Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 05.10.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 858 fois

GARD Bassin de la Cèze : 150 opérations et 26,8 millions d'euros prévus sur trois ans

Hier, en mairie de Bagnols-sur-Cèze, la convention 2022-2024 du contrat de rivière a été signée par les différents acteurs du bassin de la Cèze. (Marie Meunier / Objectif Gard)

La sécheresse et la situation critique de la Cèze de cet été ont prouvé à quel point il était crucial de s'intéresser aux ressources hydriques des territoires. C'est avec ce contexte bien en tête que les nombreux acteurs du bassin de la Cèze ont signé, mardi matin, la convention 2022-2024 du contrat de rivière. Elle prévoit tout un programme d'actions allant de la sensibilisation dans les écoles à des chantiers de renaturalisation des milieux aquatiques en passant par des travaux sur les stations d'épuration. 

Le contrat de rivière a été validé par l'ensemble des acteurs du bassin de la Cèze (communes, intercommunalités, syndicats mixtes et associations) sur la période 2019-2024. La première phase s'étendant de 2019 à 2021 est terminée. Il s'agissait maintenant d'acter la seconde partie de 2022 à 2024. Les principaux objectifs sont de parvenir et de conserver une bonne qualité des eaux, gérer durablement les ressources en eau, préserver et restaurer les milieux aquatiques et renforcer la gestion concertée et durable de la Cèze. Pour y arriver, pas moins de 150 opérations sont prévues entre 2022 et 2024. Ce qui représente un budget de 26,8  millions d'euros et rassemble 22 maîtres d'ouvrage (*). L'Agence de l'eau est le principal financeur en apportant une subvention de 10,3 millions d'euros.

Une partie de ces actions sera dédiée à la communication auprès des habitants et des scolaires. "On a un programme ambitieux de sensibilisation dans les établissements. Les premières interventions sont prévues au lycée Einstein de Bagnols-sur-Cèze, avant les vacances de Toussaint", atteste Benoit Trichot, président du syndicat ABCèze (**).

Une grande étude pour identifier les nappes d'eau qui pourraient être prélevées

Le syndicat mène aussi une grande étude sur trois ans, aujourd'hui en phase de finalisation, pour trouver des ressources en eau de qualité et en volume sans amoindrir la rivière. "L'idée serait de savoir si ces nappes seraient utilisables plus tard sans impacter le milieu", détaille Benoit Trichot. Lui et ses équipes travaillent également sur des projets de renaturalisation des milieux, notamment sur des affluents comme le Nizon, le Malavon, la Claysse, ou l'Aiguillon. Mais ils sont confrontés à des difficultés foncières. Certains propriétaires refusent de céder leur terrain situé sur le tracé, bloquant ainsi les opérations.

Malgré les difficultés, ABCèze peut compter sur l'appui financier de l'Agence de l'eau. Karine Bonacina, directrice de la délégation territoriale de Montpellier de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, salue le travail mené sur la Cèze pour retrouver des masses d'eau en bon état. "L'enjeu est aussi l'adaptation au changement climatique, (...) surtout sur les territoires déficitaires en eau. La désimperméabilisation est un outil pour remettre de l'eau dans les nappes et végétaliser les centres-villes et contribuer à la diminution des îlots de chaleur urbaine", pointe-t-elle.

Trois communes en totale rupture d'eau cet été

L'Agence de l'eau accompagne aussi les chantiers de continuité écologique. Dernièrement, le projet sur le seuil de Chusclan a été acté et sera financé grâce au plan France Relance. Dans le contrat, on trouve aussi des travaux sur les stations d'épuration et plus largement sur l'eau et l'assainissement, une compétence assumée par l'agglomération du Gard rhodanien. "Ça représente aujourd'hui environ 29 millions d'euros de budget de fonctionnement et 13,5 millions d'euros d'investissements prévus", chiffre Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération.

Il finance des projets de lutte contre les fuites sur les réseaux, d'amélioration des rejets sur les stations d'épuration, de préservation de la ressource... D'autant que cet été, trois communes du Gard rhodanien se sont trouvées en rupture d'eau et ont dû être ravitaillées en camion-citerne (Saint-Marcel-de-Careiret, Saint-Michel-d'Euzet, Laval-Saint-Roman). "Outre que la facture tourne entre 300 000 et 400 000€, en termes écologique, ça pose un sérieux problème", tonne le président. C'est aussi toute l'économie touristique du territoire qui est en jeu car la Cèze est l'un des atouts de la destination Provence occitane. Cet été, la Cèze s'était d'ailleurs retrouvée coupée en deux par manque d'eau...

Marie Meunier

(*) Les 22 maîtres d'ouvrage sont Alès Agglomération, l'agglomération du Gard rhodanien, les communes de Bagnols-sur-Cèze, Barjac, Bessèges, Méjannes-le-Clap, Meyrannes, Molières-sur-Cèze, Navacelles, Orsan, Potelières, Pougnadoresse, Saint-Ambroix, Saint-Brès, Saint-Paul-le-Jeune, Saint-Privat-de-Champclos, le CPIE du Gard, le SIAEP Courry-Gagnières, le SIAEP de Lussan, le SISPEC, le SIVM de la région de Bessèges et le syndicat mixte ABCèze.

(**) En comptant les actions prévues dans la convention, ABCèze prévoit en tout 298 opérations entre 2022 et 2024 pour environ 46,2 millions d'euros.

Marie Meunier

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