NÎMES Conseil municipal : dernières délibérations avant les vacances
Dernier conseil municipal de la saison avant une reprise, comme pour les écoliers, à la rentrée.
En préambule, le maire, Jean-Paul Fournier, a fait un bref tour d’horizon de la cité. « Le succès populaire a été au rendez-vous de l’inauguration du musée de la romanité avec 26 000 visiteurs au mois de juin. J’ai pu constater combien les Nîmoises et les Nîmois étaient fiers de ce projet. C’est un formidable outil de développement pour notre commune et un outil de communication de notre ville. Le festival de Nîmes est un des premiers festivals de France en termes de fréquentation et nos animations en centre-ville doivent être accompagnées, surtout le stationnement. La gratuité tous les samedis après-midi sera voté lors du conseil municipal de septembre. »
Mais Nîmes avait aussi un sacré coup à jouer avec son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Nîmes a vu sa candidature différée mais pour le maire, « Nîmes a acquis une notoriété internationale et a su mettre l’accent sur la restauration de son patrimoine depuis 2001. Je remercie tous les soutiens. Il faut poursuivre le travail de 12 ans d’efforts ». D’ailleurs, Jacky Raymond (UDI) a demandé une précision sur la suite des événements : « on s’interroge mais vous allez représenter un dossier. Quelles sont les modifications que vous souhaitez apporter ? ». Une réunion avec l’Icomos sera organisée à Paris en septembre et la Ville verra ce qu'il convient de faire le moment venu avant de déposer ce nouveau dossier en février 2019 pour une inscription possible en juillet 2020.
Pacte de dupe ? Interminable ANRU ?
Autre sujet sensible en ces moments de désert économique : les ressources financières. L’État change la donne et demande aux collectivités de signer un Pacte financier abondant la loi des finances publiques. « La Ville refuse de signer ce Pacte. Le préfet et ses services ont fait des efforts pour apporter des solutions intelligentes mais l’administration centrale les refuse. L’État continue la mise sous tutelle des collectivités. La pression s’accentue. Les dépenses réelles de fonctionnement sont à la hausse et les transferts de charges se poursuivent. L’État nous oblige à revoir fortement nos ambitions et remet en cause le fondement de la décentralisation… La Ville refuse de signer ce pacte de dupe », annonce Jean-Paul Fournier.
Pour Catherine Bernié-Boissard, de l’opposition de gauche, le budget principal et l’Anru (renouvellement urbain) sont deux enjeux principaux pour la cité : « la dotation générale serait en baisse mais la Dotation de solidarité urbaine serait équivalente et nous permettrait de l’obtenir. Cela nous permettrait aussi de penser la Ville autrement et de se dire qu’elle a de sérieux problèmes de pauvreté ». Concernant l’Anru II, trois quartiers nîmois sont retenus (Mas de Mingue, Chemin-Bas d’Avignon et Pissevin-Valdegour) et c’est un budget annexe qui a été créé pour l’occasion mais si l’État ne finance pas suffisamment ce chantier la Ville n’en sortira pas avant 20 ans.
Ah… La T2 du TCSP
On ne cessera de l’appeler ainsi. Ici, pas de Tram’bus comme le veut la mode mais bel et bien un Bus à haut niveau de service qui n’est autre qu’un Transport en commun en site propre (TCSP), moins glamour mais bien plus juste. Pour la création de la future ligne 2, une convention devait être signée.
Pour Sylvette Fayet, du Front de Gauche, « vous faites un raccourci qui n’est pas uniquement d’autoriser l’Agglo à déposer les autorisations. On nous demande d’approuver le projet de convention joint à la délibération. Une enquête publique a lieu du 11 juillet au 10 août. C’est du jamais vu en pleine période estivale où peu de Nîmois seront mobilisés pour faire des observations… Que se passe-t-il dans le calendrier ? Pourquoi le faire maintenant même si je sais bien qu’en 2019 et 2020 il faudra inaugurer beaucoup de choses ? Le TCSP s’arrêtera place Laennec ou, comme on a pu le lire dans la presse, ira jusqu’à l’intérieur de l’hôpital ? Cela serait préférable mais nous ne pouvons pas voter une convention qui n’est plus à l’ordre du jour. Quelle est la réalité ? ».
Yoann Gillet (Rassemblement national, ex-Front national), poursuit le questionnement. « Il y a un manque de communication entre la Ville et l’Agglo. Nous aurions pu commencer par cette T2 en lieu et place du chantier de la T1. Le tracé est logique, il répond aux besoins et nous allons dans le bon sens. En revanche, j’aurais aimé que l’agglo puisse comparer le coût de la T2 face au coût d’un vrai tramway car la T1 a coûté 3,5 fois plus cher que le tramway de Strasbourg. »
« Prenez l’engagement que le TCSP ira jusqu’au CHU Carémeau ! », lance Catherine Bernié-Boissard. Même si Jean-Paul Fournier concède lui aussi que la date de l’enquête publique n’était pas la plus favorable aux échanges, Richard Flandin a souhaité répondre sur le fond du problème d’accès à l’hôpital : « on vote selon le calendrier contraint mais il n’y a aucune discussion sur le fait que le TCSP aille jusqu’au CHU car techniquement et pour l’instant, cela n’est pas possible ».
Un vœu émanant du Front de Gauche a été pris en compte. Il concernait l’annonce par la SNCF de la fermeture du site de triage de Nîmes à compter du 1er octobre prochain sans attendre le retour de l’étude qui doit s’achever à la fin de l’année. Cette fermeture se traduirait, selon les élus, par la suppression immédiate de sept emplois et d’une centaine d’autres à terme. Vœu adopté à l’unanimité.