FAIT DU JOUR Rugby Club Nîmois : Bonné – Mardon entre hier et demain
Niveau de jeu, public, Fédérale 1 et Pro D2 : les deux hommes forts du RCN évoquent le passé et le futur.
Objectif Gard : Quel bilan tirez-vous de la saison qui vient de se terminer ?
Armand Mardon : Nous avons atteint notre objectif avec la qualification pour le challenge Yves Du Manoir (le RCN a été éliminé en 8e de finale par Macon, NDLR). Il y a eu beaucoup de changements dans l’effectif. Nous sommes au début d’un projet et d’une aventure. Mais il faut bien prendre en compte que la Fédérale 1 de cette saison n’avait rien à voir avec celle de l’année précédente. Alors certes, nous faisons le même résultat, mais dans un environnement plus difficile. Donc c’est une progression.
Olivier Bonné : C’est un bilan positif et une très belle année. Nous avons fait venir un nouveau coach qui doit se mettre dans les pantoufles des autres avec un effectif déjà constitué.
Le niveau du jeu proposé vous satisfait-il ?
A M : On n’est pas déçu. On se construit et on manque de repères mais je sais que l’on va progresser. Aux yeux des supporter, le niveau de jeu paraît moyen, mais on est capable de proposer de très belles séances, notamment contre Aubenas et Macon. Cette équipe a du potentiel et elle aussi très appliquée.
O B : « C’est de plus en plus difficile de faire des grandes percées et des grandes envolés car le niveau est de plus en plus élevé. C’est facile de le dire quand on n’est pas sur le terrain, mais il y a des matches que l’on aurait pu gagner. Par exemple à Narbonne. Je trouve que le niveau proposé n’est pas mal. L’année prochaine il y aura des nouveaux joueurs. Nous allons augmenter le niveau d’exigence parce que le championnat nous le demande. La Fédérale 1 progresse chaque année.
« Que chacun se sente plus concerné par le club »
Quel regard portez-vous sur les supporters de RCN ?
A M : C’est intéressant que le stade se remplisse de plus en plus. J’ai l’impression que dans la ville, on essaye d’aligner le foot, le hand et le rugby. Je suis fier de voir que des gens fassent la comparaison car il y a deux clubs pros et nous qui sommes semi- amateurs.
O B : On fait partie des meilleures affluences de Fédérale 1. On voit que tout le monde se bouge. On a rempli trois fois le stade cette saison. À ce niveau, on progresse chaque année. Il ne faut pas oublier qu’on nous oblige à jouer le dimanche. Il n’y a aucune déserte de bus. Le parking est vite saturé. Du coup, les gens du quartier en ont ras-le-bol et le public aussi. Faciliter la venue du public fait partie du chantier.
Avez-vous des regrets ?
A M : Je n’ai pas des regrets. En revanche, j’ai enregistré les leçons pour ne pas renouveler les erreurs.
O B : Oui, la défaite à Narbonne car ils étaient prenables.
Qu’elles sont vos attentes pour la saison qui arrive ?
A M : Retrouver l’esprit du jeu dans notre structure de jeu.
O B : Plus de sérénité et plus de responsabilisation de chacun. Qu’il soit coach, commercial, communiquant, joueur, éducateur que chacun se sente plus concerné par le club.
« On doit aller vers un fonctionnement professionnel »
Que demandez-vous aux joueurs que vous recrutez ?
A M : Quand tu viens au RCN, tu viens dans un double projet. Scolaire et rugby ou professionnel et rugby. Je souhaite que les gars s’inscrivent dans la vie nîmoise et celle du club à long terme. On ne cherche pas des "one shot". Je leur demande aussi de beaucoup travailler. On a besoin d’avoir des bosseurs à l'exemple d'Alex Nierat.
O B : J’ai une grande confiance en Armand. C’est son équipe qu’il construit. Pas la mienne.
Où en êtes-vous de votre projet de faire du RCN un prétendant à la montée en D2 ?
A M : On doit tendre vers un fonctionnement professionnel.
O B : Ça n’avance pas assez vite à notre goût. C’est un chantier d’hommes et d’infrastructures. Ça fait un an que la municipalité est d’accord pour construire un espace partenaires dans la petite tribune mais on a perdu un an car les appels d’offres viennent juste d’être lancés. On a entre 180 et 200 partenaires qui viennent à deux, trois ou quatre personnes. L’espace existant n’est pas suffisant. À moyen terme, il faut revoir les infrastructures du stade Kaufmann. Mais aussi l’état des terrains. À long terme, la construction d’une grande tribune avec des installations pour pouvoir travailler et une vraie salle de musculation serait nécessaires. L’actuelle fait 50 m2. Paradoxalement cela peut parfois aller trop vite et ça peut aussi être dangereux car il faut avoir les reins solides. Ce qui n’est pas notre cas. Nous avons mis en place un comité de pilotage qui doit travailler sur cette évolution et trouver des ressources externes pour nous aider à grandir.
Propos recueillis par Norman Jardin