JUSTICE Zélia, 11 mois, morte sous les coups de sa maman
Une mère de famille aujourd'hui âgée de 35 ans, doit comparaître en juin prochain devant les jurés gardois.
Sa fillette âgée de 11 mois est décédée après avoir reçu des coups dans la maison familiale située dans une commune près de Nîmes. La mère de famille, incarcérée depuis janvier 2018, vient de déposer par l'intermédiaire de son avocat maître Baptiste Scherrer, une demande de remise en liberté qui doit être jugée dans les prochains jours par la chambre de l'instruction de Nîmes.
Un bébé qui pleurait beaucoup selon la maman interrogée par le juge d'instruction et qui ressemblait à son père. Les parents étaient en instance de séparation et ne s'entendaient sur rien.
Lorsque le nourrisson arrive au service pédiatrique de Nîmes le 12 décembre 2017, son état est désespéré. La fillette sera évacuée en urgence absolue vers un hôpital de Marseille où elle décédera deux jours plus tard. Dès qu'un pédiatre a regardé et palpé le corps du bébé il s'est rendu compte des mauvais traitements. Le procureur de Nîmes a été immédiatement alerté.
Dans un premier temps, la mère de famille va rejeter la responsabilité du décès sur les deux sœurs de la petite victime, des fillettes âgées de 2 et 3 ans, qui auraient frappé leur petite soeur à coup de jouets ! La mère de famille qui accouchera d'un petit garçon 15 jours à peine après la mort de sa fillette, donnera des versions très différentes durant l'instruction de l'affaire. Elle finira par reconnaître avoir frappé avec un balai son enfant. Puis elle a déclaré que la petite victime était décédée car elle avait poussé le bébé dans un cagibi et qu'elle était tombée tête la première sur une bouteille de gaz.
Les proches de la mise en cause reconnaissent que la mère de famille avait des problèmes de violences. Une réunion dans le clan Hmong sera organisée après le décès de la fillette pour définir une position commune concernant le décès. Mais, en tête à tête devant les enquêteurs de la gendarmerie, les parents et les sœurs de l'accusée finiront par expliquer que la mère de famille leur avait avoué dans le conciliabule familial avoir frappé son bébé qui pleurait beaucoup.
"Elle reconnait les violences à l'endroit de sa petite fille et si elle n'avait pas commis ces violences, elle sait qu'elle aurait son enfant près d'elle. Mais ma cliente estime que si elle n'avait pas été abandonnée par son époux et père de ses cinq fillettes, cette situation dramatique ne serait jamais arrivée, affirme maître Baptiste Scherrer pour l'accusée. Son mari voulait absolument avoir un garçon. C'est une culture, une tradition ancestrale chez les Hmong. Il faut un garçon dans la famille c'est le signe du bonheur dans le foyer et cela perpétue le nom. Son mari lui reprochait de ne pas pouvoir lui donner ce garçon. Lorsque le drame est survenu elle était enceinte de 8 mois.... Elle devait en plus s'occuper toute seule des autres enfants ", complète le pénaliste nîmois.
"C'est très facile de rejeter la responsabilité sur un homme qui n'a rien à se reprocher de près ou de loin dans les violences ou la mort de son enfant," souligne pour sa part maître Isabelle Viremouneix pour le père de famille, partie civile dans ce terrible dossier. "Le ressentiment que l'on peut avoir vis-à-vis de son mari et les autres n'exonère en rien sa propre responsabilité dans les actes inqualifiables et innommables commis par madame", complète l'avocate nîmoise qui représentera la partie civile avec son confrère Me Jérôme Arnal.
Zélia aurait dû fêter son premier anniversaire huit jours après la tragédie. Les médecins légistes relèveront des traces autour des yeux, sur le corps, mais aussi une fracture de la voûte crânienne... Cette dernière ne pouvait pas être en lien avec un accident entre enfants ou des bousculades. Elle était la conséquence d'un geste d'une extrême violence.
Boris De la Cruz