FAIT DU JOUR À Manduel, le centre-ville doit rester attractif
Les centres-villes sont devenus une réelle source d'inquiétude pour les municipalités françaises. Au-delà des clivages commerciaux, les mairies ne peuvent plus composer sans se soucier de l'avis du seul poumon économique qu'il leur reste.
"C'est mon premier mandat. J'avais été sollicité en 2001 puis en 2008 mais j'étais alors investi dans le monde associatif et cela me convenait, entame Xavier Péchairal, premier adjoint au maire Jean-Jacques Granat. En 2014, j'ai considéré que je pouvais apporter quelque chose dans le changement qu'allait initier la municipalité. C'est très prenant, très différent du milieu associatif et les gens ne sont pas forcément indulgents alors il faut s'adapter car nous sommes en lien avec eux."
Concernant la voirie et l'accès au village qui n'est qu'à quelques encablures de Nîmes, là aussi, les anciennes recettes ne font plus envie. "Nous avons abandonné l'option choisie par l'ancienne municipalité. Nous voulions une voirie plus proche du centre-ville. Cela nous paraissait plus efficient. C'est pour cette raison que nous avons réaménagé le Parking du Fort", poursuit l'élu. Et de reprendre que "ce parking était au moins deux fois plus petit. Nous l'avons porté à 180 places et il est à moins de deux minutes à pied du centre-ville. Le stationnement y est facilité et cela a été bien perçu par la population. Nous avons d'excellents retours et nos deux caméras de vidéoprotection offrent plus de sécurité."
Un accès au village facilité, un stationnement aux abords du centre tout aussi proche des desiderata des Manduellois : on est loin de ce qui semble se jouer ailleurs. Même passé en zone bleue et son stationnement à durée limitée, le cœur du village vit encore de belles heures et bat son plein. "Nous voulions renfoncer l'attractivité du centre-ville car le stationnement y était devenu sauvage et les voitures tampons légion. Nous travaillons en plusieurs étapes mais nous avançons systématiquement avec l'association des commerçants qui nous aide beaucoup", assure l'édile.
Prévu en trois phases, ce chantier n'est pas fini. D'abord, il a fallu créer ou recréer ce parking réadapté aux enjeux de la décennie à venir. Ensuite il a fallu matérialiser tout cela en attendant le réaménagement qui devrait démarrer cet été ou pour la rentrée prochaine. "On l'espère ! Nous en sommes au choix de la maîtrise d'oeuvre qui doit intervenir fin février. Il va falloir refaire tous les réseaux, chose qui n'a jamais été faite à Manduel. Et pour le pluvial, par exemple, cela pourrait être à notre charge", continue Xavier Péchairal.
Des réseaux sec et humide remis à neuf, un stationnement réinventé, un bitume remanié, une place réagencée et des platanes supprimés. "Il y a en aura au moins quatre... On ne peut rien faire mais il sont centenaires et nous devrons les abattre car ils sont malades. Nous les remplacerons mais rien n'est facile ni acté. La place gardera son aspect et nous tenons à appliquer des remarques faites par les commerçants", assume le premier adjoint.
Les remarques en question sont propres à changer la donne. Allongement des places de stationnement, élargissement de la voirie et rétrécissement de trottoirs (qui restent dans la norme évidemment). "La Mairie a toujours travaillé main dans la main avec l'association des commerçants. Nous les comprenons. Les travaux sont anxiogènes et nous allons peut-être mettre en place une sorte d'indemnisation pour ceux qui ont auront besoin. Maintenant, tout au long de la journée, des places sont disponibles devant leurs magasins et les gens peuvent facilement y accéder. Nous avons un des centres-villes les plus attractifs du coin et nous voulons que ça reste le cas", annonce-t-il.
Avec ces embellissements à prévoir et la nouvelle configuration du stationnement, "sur le long terme, ces commerces ne peuvent pas péricliter. Nous sommes natifs de Manduel. Nous voulons une commune avec de vrais commerces de proximité car nous y sommes attachés", assure Xavier Péchairal.
Autres sujets importants pour le petit village de plus de 6 800 habitants : la Ligne grande vitesse (LGV), la gare qui va avec et surtout la zone commerciale qui doit voir le jour aux alentours. "Notre territoire a été abîmé par la LGV. Nous considérons que la gare et Magna Porta sont une chance pour nous. Dès le début nous ne voulions pas d'urbanisation sur place. Il était hors de question d'avoir deux Manduel. Nous avons été entendus. Pour Nîmes métropole et la SNCF, la gare sera faite au 15 décembre 2019 et rien ne nous dit le contraire. C'est structurant, pourvoyeur d'emplois et c'est un réel enjeu économique", lance l'élu. Mais pour être un enjeu économique, il faut un accès privilégié au site. Et là, rien n'est encore joué. Il apparaît important de doubler la RD 999, au moins sur quelques segments.
Pour changer de sujet, les futures réalisations qu'effectuera la Mairie en 2018 seront de trois ordres. La première concerne la nouvelle Maison des associations qui sera à côté du Centre social et qui permettra, notamment aux aînés, d'avoir un accès normalisé à l'édifice. Début des travaux en ce début d'année, la fin du chantier est quant à elle prévue pour l'année prochaine avec en prime la réhabilitation d'un bâtiment municipal.
Deuxième enjeu, l'extension du dojo, complexe sportif. Surtout pour des raisons de pratiques hivernales, l'extension se fera derrière l'actuel site. La livraison prévue l'année prochaine, le cahier des charges reste à établir. Enfin, et c'est un chantier qui vient tout juste d'être livré et inauguré le week-end dernier, le skatepark. "Les jeunes n'avaient pas ce type d'aménagement urbain. Les premiers retours sont excellents et je pense que ça leur manquait. Le skatepark est modulable, il peut aussi être agrandi", brosse Xavier Péchairal. La Mairie risque aussi d'acheter un ensemble immobilier qui était préempté par les anciennes municipalités mais qui n'a plus de propriétaire aujourd'hui. "Nous voulons garder la maîtrise de l'urbanisme dans ce quartier et comme c'est une ancienne ferme, nous pensons y mettre un parc ou autre chose mais rien n'est encore décidé", affirme le premier adjoint.
À mi-mandat, le nouvel élu ne regrette rien. "C'est une expérience enrichissante pour moi, même si l'aventure n'est pas facile tous les jours. La fin de mandat sera riche en réalisations car nous avons réduit l'endettement et augmenté notre capacité de financement. Nous gardons à l'esprit la nécessité d'avoir une bonne maîtrise des finances en période d'incertitude", conclut Xavier Péchairal.