonté d’accepter ce pacte financier : « Je sais que certains d’entre vous sont contre. Mais si nous ne signons pas, inévitablement, nous serons ponctionnés l’an prochain. Et avec la pénurie que nous connaissons aujourd’hui, nous ne pourrons pas faire autrement que de toucher aux services publics. Alors, je vous demande de me suivre sur cette solution, non pas parce qu’on est d’accord mais car nous ne pouvons pas prendre ce risque vis-à-vis de nos populations. »

27 voix contre le pacte financier

Mais sur ce coup-là – une fois n’est pas coutume – une petite mais non négligeable partie de l'assemblée ne marche pas dans les pas de son président. Patrick Malavieille, vice-président de l’agglomération et maire de La Grand’Combe dégaine le premier : « L’État parle de contrat de confiance mais où est la confiance lorsqu’il considère les collectivités comme ses services déconcentrés ? (…) Avec ce pacte, c’est le colbertisme qui frappe à notre porte. »

Mêmes réactions pour Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers, pour qui ne pas résister reviendrait « à oublier notre devise républicaine » ; pour Sylvain André, maire de Cendras, qui estime cela « gravissime que des collectivités aient voté ce contrat » ; ou encore pour l’élu Jean-Michel Suau qui considère que « c’est l’heure du courage politique. » Seul le maire de Saint-Jean-du-Gard Michel Ruas ose une remarque à contre-courant : « Vous voulez résister, mais après ? Ce n’est pas parce qu’on vote pour ou contre que nous gagnerons en autonomie ! » Sur les cent treize conseillers communautaires, vingt-sept votent contre le pacte financier et cinq s’abstiennent.

Unanimité pour le projet de territoire

L’approbation du projet de territoire, actualisé à 73 communes (lire ici), a été beaucoup moins douloureuse. « C’est un projet qui a été bien accepté et bien vécu par la population », souligne Max Roustan. Après plusieurs mois de réflexions et de concertations, Ghislaine Soulet, conseillère communautaire en charge de ce travail, a présenté aux élus les trois grands axes de développement : l’emploi et les activités économiques, la qualité de vie, et les solidarités territoriales et sociétales.

« C’est un aboutissement heureux, toutes tendances politique confondues », se réjouit Serge Bord avant que l’opposant Jean-Michel Suau se lance dans une longue tirade à l’heure où le coup d’envoi du match Angleterre-Belgique titillait quelques élus. Courroucé, le maire d’Aujac Bernard Rosset-Boulon se sauve bruyamment en soupirant tandis que d’autres conseillers alimentent un brouhaha général. « Tout le monde sait que M. Suau est très très long, laissez-le faire sa messe sinon après on dit que je donne pas la parole ! », s’amuse Max Roustan. La messe dite, l’assemblée s’est prononcée à l’unanimité sur ce projet de territoire, cadre de référence de l’action collective pour les dix prochaines années.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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