LA GRAND’COMBE Patrick Malavieille repart pour un demi-mandat
Ce soir, lors du conseil municipal, Patrick Malavieille, maire de La Grand’Combe depuis 1995, a annoncé son intention de briguer un nouveau mandat. À la moitié de celui-ci, s’il est élu, il laissera sa place à Laurence Baldit.
Il hésitait depuis des semaines, des mois même. Et il a tranché faisant ainsi le bonheur de ses fidèles, des amoureux de la langue française et le malheur de ses opposants. Patrick Malavieille, l’incontournable maire de La Grand’Combe depuis quatre mandats, arrivé comme conseiller municipal alors qu’il avait à peine vingt ans, a décidé de repartir pour un tour. Le dernier.
Dans une salle du conseil municipal pleine à craquer – les places assises se sont arrachées presque une heure avant le début de la séance - Patrick Malavieille prononce les mots tant attendus par l’assemblée : « J’ai donc décidé d’être candidat aux prochaines élections municipales. »
Si cette phrase relève de l’évidence pour beaucoup, si certains se vanteront de l’avoir toujours su, l’hésitation fut réelle et certainement sincère car l’entretien d’un faux suspense est généralement l’apanage de ceux qui n’ont rien d’autre à offrir. D’ailleurs, l’élu s’en est expliqué devant ses administrés : « De nombreuses raisons me poussaient à dire non : la longévité de mes fonctions (…), la recherche d’un mode de vie plus équilibré entre, d’une part, la réflexion et, d’autre part, l’action. En un mot, la vie personnelle ! Et puis, j’étais aussi habité par la peur de ne pas voir de relève arriver… »
Et il a dit oui. Pourquoi ? Avec le soutien de son conseil municipal, Patrick Malavieille a voulu que le prochain mandat soit « celui de la transition ». Et puis, la relève, il l’a trouvée ! Il s’agit d’une femme et elle s’appelle Laurence Baldit. Principale dans un collège, engagée au Parti communiste, elle fera, selon son mentor, « un très bon maire ». Les Grand-Combiens jugeront sur pièce à partir de 2023.
En roublard, anticipant les critiques des mauvaises langues par ses bons mots, Malavieille conclut : « J’entends déjà certains s’inquiéter d’une annonce d’un mandat de transition et de passage de témoin. (…) Franchement, qui pourra nous reprocher, au moment où les citoyens veulent plus de transparence, au moment où les citoyens ne veulent plus que l’on fasse de la politique comme avant, qui pourra nous reprocher de leur dire la vérité ? De ne rien leur cacher ? Et qu’ils puissent, in fine, au mois de mars prochain, choisir en connaissance de cause ? » Réponse dans les urnes les 15 et 22 mars prochains. Et si, comme elle en a l’habitude, l’histoire se répète, Patrick Malavieille sera amené à poursuivre dès le 15 mars. Mais cette fois, pour trois ans seulement.
Tony Duret