FAIT DU JOUR À Tresques, la magie de Noël en grand
C’est un pavillon comme il y en a beaucoup, posé au milieu des vignes en périphérie du petit village de Tresques, près de Bagnols. Mais ici, la magie de Noël, c’est du sérieux.
Cette maison, la « Maison des lumières », c’est celle de Michel Quijada et de son épouse Marie, qui proposent chaque année une grande exposition de santons dans leur véranda ainsi qu’un grand show « son et lumière » entièrement « fait maison »… des lumières. Directeur d’agence bancaire la journée, le soir Michel Quijada se transforme en régisseur de spectacle pour proposer un spectacle de très bon niveau sur sa maison et dans son jardin : tapis de lumières, totems, portiques, motifs divers, dont un très beau crocodile et un sapin de cinq mètres de haut tapissé de 700 led…
C’est peu dire que la famille Quijada met les petits plats dans les grands, et réussit à attirer plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de petits et de grands, chaque soir en décembre. « Nous voulons créer un monde de féerie, mettre la magie de Noël dans les yeux des gens », explique Michel Quijada, aidé dans son entreprise par son épouse et ses deux fils. Tout commence il y a une dizaine d’années. « Après le décès de ma belle-mère, qui aimait beaucoup ses santons et faire sa crèche, nous avons voulu prendre la suite en faisant une crèche dans notre véranda », raconte le propriétaire des lieux, qui compte alors sur la situation de ladite véranda, visible depuis le bord de la route, pour que les gens viennent voir la crèche. « Ma belle-mère était d’origine espagnole, et en Espagne, on rentre chez les gens pour voir leur crèche », précise-t-il.
Petit à petit, les gens viennent de plus en plus nombreux. La crèche s’agrandit pour compter aujourd’hui 250 santons et s’habille de lumières. Modestement, d’abord, il y a une demi-douzaine d’années : « Nous avons commencé avec un palmier et une guirlande », note Michel Quijada, dont le père était « fana d’illuminations ». Très vite, il décide de passer à l’étape supérieure, pour proposer un show d’un niveau professionnel.
« Une obole de bonheur »
Il faut dire que Michel Quijada commande son matériel aux États-Unis et investit plusieurs milliers d’euros par an pour illuminer sa maison à l’aide de plusieurs milliers de led et de pas moins de cinq kilomètres de câbles. « Et pour nous c’est beaucoup de travail, avance-t-il. Je prends trois semaines de congés exprès. Nous passons 500 heures de travail sur la crèche. Nous commençons la préparation fin septembre pour fabriquer les décors et rhabiller les santons et notre fils Michaël passe une bonne centaine d’heures sur la synchronisation du spectacle ».
« Ça nous prend une bonne partie de l’année, mais c’est parce qu’on le veut bien, poursuit-il. Nous sommes payés en retour par les émotions données aux gens. C’est notre façon de contribuer, une obole de bonheur. » De fait, le spectacle reste entièrement gratuit. « Nous voulons que ça reste pur. Nous n’acceptons jamais qu’on nous laisse le moindre centime. Nous voulons que les gens puissent venir complètement libérés des problèmes d’argent », martèle-t-il.
Une générosité qui suscite la générosité : la collection de santons s’agrandit régulièrement grâce à des dons anonymes de particuliers - « on trouve souvent une boîte à chaussures avec un santon devant le portail » -, le Bagnolais Léon Bonniaud prête ses modèles réduits de bâtisses provençales et la société Hexagone Illuminations, basée à Vénéjan, prête gracieusement les motifs illuminés à la famille Quijada. Et cette année, pour la première fois, Michel Quijada a accepté une aide extérieure, celle de Raphaël : « Il est venu pour la première fois en landau. Aujourd’hui il a dix ans et il rêvait de pouvoir nous aider », raconte-t-il. Le garçon vient donc donner un coup de main pour la crèche sur son temps libre.
Un public nombreux et fidèle
C’est cette générosité combinée qui permet à la Maison des Lumières de proposer gratuitement un spectacle de cette qualité. Un show hivernal qui attire désormais bien plus que les amateurs de crèche. « Au début, les gens venaient pour la crèche, mais aujourd’hui c’est plus pour la partie animation », note Michel Quijada. Parmi eux, « de plus en plus de gens viennent pour la première fois », affirme-t-il, même si la Maison compte ses habitués. « Ils reviennent de façon récurrente car il y a chaque année du nouveau à voir », le spectacle change, les décors de la crèche sont renouvelés et les santons rhabillés.
De quoi attirer un public toujours plus large : « On peut avoir jusqu’à 400 personnes par soir, et certaines viennent de loin. Je me souviens de personnes venues spécialement de Marseille, de Valence ou du Pic Saint-Loup », précise le propriétaire des lieux. Il a donc fallu s’adapter : désormais, la mairie coupe la route pour la sécurité des spectateurs et la Maison des lumières a son site Internet et sa page Facebook. Un outil indispensable pour communiquer avec les gens, le spectacle restant tributaire de la fée électricité. « Le problème majeur, c’est l’EJP (l’effacement du jour de pointe, ndlr) qui fait qu’il y a 22 jours dans l’année où le prix du kilowatt/heure est multiplié par dix, explique Michel Quijada. EDF nous prévient la veille. »
Il est donc préférable de vérifier sur la page Facebook que le spectacle a bien lieu, le déclenchement de l’EJP provoquant l’annulation du show. Une féerie qui sera visible jusqu’au 2 janvier. Les lumières s’allument à la tombée de la nuit, vers 17h30. Le premier show est lancé à 18 heures et le dernier à 19h30. La Maison des Lumières se trouve sur le chemin romain de Lyon, à Tresques.
Plus d’informations : https://mdl.jimdo.com et sur https://www.facebook.com/MaisonDesLumieres.fr.
Thierry ALLARD