Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 10.04.2025 - François Desmeures - 2 min  - vu 804 fois

GARDON D'ALÈS Côté Lozère, l'amont du Gardon labellisé Rivière en bon état

Élus et techniciens sont venus célébrer le label à Saint-Privat-de-Vallongue, dont la vue embrasse une grande partie de la Vallée Longue

- François Desmeures

Comme six autres hauteurs et affluents du bassin versant, l'amont du gardon d'Alès a été labellisé Rivière en bon état en fin d'année dernière. Une confirmation de l'amélioration globale de l'état sanitaire des rivières, depuis la loi sur l'eau de 1992. Trop aménagées ou perturbées, les parties aval des cours d'eau ne peuvent pas prétendre à la même distinction. 

Élus et techniciens sont venus célébrer le label à Saint-Privat-de-Vallongue, dont la vue embrasse une grande partie de la Vallée Longue • François Desmeures

La distinction a été fêtée ce jeudi mais elle date, en réalité, de 2024. La partie amont du Gardon d'Alès, entre Saint-Privat-de-Vallongue et Sainte-Cécile-d'Andorge, a été labellisée "Rivière en bon état" par l'agence de l'eau Rhône - Méditerranée - Corse. Une agence sans le financement de laquelle, a constaté, amusé, Max Roustan, président de l'Établissement public territorial de bassin (EPTB) des Gardons. 

"En pays minier, on avait tendance à tout jeter à la rivière. Aujourd'hui, il faut assainir", plaide Max Roustan. Et sur les 24 kilomètres concernés par le label - de la source du col de Jalcreste au barrage de Sainte-Cécile-d'Andorge -, ainsi que sur l'affluent le Dourdon (qui rejoint le Gardon au Collet-de-Dèze), l'état sanitaire est bon, voire excellent, sur tous les marqueurs. Car il ne s'agit pas, pour obtenir le label, de se limiter à la qualité de l'eau, mais "d'étudier l'écosystème dans son ensemble", détaille Régis Nayrolles, chargé de mission qualité des eaux à l'EPTB Gardons. 

"Une rivière, en plaine agricole, n'obtiendra jamais le label"

Lionel Georges, directeur EPTB Gardons

Jusqu'ici, l'écosystème des hauts gardons ne montre, d'ailleurs, que peu de défaillance. Car l'EPTB n'en est pas à sa première labellisation. Le Gardon de Sainte-Croix fut le premier, en Vallée Française, dès 2017. Puis, le Galeizon et le Salandre, en 2018, qui a même décroché le statut de "Rivière sauvage", l'une des seules de la région. Les gardons de Mialet (jusqu'à la jonction avec celui de Saint-Jean-du-Gard) et ceux de Saint-Martin et Saint-Germain ont également obtenu le label. Avec l'aont de celui d'Alès, 140 km sont labellisés, sur 

"Une rivière, en plaine agricole, n'obtiendra jamais le label", enterre Lionel Georges, directeur de l'EPTB. Mais même dans les collines, la reconnaissance ne s'acquiert pas automatiquement. Pour le gardon de Saint-Jean-du-Gard, par exemple, les mesures devraient être nombreuses pour obtenir un état écologique satisfaisant. La faute "aux nombreux prélèvements, à un assainissement limite" dans une bonne partie de la vallée Borgne, ainsi qu'à la déchèterie de Saint-André-de-Valborgne, logée dans le lit du Gardon (relire ici), ou aux rejets de la mine de la Vieille montagne, entre Thoiras et Corbès.  

En amont du barrage de Sainte-Cécile, autour du Gardon, "ce sont à 80% des forêts, souligne Régis Nayrolles, sans activité agricole majeure". Et surtout sans pesticide. À la station de Saint-Privat, tous les voyants sont au vert. Pourtant, un peu plus bas, et même sur une rivière en bon état telle que le gardon amont, au pont de Saint-Hilaire-de-Lavit (où la baignade est interdite), des pollutions régulières sont constatées avant de se dissiper, "sans qu'on n'en sache véritablement l'origine, regrette Régis Nayrolles. C'est sans doute multi-factoriel, peut être même est-ce dû à des petites mines ouvertes il y a longtemps et oubliées". Ce qui expliquerait, aussi, la présence de métaux dans les prélèvements... 

François Desmeures

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