BEAUCAIRE Quand Napoléon mangeait à Beaucaire...
C'est loin du Gard, à Rueil-Malmaison (92), précisément au Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois Préau, que l'on peut voir un tableau très original, Le Souper de Beaucaire.
Ce tableau, peint par Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ, fait référence à un événement survenu au début de la carrière de Bonaparte, alors qu’il n’était encore qu'une jeune capitaine. Nous sommes alors sous la Terreur et il est envoyé dans le Midi par le gouvernement, et notamment à Toulon, pour convoyer de la poudre destinée aux soldats de l’armée d’Italie, au milieu de l’insurrection fédéraliste du Midi. Il doit pour cela réquisitionner à Tarascon des voitures qui permettront de convoyer les munitions.
Le 28 juillet 1793, il descendait à Beaucaire dans la maison de M. Renaudet, pharmacien, et le soir il dînait dans une auberge avec quatre marchands venus pour la foire de la ville. Il racontera avoir conversé avec ces quatre marchands de la région, échangé avec eux et finalement être parvenu à dissiper toutes leurs craintes.
C’est à la suite de ce repas qu’il écrivit Le Souper de Beaucaire, dans lequel il faisait profession de sa foi républicaine, tentant de convaincre ses interlocuteurs de la nécessité de la Révolution.
Ce pamphlet sera remarqué par Augustin Robespierre, frère de Maximilien Robespierre, ce qui contribuera à l'avancement de l'ambitieux soldat, qui se verra confier la charge de l'artillerie durant le siège de Toulon. Devenu empereur en 1804, Napoléon fit rechercher et détruire presque tous les exemplaires de cette première édition d'un livre édité officiellement en août 1798.
Franck Chevallier
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