Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 06.04.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 2626 fois

ÉDITORIAL Un cimetière à ciel ouvert pour les pneus

Photo DR Objectif Gard

Vous êtes au courant ? La commune de Poulx s'est dotée récemment d'un cimetière à ciel ouvert pour les pneus. Oui, oui des pneus des bagnoles qui en fin de vie ont trouvé refuge dans la garrigue nîmoise, sur la route entre Nîmes et Poulx. Désormais, amis Gardois, vous pouvez aller balancer à toutes heures vos pneus usagés, enfin, avant le couvre-feu de 19 heures et si vous êtes dans les 10 kilomètres de votre habitation. Quoique ceux qui s'amusent à jeter incognito ces vieux boudins noirs râpés jusqu'à la trame ne doivent pas respecter non plus les restrictions liées à la covid... Alors bien entendu, un peu d'ironie de bon matin, pourquoi pas ? Même si le 1er avril est déjà loin... Trêve de plaisanteries, franchement, ces décharges sauvages, devenues un paysage habituel dans plusieurs coins du Gard, ras-le-bol ! Rien que sur le bassin de Nîmes métropole, ces déchets sauvages représentaient 1 500 tonnes en 2020, un chiffre en augmentation de 20% en cinq ans. Un acte d’incivisme dont se rendent coupables tant les professionnels que les particuliers qui se refusent à faire quelques kilomètres de plus pour vider leurs déchets aux endroits appropriés : les décharges publiques. Ou qui ne veulent pas payer les quelque centaines d'euros réclamées aux producteurs de déchets. Ce véritable fléau est pourtant encadré par la loi. D'une amende forfaitaire de 35 € jusqu'à une contravention allant de la 1re à la 4e classe, soit d’une peine d’emprisonnement de deux ans, accompagnée d’une amende de 75 000 €. Mais peu d'acteurs chargés de faire respecter la loi peuvent réellement sanctionner, et c'est peut-être ce qui explique en partie cette pollution écologique et visuelle scandaleuse en pleine nature. En effet, le maire ou ses adjoints peuvent faire usage de leurs pouvoirs en la matière. Ils peuvent mettre en demeure le détenteur des déchets et l'obliger à procéder à l’enlèvement. À défaut, ils ont la possibilité de procéder à l’enlèvement au frais du contrevenant. Certains maires agissent donc mais sont encore isolés. Pièges photos, vidéosurveillance, fouille des sacs pour vérifier le contenu et quelques fois, obtenir l'identité du fauteur. C'est très bien. Mais le problème reste entier, car la surveillance régulière des lieux sauvages est quasi impossible. Comme on l'imagine, ces lieux peu fréquentés sont forcément peu surveillés. Des citoyens deviennent donc des lanceurs d'alerte comme Fanny qui a écrit à notre rédaction hier soir. Et qui a permis de mettre en lumière, une nouvelle fois, ce matin, la bêtise de certains...

Abdel Samari 

Quelques images supplémentaires (pour le plaisir) : 

Photo DR Objectif Gard

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