La rénovation des quartiers prioritaires continue son bout de chemin. Détruire pour mieux rebâtir, telle est la volonté du programme ANRU, dont le bailleur social Habitat du Gard est un des principaux artisans. Globalement, le projet de rénovation urbaine mené par Habitat du Gard sur Nîmes Métropole permettra de démolir et reconstruire 706 logements, en réhabilitant 541 autres, dont 501 qui bénéficieront de la certification Bâtiment Basse Consommation. 461 habitations seront également résidentialisées. Cela représente un coût onéreux de 165,8 millions d'euros de travaux. dont 116 millions financés par Habitat du Gard, et 12,2 millions par le Département. 98% des habitants devant être relogés l'ont été, en partenariat avec l'Agglo.

Sur le quartier du Mas de Mingue, la résidence Nimoza comportera 30 logements collectifs, du T2 jusqu'au T5. De grands espaces de vie, des cuisines ouvertes sur des séjours lumineux et des menuiseries de haute qualité, avec un accès sécurisé, dans le respect de la règlementation thermique RE 2020, telle est l'ambition. Les loyers varieront entre 364 et 835 euros selon leur typologie. L'opération représente un investissement de 5,5 millions d'euros, financé en très grande partie par Habitat du Gard (4,7 millions d'euros), et avec un soutien financier de l'ANRU, de la Région, du Conseil départemental et de Nîmes Métropole. 

"Tout un travail a été réalisé sur la pierre, en utilisant des matériaux naturels et de la pierre massive, pour aider à la mise en place des transports et d'un commerce devant la résidence", évoque l'architecte du projet Christophe Blouet, de l'agence Archigroup. Des efforts ont aussi été effectués sur l'amenagement d'espaces verts, en préservant l'arbre remarquable et en plantant un certain nombre d'arbustes. "On va arriver à avoir un projet où plus de 20% de l'emprise sera laissé en pleine terre, à la fois pour des traitements hydrauliques et autour du végétal". 

La foncière ODIL se chargera d'acheter les commerces, pour pouvoir les louer et positionner des acteurs locaux, sur une période la plus longue possible. "Sans l'intervention et l'achat de ces commerces par une société mixte, on aurait pas pu proposer ces services pour le quartier", explique Xavier Bringer, Directeur Général du Groupe M&A. En tant qu'opérateur de terrain, la société permet de construire et accompagner les forces publiques, pour améliorer le quotidien des habitants de Nîmes. Ainsi, ces 150 et quelques mètres carrés de commerce à créer solliciteront une soixantaine d'employés pendant deux ans, dans un présent difficile et incertain pour tout le monde.

Habitants mécontents

Fondus dans la masse, quelques habitants ont profité de cette pose de première pierre pour faire part de leurs inquiétudes et leur mécontentement par rapport à la future résidence. Évoquant un manque de concertation citoyenne, mais aussi une forme de nuisance liées à la construction, ces riverains estiment que d'autres priorités existent à proximité, avec des bâtiments vétustes et pourtant encore actifs. C'est alors que la présidente d'Habitat du Gard Laurence Barduca-Fauquet est intervenue pour calmer la situation : "On va travailler ensemble pour que les logements sociaux et cette résidence soient au plus esthétique, pour faire en sorte que la gène que vous avez aujourd'hui soit la plus amoindrie possible. Je vous promets de faire en sorte que cette concertation que vous dites absente puisse en tous les cas s'opérer aujourd'hui", adresse-t-elle.

Représentante du maire Jean-Paul Fournier, Claude De Girardi prend peu à peu ses marques avec sa nouvelle délégation à la rénovation urbaine. "La concertation je pense qu'elle a été faite mais elle n'est jamais suffisante et on reviendra vers vous pour expliquer en détail ce projet. La parole des habitants doit être attendue". Sa camarade Géraldine Rey-Deschamps, suppléant Franck Proust, parle d'un engagement politique profond, pour bâtir un avenir pour les Nîmoises et les Nîmois. "Nîmes Métropole est également engagé en faveur des clauses d'insertion, pour des parcours de vie transformés. Chaque projet doit devenir une chance pour l'insertion de tous", affirme-t-elle.

Le logement social est source de question pour certains, mais il n'a plus rien à voir avec celui fait il y a trente ans en arrière. Et plus de 16 millions d'euros sont engagés par le Département sur Nîmes Métropole pour l'ANRU. "Nous sommes tous concernés sur le vivre-ensemble. Dans nos quartiers, il nous faut travailler à ce qu'on parle tous sur ce qu'on doit construire, c'est indispensable aujourd'hui", évoque Christian Bastid, conseiller départemental. Interlocuteur au quotidien dans les quartiers, Mathias Nieps rappelle aux habitants qu'il est disponible pour échanger avec eux : "Nos quartiers souffrent d'une mauvaise image, et ici on est en train de travailler sur la désirabilité, en démolissant et en construisant". En ligne de mire : le centre commercial des Graillons, qui devrait changer dans quelques temps.