L’aboutissement d’un projet au long cours, qui vient doter Bagnols d’une salle de 500 places assises, et de jusqu’à 750 places en configuration assis/debout. Il aura fallu 5,2 millions d’euros TTC pour concrétiser le projet, une somme supportée à hauteur de 47 % par la ville, de 26 % par la Région Occitanie, de 16 % par l’État, de 9 % par le Conseil départemental et de 3 % par l’Agglomération du Gard rhodanien.

Le tout en lieu et place de la Pyramide originelle, bâtie en 1962 lors de l’essor rapide d’une ville boostée par l’arrivée du site nucléaire de Marcoule tout proche. « Dans les années 1970, 1980, 1990, la Pyramide s’est transformée, passant de salle de sport à salle de spectacle », rappelle le maire, et « c’est ici que beaucoup d’entre nous ont découvert leur premier concert. » Sauf que la Pyramide première du nom a vieilli, « la pluie s’invitait souvent, la toiture menaçait, les normes de sécurité et de confort nous rappelaient qu’il était temps de tourner la page », rejoue le maire. En 2021, la Pyramide était démolie, et les travaux de sa successeure démarreront au printemps 2023.

Un an et demi de travaux seront nécessaires pour bâtir « bien plus qu’un amas de bois et de béton, le symbole d’une ville qui croit au pouvoir de la culture pour rassembler » puis, osant une comparaison audacieuse, le maire estimera que « la Pyramide, c’est Notre-Dame à nous », mais aussi « un monument à notre résilience, à notre capacité à bâtir ensemble. »

Jean-Christian Rey, qui a grandi tout près de la Pyramide, se rappellera « avoir vu ici, ou presque ici, Pietragalla, Georges Frêche, des centaines de jeunes du Conservatoire, des artistes internationaux, j’ai ri, pleuré, réfléchi, été transcendé ». L’occasion de souligner le choix d’avoir reconstruit la Pyramide sur site, aux Escanaux, en plein quartier prioritaire de la Politique de la ville : « notre rôle est de rendre l’accès à la culture possible à tous. » Le conseiller départemental Alexandre Pissas rappellera pour sa part que le projet s’inscrivait dans la rénovation urbaine, et que le projet couplait donc « la rénovation urbaine et la rénovation culturelle. »

Puis, la présidente de la Région Occitanie Carole Delga saluera « la renaissance » de la Pyramide et le fait que « l’esprit de la Pyramide, de ceux qui ont voulu populariser la culture, est toujours présent. » Car pour elle aussi, ce côté culture pour tous est primordial : « il était essentiel que la Pyramide soit maintenue dans ce quartier, je suis très attachée à ce que la République soit présente dans tous les quartiers » mettant l’accès à la culture au même niveau que l’éducation ou la santé. Avec une politique tarifaire à l’avenant, ce qu’elle saluera également.

De quoi justifier l’ampleur de la subvention régionale, 1,4 million d’euros, un montant rare, « une des plus grosses sommes attribuées pour un équipement culturel sur ces huit dernières années », pour un projet « qui correspond pleinement à ce que je veux pour la Région, pour la République, cette mixité dans le public et l’offre culturelle, avec aucun rejet de la culture populaire ni aucune méfiance pour l’expression artistique qui nous dérange, qui nous interroge », développe la présidente de la Région.

Pour le préfet Jérôme Bonet, la nouvelle Pyramide démontre que le maire « a une vision », estime le représentant de l’État, qui a abondé au financement de la salle dans le cadre de la politique de la Ville. L’occasion pour lui aussi de souligner le fait que la mairie a décidé de maintenir ce lieu en plein quartier prioritaire, « ce qui fait sens », estime-t-il, à un emplacement « où sont venus des générations de bagnolais. » Et où, bientôt quatre ans après la fin de l’ancienne Pyramide, « on peut de nouveau se donner rendez-vous. »