Publié il y a 9 h - Mise à jour le 12.04.2025 - Anthony Maurin - 6 min - vu 185 fois

FAIT DU SOIR Graulinades : Ô rouille mon amour !

Au Grau-du-Roi, les Graulinades 2025 (Photo Anthony Maurin)

La gastronomie n’a pas toujours besoin d’un restaurant étoilé... L'excellence des produits peut suffire. Avec les Graulinades, le Grau-du-Roi montre ce que le village fait de meilleur !

Le Grau-du-Roi, c’est un peu le bout du bout du Gard. La pointe Sud. Au-delà ? La mer. Il y a de quoi rêver ! Ici, tout est chimère, mais tout est réel. Tout se confond du sol au plafond, surtout les jours de ciel gris ! Méditerranée, Camargue, Italie… Doté d’une forte identité, le village est fier de son patrimoine et de ses traditions, il entend le faire savoir. Et il a bien raison !

Que c’est beau de voir du monde se balader au calme, avec le sourire aux lèvres, la panse pleine, heureux d’avoir fait le déplacement. En effet et depuis 13 ans en avril (c’est la quatorzième édition), le Grau a compris que l’assiette complète la plage. Ici, on aime montrer les produits de qualité que l’on cuisine avec passion et amour.

La rouille, mais pas que !

Les « Graulinades », c’est donc simplement une journée de fête dédiée à la gastronomie méridionale durant laquelle toutes les saveurs et produits de la Méditerranée sont revisités et mis en fête.

Après les abrivados des plages, la saison est lancée avec cette animation qui plaît au plus grand nombre. Les plats sont cuisinés en public par les habitants du village, par des restaurateurs mais aussi par des chefs.

Fourneaux et stands éphémères de producteurs sont installés en extérieur face à la mer le long des quais. Les restaurateurs cuisinent le poisson accompagné d’un panier de légumes, rapportés la veille par leurs binômes pécheurs.

Cette fête populaire de la gastronomie locale sonne vraiment l’arrivée des beaux jours, même si les prochains seront à la pluie… À la bonne franquette, se rassemblent tout de même chaque année plus de 5 000 gourmands et gastronomes pressés de déguster les pépites de ce patrimoine culinaire en plein air et en bord de mer.

Six habitants du Grau sont mis à l’honneur pour cuisiner en public leurs recettes fétiches. Puis, vient le « défi des restaurateurs » avec pour mission première de cuisiner le poisson accompagné d’un panier de légumes, rapportés la veille par son binôme pécheur. Une véritable équipe qui est à pied d’œuvre et qui espère ne pas décevoir l’exigeant public.

Les animations

Le repas est important, mais le gros des animations se déroulent de manière simultanée. Le marché de la mer, par les producteurs locaux et régionaux, permet l’achat et la dégustation de plats cuisinés, de tellines, d’huîtres, de fritures de poissons, bien évidemment de la célébrissime rouille graulenne, de poulpes, de vins…

De 10h à 13h, la grande démonstration de cuisine locale par les Graulens eux-mêmes, s’il vous plaît, met en émoi les gourmets. Mais, comment dire, voir la rouille géante se préparer pour régaler les convives, c’est une vraie émotion !

Les enfants ne sont pas oubliés avec Julie et Sylvia qui les accueillaient dans les jardins de la Villa Parry et qui leur donnaient des astuces lors d’ateliers culinaires ludiques qui auront transmis à ces futurs cordons bleus le goût des saveurs des produits de la mer et de la qualité qui va avec.

Les lycéens du lycée hôtelier Georges Frêche étaient là. Pour la première fois, des élèves du bac pro cuisine de l’établissement héraultais ont pu participer aux Graulinades avec leur professeur Eva Pizzo. Ils ont revisité la rouille graulenne et travaillé aux côtés des chefs, avec des ingrédients de saison, issus de producteurs locaux engagés dans une démarche éco-responsable.

En parlant de chef… Damien Sanchez, du restaurant étoilé Skab, y est allé de sa légendaire maestria. Le chef étoilé du restaurant Skab (Nîmes), a revisité les classiques avec une sensibilité marquée pour la préservation de l'environnement. Damien, imprégné des saveurs de son terroir natal, met un point d'honneur à travailler avec des ingrédients de saison, issus de producteurs locaux engagés dans une démarche éco-responsable.

Enfin, place au grand défi des restaurateurs pour finir cette journée de festivités. La lutte fut belle !

La régalade

Marie Charlotte Bas et Alexia Vernhes pour le « Burrito de poulpe de Fredo », un air de fashion Week souffle sur cette édition ! Plus adeptes du fer à friser que de la poêle à frire, du shopping que du cooking, nos deux égéries délaissent les podiums. Après un séjour à l'office de tourisme, Alexia marche sur les traces salines de son père. Marie Charlotte, elle, met un pied à l’étrier et c’est au galop que le duo emporte tout sur son passage.

Bruno Pimiento et Luc Vernhes pour le « Bonbon croustillant de lottes ». Dédé, le père de Bruno, d'origine espagnole, était cordonnier au village où l'on marchait pieds nus. Méconnu pour ses talents culinaires (à moins que Minouche ne lui ait confié quelques secrets ?), ce fan de Jean-Philippe allume le feu et Coco brûle son rousti : Requiem pour un four ! Les deux acolytes associés, cordons bleus en devenir, ont fait le chaud.

Christophe Sabatier et Alban Béchard pour « Calamars farcis, recette des dames de France ». Très grand cru que cette Graulicousinades. L’Uri Geller local a depuis rejoint les sables de la LSTL corporation et c'est avec Alban qu'il a farci ses calamars à sa façon Que Lapaix soit avec eux. « Ho counasssssss ounte vasssss ?! À Jarasssss ! »

Christophe Granier et Laurent Poitavin pour « Elle est choux cette seiche ». Il y a le muge de mer et surtout le loup, comme Christophe, qui après avoir bravé des tempêtes se la coule désormais douce à Port K ! Né dans un chou, Patach est tombé dans le pétrin quand il était petit. No comment pour sa fougasse ! Ensemble ils mettent leurs mains à la pâte ; sucre et sel fusionnent dans un éclair de génie !

Patrice Gros et Jean-Marc Sagnier pour les « Linguines de caramotes à la Sicilienne ». Rita Gilli, la nonna de Patrice, a fui, avec sa sœur Neve, l'Italie des temps obscurs. À l'époque, elles vendaient le lait de leurs vaches rue des combattants. Pêcheur devant l'Éternel, Pati a fait mordre à sa palangre. Palmacio Salvatore, l'arrière-grand-père de Jean-Marc, a quitté les rivages de sa Gaeta natale pour ceux plus propices du Grau.

Virginie Leap et Freddy Ibanez pour « Les moules farcies de Virginie & Freddy, Les Roumegaires ». Ce caractère bien trempé, elle le tient de famille. Descendue de son penthouse à la Placette, elle y retrouve el señor Ibañez, plus habitué des comptoirs de cafés que des pianos de cuisine ! Freddy met curry… Ce duo explosif a aussi su enflammer les Graulinades 2025.