FAIT DU SOIR C'est parti pour le recensement des Gardois
La grande enquête concernant le recensement et les dernières données démographiques commence en Occitanie. Les Gardois seront sondés à partir du 20 janvier.
Le recensement établit les populations officielles et actualise les informations socio-démographiques sur tous les échelons géographiques. Il doit ainsi servir à affiner les politiques publiques nationales, à établir la contribution de l'État au budget des communes, à décider des services, des équipements collectifs et des programmes de rénovation, et même à définir le nombre d'élus au sein du conseil municipal... Plus de 350 textes s'appuient sur ces données.
En Occitanie, le recensement va être lancé et c'est de loin la plus grosse opération statistique par son volume, comme l'explique Caroline Jamet, directrice régionale de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : "Nous devons compter la population officielle et recueillir des informations sur les logements et leurs occupants. Des questions auxquelles il est facile de répondre. L'opération marche plutôt bien sur le terrain. Les gens répondent aussi beaucoup sur Internet. Aujourd'hui, on parle d'un foyer sur deux. La crise sanitaire a poussé des ménages à répondre via les outils numériques."
Modalités à connaître
Dans le Gard, huit communes de plus de 10 000 habitants et 65 de moins de 10 000 sont concernées. En tout, ce sont 300 agents (formés par l'Insee) qui enquêteront sur 64 200 logements abritant la bagatelle de 112 000 Gardois(es). En Occitanie, 958 communes seront concernées dont 66 communes de plus de 10 000 habitants et 892 communes de moins de 10 000 habitants. Au total, 606 000 logements seront visités pour une population d'environ 950 000 personnes à recenser.
Le recensement se déroule jusqu'au samedi 19 février dans les communes de moins de 10 000 habitants et s'étalera jusqu'au samedi 26 février dans les communes de 10 000 habitants ou plus. Si votre commune a moins de 10 000 habitants, le recensement ne s'y déroule que tous les cinq ans auprès de l'ensemble des habitants de la commune. Si vous êtes dans une ville plus grande, le recensement a lieu chaque année, mais ne concerne que 8 % de la population.
On entend parfois parler de faux agent du recensement, de vol en bande organisée, d'agression... Le recensement est pourtant une chose claire : l'agent recenseur doit posséder une carte officielle. Pour les maisons individuelles il va distribuer dès le 20 janvier des notices avec code d’accès au questionnaire Internet dans les boites aux lettres. Pour les autres logements, il se présentera au domicile des personnes recensées. C'est alors que vous avez le choix entre questionnaire sur Internet ou questionnaire papier. Sachez que de plus en plus de familles préfèrent le numérique (+2,3 % depuis 2019).
Spécificité de 2022, les occupants des habitations mobiles (caravanes, mobiles-homes, bateaux à quai...) et les personnes sans-abri sont recensés pour les communes de plus de 10 000 habitants. Ce recensement sera d'ailleurs le premier à s'enclencher dès les 20 et 21 janvier. "Nous voulons être le plus précis possible, mais aussi éviter les doubles comptes car ces populations bougent beaucoup", poursuit la directrice régionale.
Le Gard compte un peu plus d'habitants
De manière générale dans le Gard, hormis la pointe ouest du département, tous les secteurs gagnent un peu de nouveaux habitants. Entre Nîmes et Montpellier, surtout, puis entre Nîmes et Alès (voire Alès même), mais aussi dans le couloir rhodanien. On note cependant dans le Gard, comme ailleurs en Occitanie, de fortes hausses de naissances par rapport à 2020 sur les onze premiers mois de l'année 2021. On constate aussi un excès important de décès jusqu'en septembre 2021.
Dans une tout autre registre, l'évolution des décès cumulés en 2021 rapportés aux décès cumulés de la même période de 2019 augmente entre 10 % et 20 % dans le Gard. Le département connaît un faible accroissement (+0,3 % par an, le sixième d'Occitanie) naturel avec un solde migratoire de 0,2 % et un solde naturel de 0,1 %. Grosso modo, le solde migratoire est l'écart entre les départs et les arrivées et le solde naturel entre les naissances et les décès.
Les estimations au 1er janvier dernier sont les suivantes. L'Occitanie compterait 6 053 500 habitants dont 753 436 Gardois. "Nous sommes la quatrième région la plus peuplée de France et nous gagnons 41 600 nouveaux habitants chaque année, soit l'équivalent d'une ville comme Alès. C'est un résultat. On a moins de naissances depuis 2014, mais on fait mieux en 2021 qu'en 2020 même si le nombre de décès au dernier trimestre 2021 a sensiblement augmenté passant de 59 800 morts en 2019, puis à 62 285 en 2020 puis l'an dernier un minimum de 64 285 décès", annonce Hervé le Grand, chef de bureau à l'Insee. "Sur Nîmes, la population s'est stabilisée, mais la ville demeure en situation de déficit migratoire. Ce déficit est fort entre 2013 et 2019 mais il est rattrapé par un bon solde naturel."
La population gardoise et ses chiffres sont liés à la contingence de la situation géographie du département. En limite de frontières à l'est de la grande région, au plus proche de PACA, le Gard est poreux. "On voit nettement l'influence d'Avignon car dans le couloir rhodanien la croissance de population est marquée. Nîmes, quant à elle, a une population qui stagne car son solde est de -0,5 % par an. On voit aussi des zones moins peuplées, surtout vers les Cévennes, à l'écart des grande communes", ajoute Hervé le Grand.
En Occitanie, plus du tiers des jeunes (1,5 million en tout) de 3 à 24 ans vivaient dans une commune rurale au 1er janvier 2018. Pour rejoindre leur établissement scolaire, les écoliers, collégiens et lycéens se déplacent plus souvent hors de leur commune de résidence que les élèves urbains. En milieu rural, six jeunes sur dix sont scolarisés hors de leur commune de résidence. Forcément en milieu rural, les élèves sont plus éloignés de leur établissement et plus la scolarité progresse, plus les chances de trouver un établissement dans sa commune diminuent et les trajets s’allongent avec le passage au lycée.
"À 18 ans, un jeune sur cinq quitte l’espace rural pour s’installer en ville, principalement pour suivre des études supérieures. Ceux qui restent ne quittent pas pour autant le système scolaire. Ils s’orientent plus souvent que les jeunes urbains vers des cycles courts ou vers l’apprentissage. À 20 ans, quatre jeunes ruraux sur dix sont encore en études quand ils sont encore sept en milieu urbain. À l'âge de 24 ans, il ne reste plus qu'un rural scolarisé pour trois urbains...", conclut Laurent Frénois de l'Insee.