LAUDUN-L’ARDOISE L’adjoint au maire dérobe les chèques vacances des agents municipaux

Lors d'une séance du conseil municipal de Laudun-l'Ardoise
- Photo d'archives : Thierry AllardHier soir, le maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla annonçait lors de la séance du conseil municipal la démission d’un de ses adjoints, pour cause de « problèmes privés à régler », des problèmes « pas compatibles avec le mandat d’élu, et encore moins d’adjoint. »
L’élu en question a été poussé à la démission : « je lui ai demandé, en accord avec mes collègues élus il y a une quinzaine de jours, de présenter sa démission, il a accepté », poursuit le maire. Cet élu, c’est l’adjoint délégué aux Festivités, au commerce de proximité et aux marchés hebdomadaires Jonathan Migné, comme l’a précisé le maire.
Pour comprendre cette démission, il faut remonter au mois de juin dernier. Le Comité des oeuvres sociales (COS) de la mairie de Laudun-l’Ardoise vient alors de recevoir un peu plus de 1 700 euros de chèques vacances, destinés aux agents municipaux. Or, ces chèques vont se volatiliser. La présidente du Comité des oeuvres sociales va alors immédiatement déposer plainte, et elle sera suivie du maire cinq jours plus tard, le vol s’étant produit dans l’enceinte de la mairie.
Une enquête est lancée par les gendarmes pour élucider ce mystérieux larcin. La présidente du COS écrit alors un mail aux agents municipaux, et la directrice de cabinet du maire en fait de même aux élus, pour les en informer. Aussi une manière de mettre la pression : compte tenu des circonstances des faits, il y a de quoi penser qu’il a été l’oeuvre d’un agent… ou d’un élu.
Et ça marche : le lundi qui suit, une partie des chèques vacances volés atterrit dans la boîte aux lettres de la mairie, et la seconde partie suit le jeudi. Ils sont quasiment tous là, à l’exception de quelques dizaines d’euros. De quoi permettre aux gendarmes, qui n’arrêtent pas leur enquête pour autant, d’y faire des relevés d’empreintes.
Les empreintes digitales ont parlé
Et coup de théâtre : selon nos informations, les empreintes ont parlé : il s’agit de celles de l'adjoint au maire Jonathan Migné qui, auditionné par les gendarmes lundi, a reconnu les faits. Voilà donc les « problèmes privés à régler, pas compatibles avec le mandat d’élu et encore moins d’adjoint » dont parlait Yves Cazorla hier en conseil municipal.
« C’est grave, il a volé les agents, notre argent, celui de nos impôts », souffle une source interne à la mairie. On pourrait croire qu’il n’y a pas de préjudice pour le COS, seulement les chèques vacances ont été annulés lors de la déclaration de leur vol, sans compter leur utilisation par les enquêteurs pour les relevés d’empreintes. Selon nos informations, compte tenu de son absence d’antécédents judiciaires, Jonathan Migné ne sera pas poursuivi en justice s’il rembourse les 1 700 euros au COS dans les trois mois à venir.
Contacté, l’élu démissionnaire n’avait pas retourné notre appel à l’heure où nous écrivions ces lignes.