NÎMES Un déjeuner au Rouge : une aventure délicieuse
Depuis début novembre, le restaurant étoilé Rouge est également ouvert le midi du jeudi au dimanche. Objectif Gard a testé et a apprécié l’expérience.
On a souvent tendance à se rendre dans un restaurant étoilé pour une occasion particulière ou pour un repas d’affaire. C’est parfois aussi agréable de prendre le temps, le week-end, de déjeuner et de se faire plaisir. Ce dimanche midi-là, le rendez-vous est pris pour tenter l'expérience. Dans le cadre chaleureux de la salle de restaurant, on comprend très vite qu’ici, on est à Nîmes. Face à nous, des morceaux rouges, évidemment, de barrières utilisées dans les corridas fièrement exposées, apposés du sigle de la ville. Une fierté nîmoise qui se retrouvera aussi à plusieurs reprises dans l’assiette.
À gauche du bar, le mur rempli de photos de personnalités intrigue notre curiosité. L’une d’entre elles attire particulièrement notre regard. On y voit Jacques Chirac, clope au bec, allumer une cigarette à Simone Veil. Avec le recul, on se dit que ce cliché résume parfaitement l’ambiance du Rouge : le raffinement, mais sans avoir peur de casser les codes. Il est temps de passer à table, nous optons pour le menu dégustation affiché à 110 euros, celui en huit temps est à 160 euros. Et le premier, en trois services, est accessible dès 79 euros. Nous n’avons pas la prétention de prétendre à un poste de critique au guide Michelin, mais simplement faire part de notre expérience.
Le trou « Bénîmois »
Et faire découvrir la cuisine de la cheffe Georgiana Viou, présente à Nîmes depuis maintenant quatre ans. Teintée largement de la cuisine méditerranéenne, mais aussi du monde entier. Une définition que l’on retrouve dès la mise en bouche. On découvre un champignon japonais accompagné d'une panisse, spécialité marseillaise et d’un condiment du Bénin, terre d’origine de la cheffe âgée de 47 ans. En entrée, les cocos sont mis à l’honneur façon pistou, autre clin d’œil à la cité phocéenne où la cheffe a ouvert son premier restaurant en 2011 quelques mois après avoir été révélée par l’émission télé Master Chef.
Des recettes méditerranéennes et surtout des produits gardois sublimés. Nous pourrons dire que l’on a goûté un beurre au riz rouge de Camargue et que l’on a aimé. Les encornets du Grau-du-Roi cuisinés en mode bouillabaisse, la courge et le taureau séché viennent garnir le premier plat. Un délice ! Après le poisson, place à la viande et du veau préparé de deux manières : en raviole et juste snacké. Une fois encore, le pari gustatif est réussi. Vin blanc puis vin rouge, toujours avec modération, la sommelière nous conseille efficacement pour réussir le fameux accord met-vin. Nous arrivons au milieu du repas et c’est l’heure du « Trou bénîmois », notre référence favorite de ce rendez-vous culinaire.
Brézain et ibiscus : saveurs garanties
Un joli clin d’œil à l’attachement de Georgiana pour Nîmes et le Bénin. Ici, le calvados est remplacé par le Gin Denim, là aussi une référence au jeans de Nîmes, et accompagne une glace au Géranium rosat. C’est le privilège et la chance de la gastronomie française, découvrir de nouveaux goûts et éveiller ses papilles. Une autre agréable surprise nous attend au moment du fromage.
La présentation sous forme de mousse nous donne l’impression d’être déjà au dessert. La douceur de l’esthétique vient dénoter avec le caractère du brézain, ce fromage issu de Haute-Savoie au goût de raclette fumée. Les sens sont agréablement trompés grâce à la justesse du savoir-faire de la cheffe étoilée. La poire Guyot et un sorbet à l’ibiscus viennent achever cette expérience savoureuse. Nous repartons repu, mais sans cette sensation d’estomac lourd. Et surtout satisfait et privilégié d’avoir pu goûter à ces mets sublimés par le talent de Georgiana Viou. En toute humilité, si vous avez l'opportunité d'y goûter, n'hésitez pas !
Le repas en images :