SAINT-PONS-LA-CALM Abîmé par l'activité humaine, le lit de la Tave en partie restauré
Au cours des 50 dernières décennies, la Tave a subi de lourdes actions humaines : curages, endiguements, enrochements... Cela n'est pas sans conséquence sur le cours d'eau aujourd'hui. Le syndicat mixte ABCèze a mené des travaux pour lui redonner son allure d'autrefois.
"Vous savez comme moi que ces projets sont longs à sortir de terre, qu'il y a beaucoup d'études. On est heureux quand on arrive enfin à la réalisation", introduit Benoit Trichot, président d'ABCèze. Ce mercredi, il était à Saint-Pons-la-Calm pour présenter les travaux de restauration du lit de la Tave effectués sur 800 mètres linéaires. Les premières études de ce projet remontent à 2015. Il a fallu ensuite acquérir à l'amiable une dizaine d'hectares avant de commencer le terrassement fin 2021. Début 2022, tout a été végétalisé avec la plantation d'un peu moins de 20 000 branches saules.
Les travaux ont coûté 292 356€ TTC, financés à 70% par l'Agence de l'eau et 10% par la Région, pour un reste à charge de 20% pour ABCèze. "C'est un projet un peu exemplaire sur le financement, qui porte à la fois sur l'aspect environnemental et sur la sécurité des populations humaines", poursuit Benoit Trichot. Le cours d'eau va être "reméandré" et l'aménagement va permettre de baisser le risque de débordement en cas de crue. "Tous ces merlons, ces digues accéléraient l'écoulement des eaux. Le fait est qu'en cas de crue, cela se retrouve plus vite sur Tresques", donne pour exemple le président d'ABCèze.
À cause des anciens travaux, la rivière se retrouve avec un lit surdimensionné et peu diversifié, une qualité de l'eau dégradée et des pics de crue plus intenses en aval. L'objectif du chantier a été de restaurer localement la morphologie du lit de la Tave pour restaurer un fonctionnement plus naturel de la rivière. L'ancienne digue de terre irrégulière a été arasée, les berges enherbées et 950 mètres cubes d'enrochement ont été enlevés. "L'idée, c'est de laisser la place à la rivière pour se rééquilibrer", résume Anthony Laurent, chargé de mission au syndicat mixte. Et Monique Novaretti, conseillère régionale de conclure : "Aujourd'hui, 54% des masses d'eau en Occitanie ne sont pas en bon état écologique. Cette dégradation remet en cause le bon fonctionnement des milieux aquatiques et leur pérennité pour les générations futures."
Marie Meunier