Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 29.03.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 12186 fois

FAIT DU JOUR À Nîmes, les premiers commerçants de la galerie Wagner déménagent

Le gérant du salon de coiffure Vent des sables, Lahman Boudhiba (Photo : Coralie Mollaret)

C’est un chantier de longue haleine. En 2014, la ville de Nîmes a lancé la réorganisation de l’offre commerciale du quartier populaire de Pissevin. Fin 2021, les premiers chefs d’entreprise ont commencé à déménager de la galerie Wagner, promise à la démolition. 

« Après les événements, ma clientèle des villages ne venait plus me voir ! », se souvient le gérant du salon de coiffure Vent des sables Lahman Boudhiba, plus connu à Pissevin sous le surnom de Drid. Né à Sommières, le Gardois a ouvert son commerce en 1998 place David avant de déménager dans la galerie Wagner. Les « événements » dont il parle, ce sont les fusillades répétées qui ont fini par convaincre ses clients d'aller se faire coiffer ailleurs.

Des déménagements temporaires

En novembre 2021, la SPL Agate (Société publique locale) - chargée pour le compte de la ville de Nîmes de réorganiser le quartier - a transféré Lahman Boudhiba près de l’avenue Kennedy. « J’ai retrouvé mes villageois ! », se réjouit Lahman Boudhiba. Son installation est toutefois temporaire. D’ici fin 2024, son salon déménagera une dernière fois dans un nouvel immeuble construit en lieu et place de l'ancien Carrefour Market. Les travaux devraient démarrer au premier semestre 2023. Ils seront réalisés par le promoteur languedocien GGL, qui prévoit d'édifier trois bâtiments avec au rez-de-chaussée des commerces et à l'étage un mix de logements privés et sociaux.

Déménagement près de l'avenue Kennedy (Photo : Coralie Mollaret)

Dans l'attente de ce second déménagement, le chef entreprise et la SPL Agate ont investi pour rénover les locaux, anciennement occupés par les services de la Caisse des allocations familiales. « À la galerie Wagner, j’étais dans 25 m2. Aujourd’hui il y en a 48 ! », souligne Lahman Boudhiba qui n’est pas le seul commerçant en transit. Le voyagiste Eliass Services a également quitté la vétuste galerie Wagner. « Je suis arrivé début décembre ! Il n’y a pas photo », se réjouit le gérant qui, sur son temps libre, aide bénévolement les habitants dans leurs démarches administratives.

Développer l'attractivité commerciale

Cette opération à tiroirs est délicate certes, mais elle est stratégique dans le nouveau souffle que souhaite donner les pouvoirs publics à Pissevin. « Nous cherchons à installer un primeur et un boulanger pour renforcer l'attractivité commerciale du quartier », rapporte Mathieu Piriou, responsable du pôle développement et urbanisme de la SPL Agate. La société publique locale a compté entre 40 à 60 commerces à Wagner. In fine, ces derniers seront réorganisés dans le quartier à raison de 15 près de l’avenue Kennedy et une dizaine plus bas, Porte des Arts.

Le voyagiste Eliass Services a également quitté la vétuste galerie Wagner (Photo : Coralie Mollaret)

« Le retour d’expérience nous a montré qu’une régulation était nécessaire pour assurer une pérennité commerciale », poursuit Mathieu Piriou. La SPL gérera donc l’ensemble des locaux « en fixant les baux commerciaux sur une durée de 10 ans et en assurant la maîtrise des loyers ainsi que de la destination commerciale. Nous vendrons une seule et unique foncière avec un cahier des charges exigeant. » 

Pissevin, nouvelle porte d'entrée de Nîmes

Lancée en 2014, cette opération s’imbrique parfaitement dans le deuxième plan de rénovation urbaine dont bénéficie Pissevin. Parmi les autres opérations commerciales, La Poste « qui voulait déménager durant le temps des travaux va rester sur place. Les discussions ont été musclées mais la Mairie de Nîmes y est arrivée ! Aujourd’hui, nous cherchons un endroit pour la déplacer le temps des travaux. » Des discussions sont également conduites avec les quatre pharmacies pour répondre à la demande de l’Agence régionale de santé de ne voir que deux officines œuvrer dans le quartier.

Ce jeudi matin en conférence de presse avec la SPL Agate et le promoteur GGL (Photo : Coralie Mollaret)

En face des nouveaux bâtiments de GGL, les deux tours de la cité universitaire devraient être détruites d’ici trois ans. Les élus et la SPL Agate réfléchissent à construire un parking en silo. À terme, le quartier de Pissevin est voué à devenir une véritable porte d’entrée de la cité des Antonin, faisant oublier les mauvais souvenir du passé. 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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