FAIT DU JOUR Emmanuel Roux et l'unanimité d'UNîmes
Président depuis le 29 novembre 2012 après avoir été vice-Président entre 2008 et 2012, Emmanuel Roux n'est pas arrivé à la tête d'UNîmes, l'université nîmoise, par hasard. Après une réélection en fin d'année dernière, il se projette jusqu'en 2020 et devrait redorer le blason de la seule fac gardoise.
UNîmes partait de loin mais arrive vite, tout va bien?
C'est un gros travail, une vraie métamorphose...On est passé d'une université expérimentale à une pérennisation de ses statuts, de son existence et de son autonomie. Depuis 2012, nous développons notre politique en asseyant l'université dans son territoire et en lui donnant une vraie identité. Aujourd'hui on a des pôles de recherche connus et reconnus. Avant, on ne savait pas qu'il y avait une université à Nîmes... Maintenant c'est le cas, UNîmes délivre tous les diplômes.!
Quels sont les secrets de cette réussite?
Déjà, il va falloir conforter les créations acquises et pour ce second mandat, je ne vais travailler de la même manière. Je veux poursuivre en enracinant le projet sur 2 axes porteurs et l'école doctorale. Il y a aujourd'hui une corrélation parfaite entre notre enseignement et notre recherche. On crée tout en démontrant que nous avons le potentiel et la complémentarité que l'on attend de nous. Depuis 4 ans, nous créons et configurons tout cela pour avoir des labellisations et des financements. C'est un travail minutieux car il fallait évaluer ce qui se faisait ailleurs et être original dans nos choix. On a réussi en se basant sur 2 thématiques: les risques chroniques et émergents en 2015 ainsi que le design en 2016. Les collègues ont travaillé d'arrache-pied et pour cela, un ministre est venu nous rendre visite.
Avez-vous l'âme d'un bâtisseur?
C'est le côté passionnant de l'exercice. On est sur un établissement qu'il faut créer, un peu comme ce que j'ai pu découvrir à Mayotte avant de prendre la présidence d'UNîmes. Je sais d'où on vient et où on va! Tout le monde mesure la progression du projet. On a bénéficié de 68 créations d'emplois sur la base de ce grand projet. Par exemple, pour 15 postes de chercheurs, on reçoit plus de 700 demandes! C'est un état d'esprit, ces gens sont des bâtisseurs. Ils sont souvent jeunes, âgés de 30 ou 35 ans, cela assure un avenir à l'université même si la masse salariale est presque multipliée par 2.
Les Gardois ont-ils enfin une université bien à eux?
Nous avons un rôle d'ascenseur social, c'est une nécessité mais aussi une mission. Pour les étudiants locaux, nous avons des Licences de proximité car il faut savoir qu'à UNîmes, environ 50% des étudiants sont boursiers! Ensuite, les Licences professionnelles sont une offre de spécialisation. Le public est souvent national et parfois il n'y aucun étudiant gardois! Par exemple, si vous voulez devenir détective privé, vous ne trouverez une formation qu'à Paris ou à Nîmes... Dans ce genre de Licence, les taux d'insertion sont très bons car les cibles sont bonnes et les professionnels des secteurs nous soutiennent et sont en demande. Pour les Masters, le bassin est vraiment national car nous complétons l'offre de nos voisins montpelliérains, aixois ou avignonnais. Enfin et concernant les doctorats, c'est encore plus spécialisé...
Avec tous ses changements, UNîmes n'est-elle pas trop petite?
En 10 ans, le nombre d'étudiants a doublé, Nîmes est devenue une ville universitaire. Depuis 2013, on enregistre 25% d'étudiants en plus. Avec cette hausse, il faut savoir anticiper la vie quotidienne de l'établissement. Le site de Vauban est devenu une Université en 1993-94 mais il y avait bien moins d'étudiants! Nous sommes presque à saturation alors nous devons nous projeter dans le bâti, l'immobilier.
Après un premier mandat structurel, le second s'annonce ciblé sur l'immobilier, c'est ça?
Une fois mon mandat achevé en 2020, nous n'aurons plus de réserve foncière mais il y a encore quelques terrains disponibles du côté de Hoche-Sernam... On verra bien! De toute façon l'immobilier sera au coeur du programme, comme la formation, la recherche, le numérique ou la notion de risques... Toutes les collectivités nous accompagnent et comprennent l'importance de l'enseignement supérieur. Nous formons les cadres et les jeunes de demain. Hoche 2, c'est ça! C'est un excellent site pour l'université car nous allons libérer les Carmes, qui appartiennent à la Ville de Nîmes et le GIS situé au Parc Georges Besse. Nous allons donc passer de 4 sites à 2 mais en terme de superficie, UNîmes s'grandira légèrement. Nous continuons à avoir une réflexion pour le site de Vauban qui est classé aux Monuments Historiques. Nous ne pouvons pas faire n'importe quoi mais nous voulons construire à la pinède un espace restauration et peut-être des infrastructures sportives comme un gymnase si nous en avons les moyens.
Un Gymnase?
Ou des infrastructure sportives plus simples car un gymnase coûte cher et que nous n'avons pas encore le budget... Les étudiants sont en demande et c'est vrai qu'il n'y a pas grand chose autour. De plus, nous avons en tête la création d'une nouvelle Licence STAPS car l'université de Montpellier est arrivée à saturation. On se donne l'année pour y réfléchir.
Où en est la seconde tranche du projet Hoche?
En 2013, la première tranche était livrée mais elle n'a pas amené la seconde... Elle coûte 28 millions d'euros qu'il a fallu aller chercher! UNîmes vient d'avoir, selon les bases de l'ancienne région, la plus grosse enveloppe distribuée. Pour cette seconde tranche, les marchés seront passés cette année, les travaux auront lieu en 2018 et j'espère pouvoir inaugurer les lieux en 2020, pour mon départ.
Pouvez-vous nous parler de la procédure concernant l'élection du Conseil d'université?
Ça fait partie de la démocratie et ce n'est pas le premier recours... Il s'agissait des élections pour le Conseil d'Université d'octobre 2016. Depuis 2013, la liste qui arrive en tête a forcément un siège de plus au conseil, c'est la loi. Il se trouve que la liste arrivée première avec 80% des suffrages me soutenait, mais je n'en faisais pas partie! Juridiquement, rien n'était compliqué, c'était logique. Le Tribunal administratif a parlé, je n'ai pas à commenter sa décision.