FAIT DU JOUR Pays d'Uzès : l’Ombrière ouvre ses portes et présente sa programmation
Ce mardi 15 décembre aurait dû être la date de réouverture pour les cinémas, les théâtres et les salles de spectacles. La date idéale en somme pour inaugurer l’Ombrière, le nouveau centre culturel du Pays d’Uzès.
Si la réouverture des lieux culturels a été reportée, ce n’est pas le cas de la présentation de la saison culturelle de l’Ombrière, qui s’est tout de même tenue ce mardi matin. Pas vraiment une inauguration, celle-ci interviendra plus tard, dans des circonstances espérées plus favorables. En attendant, le centre culturel de la CCPU ouvre enfin ses portes, après « cinq ans de travail technique », souligne la directrice de l’Ombrière, Nadège Molines.
L’Ombrière, dont nous avons déjà largement parlé depuis les débuts du projet, se compose rappelons-le de deux salles. La plus grande, « La Fabrique », peut accueillir de 350 à 500 places assises et jusqu’à 800 debout, les gradins étant rétractables. La plus petite, « Le Labo », a une capacité de 200 personnes assises et 350 debout. Les deux salles sont séparées par une cloison qui, lorsqu’elle est ôtée, permet d’avoir une grande salle de 800 places assises, 1 200 debout, et d’y tenir des salons ou des séminaires. L’Ombrière a également un grand hall et un espace extérieur tout aussi grand qui peut aussi accueillir des événements.
Le tout a coûté « 7,7 millions d’euros hors taxes, dont 3,4 millions d’euros de subventions (du Département, de la Région et de l’État, ndlr), financés sans emprunt », précisera le président de la CCPU, Fabrice Verdier. Un président qui en profitera pour se faire le défenseur de la culture, en présence notamment du directeur de la Scène nationale du Cratère d’Alès, Denis Lafaurie, et de la directrice du Centre chorégraphique national la Maison CDCN, Liliane Schauss : « On se met plus en danger quand on va à Carrefour ou à Intermarché, je dis au Gouvernement : "soyez durs avec nous sur les protocoles, mais permettez-nous d’ouvrir." »
Le maire d’Uzès et ancien président de la CCPU, Jean-Luc Chapon, qui a initié le projet, insistera plus sur l’aspect congrès/séminaires du nouvel équipement. « J’ai tellement souffert de nous voir refuser des séminaires et des congrès, et encore, heureusement que nous avions le Pont du Gard pas loin, mais nous avons dû en refuser des dizaines de fois », lancera-t-il, avant d’affirmer que « quatre salons sont déjà réservés et nous allons travailler à obtenir des séminaires. » Quand il y en aura de nouveau, cela va sans dire.
Tanguy Pastureau pour commencer
Le Pays d’Uzès a donc son équipement culturel et de congrès, qui ouvrira le 23 janvier pour le spectacle de l’humoriste Tanguy Pastureau. « La programmation a été présentée hier (lundi soir en conseil communautaire, ndlr) et a fait consensus », affirmera le vice-président de la CCPU délégué à la culture, Christophe Gervais. L’humoriste de France Inter aura donc le privilège de jouer en premier sur la scène de l’Ombrière, la première de six dates (plus une à Garrigues-Sainte-Eulalie) qui nous amèneront jusqu’au mois de mai.
Plusieurs de ces spectacles sont en co-accueil : celui des Frères Jacquard, présenté comme « un spectacle burlesque et musical », le 29 janvier et l’Imperial Quartet le 13 mars à Garrigues-Sainte-Eulalie, le sont avec le Cratère, « La Femme de la photo », adaptation des « Années » d’Annie Ernaux par la compagnie « Le Cri dévot », le 4 février, avec les ATP d’Uzès et « Tous les yeux s’émerveillent » de la chorégraphe Léa Moro le 2 avril avec la Maison CDCN. « La culture n’a pas de frontières, nous avons décidé de travailler ensemble », soulignera Fabrice Verdier. Des collaborations avec des établissements et des structures plus éloignées géographiquement sont aussi envisagées.
Pour en revenir à la programmation, le premier semestre d’achèvera le 7 mai avec « Et pendant ce temps là, Simone veille », comédie féministe à succès de Trinidad. Et outre l’humour, la danse, le théâtre et la musique, la jeunesse aura droit à son festival « Mange ton biscuit » aux vacances d’hiver. Des résidences d’artistes sont également programmées au printemps.
Une programmation présentée comme « ambitieuse, mais qui correspond à nos moyens » par Fabrice Verdier, qui se dira plus tard « un peu inquiet sur les perspectives, c’est pour cela que nous avons choisi de démarrer modestement. » Comprendre que lorsque la situation sanitaire sera meilleure, l’Ombrière pourrait tourner à un régime plus élevé. Notamment avec des concerts. « Aujourd’hui il est très difficile d’organiser des concerts, explique Nadège Molines. On va tenter sur la seconde partie de la saison. »
Voilà pour les débuts de l’Ombrière, des débuts contrariés par la crise sanitaire. « Nous aurions pu faire le choix de n’ouvrir qu’en septembre, mais cette salle, il faut qu’elle ouvre, tranche Fabrice Verdier. C’est aussi un risque financier, mais on sera là, et je suis quasi persuadé que les gens seront là. » En tout cas, la billetterie est ouverte sur le site de l’Ombrière.
Thierry ALLARD