LES SPÉCIALISTES Fracture sanitaire : le président d'UFC Que Choisir accuse les élus
Tous les samedis, à 7h, ne manquez pas le décryptage des spécialistes d'Objectif Gard sur un événement, un fait d'actualité, une polémique... Cette semaine, le président de l'antenne gardoise d'UFC Que Choisir Claude Gilbert nous parle de la fracture sanitaire dans le Gard. Son association de consommateur a révélé cette semaine une enquête sur ce sujet et pointe du doigt les élus.
Objectif Gard. Vous pointez du doigt le désert médical dans certaines zones du département, notamment en terme de médecine spécialisée. Comment vous l'expliquez ?
Claude Gilbert. Nous, nous l'expliquons par rapport à l'aspect politique. Les différents élus n'ont pas veillé malgré nos différents avertissements à cette désertification qui commençait à s’amorcer depuis une quinzaine d'année. Il n'y a pas eu d'aide pour favoriser de nouvelles installations de jeunes médecins.
Cela peut mener à des situations dramatiques ?
Oui, surtout lorsqu'on parle d'un généraliste. Nos critères d'évaluations pour cette étude était qu'au delà de 30 minutes de trajets, la personne peut être en difficulté en cas d'urgence.
Cette désertification explique aussi l'augmentation des tarifs ?
Les médecins spécialisés, sachant qu'ils sont dans une zone déserte, en profite pour augmenter leur tarif. Il y a un effet mécanique, on est dans le principe de l'économie libérale, l'offre est inférieure à la demande. Ils n'ont aucune difficulté à augmenter leur tarifs puisqu'il savent que dans tous les cas, ils sont sur des distances que les gens ne franchiront pas. Ils ne vont pas rouler deux heures pour aller consulter. Donc ils se repositionnent et ont des tarifs que nous estimons abusifs dans ce contexte. Il y a double peine pour les habitants de ces zones.
Où se situe le Gard en comparaison aux autres départements ?
le Gard est plutôt en position fragile, ce que nous regrettons. Ce qui veut dire que les élus ne se sont jamais penchés réellement sur la question et qu'ils ont laissé filer la situation d'une manière délibérée. Nous les avions déjà informé en 2012, on aurait pu imaginer qu'en étant alerté d'une manière crédible ils auraient pu vérifier nos informations puisque cela vient d'Ameli. Nous avons juste regroupé les informations, ils sont parfaitement informés et c'est à eux qu'il revient de prendre des décisions pour favoriser l'accès aux soins à la population du Gard.
Propos recueillis par Baptiste Manzinali