FAIT DU JOUR Yvan Lachaud : « Une collectivité doit être gérée comme une entreprise »
Magna Porta, extension de la ligne 2, aéroport, fonds de concours… Retour sur l’exercice 2019 qui se doit de répondre aux nombreux défis de l’agglomération nîmoise.
Objectif Gard : Est-ce que c'est jouissif ?
Yvan Lachaud : Quoi ?
De faire voter le budget 2019 sans vos ex-alliés Les Républicains nîmois ?
Jouissif peut-être pas, mais c'est une satisfaction personnelle d'avoir une majorité absolue. Ça veut dire qu'il y a une majorité, de Droite et de Gauche, qui cautionne la politique de Nîmes métropole. Une politique dans laquelle on veut investir, développer l'emploi, les formations et faire des économies.
Justement, quelles économies caractérisent ce budget ?
Notre épargne passe de 20 M€ à 40 M€ ! Ça n'était jamais arrivé... Pour moi, une collectivité doit être gérée comme une entreprise, en regardant les dépenses à l'euro près. Il y a déjà la masse salariale qui a baissé proportionnellement à l'augmentation du budget, la résiliation de baux de location avec l’extension du Colisée ainsi que la renégociation du contrat de gestion des transports, qui nous a permis d’économiser 10 M€. On espère que celle liée à l’eau nous rapportera 3 M€ à 4 M€.
Toutefois, la droite nîmoise dénonce une hausse des dépenses de fonctionnement : +109% sur le budget de l’eau, +111% pour le SPANC (Service public d'assainissement non collectif )… Qui dit vrai ?
Depuis un certain temps, la Droite de Nîmes voit d'un oeil négatif tout ce que l'on fait. Elle pratique aussi la parole mensongère. Tout cela ne m'intéresse pas […] Le service du SPANC est en augmentation car nous avons souhaité être plus près des citoyens. Avec une baisse du prix de l’eau de 5%, leurs chiffres sont aberrants.
Parlons des investissements de l’Agglo. Ils devraient avoisiner les 150,9 M€ fin 2019. Qu’allez-vous faire avec cet argent ?
Près de la moitié concerne le transport avec la réalisation de la première phase de la ligne T2 et l’extension de la T1 au Sud. Il y aura aussi l’EERIE, nous allons construire pour septembre prochain 3 000 m2 de plancher (coût : entre 6 M€ et 7 M€) pour permettre d’accueillir de nouveaux étudiants parce qu’aujourd’hui nous n’avons plus la place alors que des entreprises comme Sabena veulent installer leur formation ici à Nîmes.
Au sujet de l’extension de la T1, elle n’ira plus jusqu’à Caissargues fin 2019. Pourquoi ?
Les investissement sont prévus mais nous avons des contraintes liées au PPRI (Plan de prévention du risque inondation). Il nous faut traverser deux fois le Vistre pour réaliser cette extension. On ne tiendra pas les délais… Alors, T1 ira jusqu’à Euro 2000 (entrée de Caissargues) fin 2019 et en 2020 on ira jusqu’au bout de Caissargues. Mais la première tranche permettra de désengorger le Chemin des Canaux, là où sont les embouteillages.
Concernant les fonds de concours, on passe de 10 M€ à 5 M€ programmés en 2019. Pourquoi cette baisse ?
Ce n’est pas une baisse, mais l'année dernière, nous avions du retard. La Commission d’attribution est présidée par notre vice-président aux Finances, Maurice Gaillard.
Pourquoi, selon nos informations, allez-vous modifier les modes d’attribution ? Ce sera désormais par appel d’offres selon des thèmes et l’Agglomération ne prendra plus en charge les surcoûts. Pourquoi ce changement ?
Nous avions eu des projets qui ne correspondaient pas à la réalité de ce que l'on a vu sur le terrain. Nous avons eu des projets difficiles à gérer mais cela ne concerne pas la ville de Nîmes. Je n’entrerai pas dans les détails. Aujourd’hui, nous voulons plus de rigueur et de transparence.
Parlons de l’aéroport dont le budget sera approvisionné de 2 M€. Quels partenaires vont mettre la main à la poche et à hauteur de combien ?
Pour l’instant, le Département continue à nous aider à hauteur de 450 000€. Il y a aussi la CCBTA (Communauté de communes de Beaucaire) mais aucun n’engagement financier n’a pour l’instant été officiellement pris. Ce que je peux vous dire que c'est que l'aéroport vit enfin ! La preuve : on cherche deux financeurs publics et privés pour construire deux hangars puisque sept entreprises veulent s’installer !
Un mot sur Magna Porta. Où en êtes-vous de l’aménagement de cette zone d’activité autour de la gare Nîmes-Pont du Gard ?
Le premier objectif qu’on s’est fixé, c’est d’abord d’ouvrir la gare un an en avance. En septembre 2019, nous allons réaliser 10 M€ d’investissement pour la rénovation du Mas Larrier avec des agriculteurs indépendants. On sera à 2h35 de Paris… Il y aura des chefs d’entreprises qui partiront le matin pour venir passer une journée de travail chez nous avant de repartir le soir.
Concernant notre projet de parc à thème, on envisage quelque chose qui tourne autour du bien-être et de la romanité. Nous faisons partie des deux premiers projets de la Région Occitanie. Aussi, nous n’avons pas abandonné un projet d'Arena d'ici 2022 avec la perspective des Jeux Olympiques en France.
Enfin, l’entreprise japonaise d'accessoires sportifs Asics devrait finalement implanter sa future plateforme logistique européenne à Garons. Combien d'emplois cela va-t-il générer et où en est-on des autres implantations comme Orchestra que vous avez annoncées ?
Concernant Asics, je rencontre le patron de cette entreprise mercredi. L'idée c'est de les accueillir et de voir comment les aider à s'installer. Cela permettrait de créer 100 à 150 emplois. Concernant Orchestra, s'ils ne viennent pas, on trouvera un autre projet. Quant à la société Lidl, elle ne peut pas s'installer où elle voulait en raison du PPRI.
Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret