FAIT DU JOUR. La première centrale solaire du Gard est en marche à St-Jean-du-Pin
Depuis novembre dernier, la centrale solaire de St-Jean-du-Pin alimente les villages alentours en électricité verte, via EDF. Une alternative aux énergies nucléaires efficace à petite échelle qui n'est pas généralisable à court-terme.
Issue d'une initiative privée, cette centrale solaire a été construite par La Compagnie du Vent, spécialisée dans les éoliennes. Constituée de 27 500 panneaux photovoltaïques, pour une puissance totale 7,1 mégawatts-crêtes (MWc), elle occupe une surface clôturée de 13,2 hectares à la sortie de St-Jean-du-Pin. L'objectif de l'entreprise est de produire près de 10 250 000 kilowattheures par an, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’environ 5 700 personnes hors chauffage. Selon la direction, la production de cette centrale évitera l’émission de plus de 8 200 tonnes de gaz carbonique par an. "C'est une moyenne et cela reste difficilement quantifiable", explique Denis Sicot, technicien. "L'énergie produite dépend entièrement du temps, du soleil et de la température. S'il fait très chaud, on perd en puissance. L'idéal est d'avoir un soleil à 25°C. En ce moment, la météo est idéale, on produit au maximum. On a fournit à EDF 6% de plus que ce qui était prévu depuis l'ouverture en novembre".
Une nouvelle source d'énergie pour EDF
La centrale est équipée de deux onduleurs centraux de 500kW chacun. Plus concrètement, il s'agit de transformateurs de courant continu (fourni par les panneaux solaires) en courant alternatif (électricité envoyée au réseau EDF). "Pour schématiser, cette énergie est un goutte d'eau qui arrive dans un grand bassin qui alimente la France et l'Europe. Si elle n'est pas consommée ici, elle va plus loin et peut aller partout. S'il n'y en a pas assez, c'est EDF qui prend le relai. C'est le cas la nuit", ajoute Denis Sicot. "C'est un vrai plus pour EDF qui ne peut plus construire de centrales nucléaires et qui doit faire face à une augmentation constante de la consommation, en particulier l'été (ventes croissantes de climatiseurs et de piscines)".
[caption id="" align="aligncenter" width="384"]{{IMG:2}} Le site de St-Jean-du-Pin s'étend sur plus de 13ha. DR/EL[/caption]
La question du stockage de l'énergie solaire
L'avenir de cette alternative se trouve en partie dans la problématique du stockage, qui est aujourd'hui trop coûteux pour être rentable dans une logique marchande. "Un village ne pourra suffire à lui-même en énergie solaire que le jour où cette dernière pourra être emmagasinée à pas cher. Il faut investir dans une recherche axée sur la diminution des coûts que cela engendre. En Autriche par exemple, on stocke via des lacs, mais c'est très onéreux", affirme Grégory Cicalese, chargé d'études travaux pour la Compagnie du Vent. L'Allemagne de son côté a également entamé des recherches en ce sens, mais la France n'investit pas assez dans ce domaine. "Il faut mettre fin aux idées reçues en matière d'énergies vertes. Aujourd'hui, en seulement un an, le bilan énergétique d'une centrale est positif. C'est un secteur d'avenir", assure Denis Sicot.
D'autres centrales similaires sont aujourd'hui installées à Lodève et Châteaurenard. D'autres projets sont en cours de réalisation dans le Cantal, la Lozère et les Landes.
Eloïse Levesque