ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
Des gants de boxe plutôt que des banderoles ? Aujourd’hui, on ne discute plus. Au mieux, on cogne et au pire, on tue. Dans le Gard et en France, notre semaine a été marquée par une série d'altercations. D’abord samedi soir, lorsque le conseiller municipal d’extrême-Droite, Yoann Gillet, et cinq militants RN (Rassemblement national) ont été agressés dans le centre-ville de Nîmes. Le lendemain à Rodilhan, des militants anti-corrida balançaient des pierres sur des gendarmes, ces derniers ripostant par des tirs de gaz lacrymogène. Enfin lundi soir, un ancien candidat du RN aux départementales tirait sur deux fidèles devant la mosquée de Bayonne. Si la violence n’est pas nouvelle, sa résurgence dans notre société contemporaine laisse songeur. Un tas d’observateurs éclairés ou sociologues avisés nous expliqueront les causes de ces débordements, entre individualisation de la société et creusement des inégalités. Pour ces auteurs, un bon crochet du gauche serait plus efficace qu’une manif cégétiste, qu’un gilet jaune ou qu’un débat en conseil municipal. Loin d’être une preuve de bravoure, la violence reste l’apanage des faibles. Incapable de convaincre et de nous maîtriser, elle est le reflet notre propre impuissance. Pourtant, communiquer avec l’autre reste la condition sine qua non au vivre ensemble dont on ne peut s’exonérer. La prochaine fois, optons au mieux pour la persuasion ou au pire, pour l’indifférence.
DSP des arènes, un choix cornélien. Selon nos informations, la ville de Nîmes est embarrassée par l'attribution de la délégation de service public des arènes. Après avoir mené à son terme l'appel d'offre, les résultats donnent une égalité parfaite entre les dossiers défendus par deux candidats. La mairie a donc fait appel à un cabinet extérieur afin de reprendre entièrement le dossier et vérifier toutes les notes techniques pour éviter toute contestation future. Parallèlement, les services de la Ville ont demandé à tous les candidats de reformuler une dernière offre technique et commerciale. Ainsi, la décision attendue à la mi-novembre serait reporté d'une quinzaine de jours le temps de l’analyse complète. La décision définitive sera mise au vote du conseil municipal du mois de décembre.
Martin Delord tire (presque) sa révérence. Après avoir quitté la présidence de la Communauté de communes Causses Aigoual Cévennes en décembre, le socialiste abandonnera la mairie de Lanuéjols en mars prochain. L’annonce a été faite le week-end dernier, à l’occasion de la Fête de l’oignon doux. Une fin de mandat après 30 ans d’exercice du pouvoir. Martin Delord restera toutefois élu au Conseil départemental du Gard. Une fonction qu’il occupe depuis 1992.
Max Roustan dans toute sa splendeur… Jeudi dernier, le maire d’Alès était en grande forme. Le matin, lors de son discours à l’occasion de l’inauguration des travaux d’accessibilité à la mairie des Plans, il s’est lancé dans un petit pronostic : « Un candidat macroniste aux Municipales, il va faire 3% vu tout le pognon que Macron nous prend ! ». Le candidat de La République en marche à Alès, Éric Bouchité, sait donc à quoi s’en tenir… Quelques heures plus tard, à Allègre-les-Fumades, le président d’Alès Agglomération a encore fait des siennes. Il évoquait cette fois le projet de développement de la station thermale avant de se tourner vers une femme qu’il voulait féliciter à sa manière : « Elle a tellement travaillé qu’elle a dû perdre dix kilos. Mais pour une femme, c’est bien ». Les électrices alésiennes apprécieront certainement.
Le pompon pour Gaillard ! Le député gardois spécialisé dans les questions de défense se rendra demain à l’arsenal de Toulon. Rapporteur du budget Défense à l'Assemblée nationale, le macroniste embarquera sur le porte-avion Charles de Gaulle pour une virée de six jours. L’occasion de poursuivre sa formation à l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) et d'évaluer la nouvelle politique du gouvernement. Un gouvernement qui prévoit d'ici 2040 de doter la France d'un nouveau porte-avion pour succéder au Charles de Gaulle.
Denis Bouad ne peut pas, il a piano ! Il y a 15 jours, à ce même endroit, on évoquait le projet ANRU 2 (nouveau programme de renouvellement urbain, NDLR)) à travers de Denis Bouad, le président du Département du Gard, qui avait décidé de ne pas se rendre à Paris mercredi prochain pour acter le dossier de Nîmes. Une décision en forme de représailles après la décision de la Droite et du Centre de voter contre la décision modificative au Conseil départemental prévoyant une rallonge de quelques millions pour les mineurs isolés. Pour rappel, sur ce programme de renouvellement urbain, le Département et Habitat du Gard participent à hauteur de 14 millions d'euros. Laurent Burgoa qui pilote l'ANRU 2 nîmois s'est rendu dans le bureau de Denis Bouad cette semaine pour le convaincre de changer d'avis. Mais trop tard, selon nos informations, Denis Bouad lui a rappelé que le 6 novembre, il aura son premier cours de piano. Impossible donc pour lui de faire un crochet par Paris.
On n'est pas à une contradiction près. Le 14 octobre dernier, la Droite, à laquelle appartient Richard Tiberino, a provoqué l'annulation de la décision modificative du budget principal en raison de la rallonge de 6 millions d'euros prévues pour la prise en charge obligatoire des mineurs non accompagnés. Trois jours plus tard, selon nos informations, l'adjoint en charge de la sécurité de Nîmes a approuvé tranquillement en conseil d'administration le budget de 820 000 euros du Foyer départemental de l'enfance. Un budget principalement doté par les subventions départementales pour l'accueil, notamment, des... mineurs isolés. En trois jours, Richard Tiberino a peut-être eu des remords ? Ou comme nous le glisse une source bien informée au Département, le Nîmois fait de la politique. Tout simplement.
Coup double pour Yvan Lachaud jeudi soir ? Selon nos informations, la Commission d'investiture de La République en marche a décidé de reporter une nouvelle fois sa décision concernant Nîmes. Prévue initialement ce lundi 4 novembre, elle devrait être rendue "plus tard dans le mois de novembre" comme nous le souffle une source bien informée à Paris. Sauf que le président de l'Agglo de Nîmes pense que la décision pourrait tomber jeudi soir. Le jour même de l'inauguration de sa permanence de campagne pour les Municipales 2020 sur le boulevard Amiral Courbet. Sûr de lui (trop ?), il pense même ce soir-là se déplacer au Parnasse pour suivre la seconde mi-temps du match entre l'USAM et Nantes. L'occasion pour lui, espère-t-il, de convaincre son concurrent à la course au soutien du parti présidentiel, le président de l'USAM, David Tebib, de se ranger derrière lui ! Notre malice habituelle nous laisse imaginer la scène si d'aventure la Commission présidentielle investissait le président de l'USAM jeudi soir. Pour le coup, il ne resterait plus à Yvan Lachaud et à ses copains qu'à sortir les mouchoirs pour pleurer. Y compris en cas de victoire de l'USAM...
La rédaction