Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 09.03.2021 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 2687 fois

LA RÉCAP' Darmanin et le sinistre de l'intérieur, l'argentier désargenté, mauvais signe pour les cygnes

Photo DR ville de Nîmes

Gérald Darmanin (à gauche) aux côtés du maire d'Alès, Max Roustan, était en visite au commissariat d'Alès ce lundi. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Darmanin et le sinistre de l'intérieur. Ce lundi après-midi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, était en visite officielle dans le Gard dans le cadre du "Beauvau de la sécurité", socle de la réforme attendue en 2022 des forces de l'ordre initiée par le Gouvernement. Une tournée des popottes qui passait par Alès et Nîmes mais qui a été très diversement appréciée en Cévennes et dans la ville-préfecture. À Alès, où étaient présentés trois nouveaux adjoints de sécurité, après avoir enfoncé les portes ouvertes et souligné des évidences - "La délinquance évolue. On doit s'adapter et faire évoluer nos pratiques" -, et écouté les multiples doléances des policiers locaux concernant leurs conditions de travail, leur matériel obsolète et la maigreur affligeante des effectifs, le ministre leur a répondu : "Ce n'est pas parce que l'on met des objectifs budgétaires que les gens viennent. Je ne peux pas forcer les policiers à aller quelque part". Entendez par là avec la troisième oreille, "dites-moi ce dont vous avez besoin et je vous dirai comment vous en passer". Coluche, sort de ce corps ! Peu probant pour quelqu'un qui ambitionne de "renouveler la confiance des Français dans la police" mais en sera peut-être bientôt rendu à tenter de restaurer la confiance... des policiers envers leur ministère de tutelle.

À Nîmes, où le maire, Jean-Paul Fournier, réclamait depuis des mois à corps et à cris cette rencontre, on affichait un prudent satisfecit après l'engagement de Gérald Darmanin d'étudier la signature "avant l’été" d’un contrat de sécurité intégré, comme relayé par le service communication de la Ville. Mais comme en politique, et le maire est bien placé pour le savoir, les promesses n'engagent souvent que ceux qui les écoutent, Jean-Paul Fournier a annoncé qu'il serait "vigilant quant aux engagements qui pourraient être pris". Si contrat il y a, une dizaine de policiers supplémentaires pourraient rejoindre les quatorze récemment affectés dans la cité des Antonin. En attendant, dans les quartiers sensibles de la ville, on n'a pas attendu pour leur souhaiter la bienvenue et fêter ça façon guérilla urbaine en tirant des mortiers de feux d'artifices sur les véhicules des patrouilles qui vivent, au quotidien et loin des visites ministérielles, le sinistre de l'intérieur.

Le président de Nîmes métropole, Franck Proust (Photo : Sacha Virga)

L'argentier désargenté. Président de la communauté d'agglomération de Nîmes métropole et à ce titre "Grand argentier" de ladite collectivité de communes, le républicain Franck Proust est tiré à hue et à dia en ce moment, tiraillé qu'il est de devoir promulguer de nouveaux impôts pour faire face à une situation critique et de satisfaire dans le même temps les nombreux maires qui voient d'un très mauvais oeil cette augmentation de la fiscalité locale, déjà bien chargée. Comme à Nîmes, par exemple où un autre républicain, Jean-Paul Fournier, a clairement fait connaître son opposition. Aussi, pour amortir le coup, adoucir les coûts et s'assurer de pouvoir faire passer son budget 2021 courant mars, le Gérard Majax de la finance et manager en chef d'un "comité de redressement", dont la raison sociale éclaire sans ambiguïté l'objet de sa mission, s'est astreint à dénicher de nouvelles économies dont on ignore encore la teneur mais dont le montant serait, selon nos sources, de "800 000€ pour limiter l’impact de la taxe GEMAPI". De là à ce qu'il ouvre sur Internet une cagnotte Leetchi en ligne sur le thème "Il faut sauver le soldat Proust" il n'y a pas loin...

Le cygnes des Jardins de la Fontaine naviguent de conserve avec les canards dans les bassins

Mauvais signe pour les cygnes. En raison d'un épisode de grippe aviaire H5N1 (*), la Direction départementale de la protection des populations a écrit au maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, pour lui demander de retirer le couple de cygnes qui s'ébat depuis des lustres dans les eaux tranquilles des bassins des Jardins de la Fontaine et de les confiner, ainsi que le mâle qui a élu domicile au domaine de la Bastide. Dans cette affaire un tantinet délicate, on marche sur des œufs où presque puisque Madame présente les premiers signaux de l'arrivée imminente de petits cygneaux. Dans ces conditions, afin de ne pas perturber la future parturiente, sans en aller jusqu'à se prendre le bec avec les services de l'État, le maire se refuse pour l'instant à exiler les gracieux volatiles au centre horticole de la municipalité et de répondre favorablement à l'injonction comminatoire, et une discussion s'est engagée entre les deux parties. On s'étonnera toutefois que rien ne soit envisagé pour l'imposante colonie de canards qui naviguent de conserve sur ces mêmes bassins avec leurs nobles cousins au plumage immaculé. Une différence de traitement version "lutte des classes" qui ne manquerait pas de faire cancaner dans l'hypothèse où le quarteron de volailles vulgum pecus serait amené à être infecté par le virus. Mais "dans le Gard, nous ne sommes pas en alerte rouge", assure Chantal May, conseillère municipale adjointe déléguée aux Parcs et jardins. Ouf ! nous voilà rassurés. Depuis l'apparition du covid-19, on le sait, en matière de virus rien ne vaut l'avis d'une éminente spécialiste.

Philippe GAVILLET de PENEY

* La transmission du H5N1 se fait par un contact étroit ou prolongé entre un humain et une volaille. Les oiseaux s'infectent entre eux en partageant de la nourriture (un des oiseaux doit être contaminé), ils régurgitent leur nourriture et donc se transmettent le virus. Ils peuvent aussi se contaminer en entrant en contact avec les excréments d'un contaminé. Un cas de transmission d’être humain à être humain a été confirmé en , mais le virus n'est pas hautement contagieux dans l'espèce humaine (source : wikipedia).

Philippe Gavillet de Peney

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