CAISSARGUES Dans la famille "Pas de secret", je voudrais les gendarmes. Bonne pioche !
L'association "Pas de secret", en collaboration avec le Zonta Club Nîmes Romaines et l'équipe de la Maison de Protection des Familles de la gendarmerie du Gard, travaille sur l'édition de nouvelles cartes pédagogiques. L'ambition reste la même : libérer la parole.
Créée en 2021 par Aurore Menguy, l'association "Pas de secret" mène plusieurs projets dont le but est de soutenir les victimes d'inceste. Alors il y a les actions pour soigner autant que se peut, une plaie béante. Des ateliers proposés sous forme de groupes de paroles pour les victimes et leurs proches, de séances d'équithérapie, d'hypnothérapie etc.
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Mais il y a aussi et surtout, les outils pédagogiques qui permettent d'identifier des situations à risque. Notamment des livrets écrits en lien et validés par le Centre Psychotrauma du Gard, sur les thèmes de l'intimité et des émotions. La collection "Les ateliers de Rosie" se décline en petites histoires dessinées par l'illustrateur Quincy Gane, où le lecteur suit Théo et Lilou dans leur apprentissage de la vie, guidés par Rosie, un flamand rose. Le ton emprunté n'est pas moralisateur, les textes ouvrent à la réflexion et au dialogue entre adultes et enfants.
200 de ces livrets financés par le Zonta Club Nîmes Romaines ont été offerts à l'équipe de la Maison de Protection des Familles de la gendarmerie du Gard située à Caissargues. Pour rappel, les MPF ont été lancées suite au Grenelle des violences conjugales, en septembre 2019. Entre autres missions de formation et de prévention, l'équipe de l'antenne gardoise placée sous le commandement du major Isabelle Sabatier reçoit et auditionne selon un protocole bien précis, des enfants et adolescents âgés de 2 à 18 ans, victimes ou témoins de violences intrafamiliales. Chaque audition qui succède à un temps de mise en confiance, est filmée et enregistrée. Si "parler permet de se reconstruire", "redire, c'est revivre, précise l'adjudante Angeline Blondel. Il faut savoir qu'à partir de la révélation, un enfant parle des faits à sept personnes différentes en moyenne."
Les livrets de l'association "Pas de secret" ne seront pas utilisés en tant qu'outil de travail par les gendarmes, cela irait à l'encontre du procédé de recueil de la parole basé sur "des entretiens dits non suggestifs", indique adjudante-cheffe Cindy Guirriec. Ils seront offerts aux enfants après leur audition. Toutefois, les gardiens de la MPF rejoignent Aurore Menguy sur la poursuite d'un projet engagé il y a deux ans : la création de nouvelles cartes pédagogiques, toujours illustrées par Quincy Gane et validées par le Centre Psychotrauma du Gard. La première collection axée sur l'inceste et les violences sexuelles de manière générale, s'est écoulée à plus de 400 exemplaires.
>> À relire : FAIT DU JOUR. Abus sexuels sur mineurs : des cartes pour libérer la parole.
Cette fois-ci, d'autres thèmes seront abordés tels que le harcèlement, l'addiction aux écrans etc. Ces cartes-là accompagneront les gendarmes dans leur mission de prévention au sein des établissements scolaires et structures spécialisées, et permettront peut-être à des victimes de sortir du silence. "Il nous est arrivé après une intervention auprès d'enfants de déclencher une enquête suite à des révélations", témoigne adjudante-cheffe Cindy Guirriec. Ce nouveau paquet de cartes sera disponible dans le courant du premier trimestre 2025.