Camouflet ? Quand même pas... Les faiblesses de la géopolitique française ? Certainement. En tout cas, Nîmes n'a pas eu le sésame d'entrée au Nirvana touristique, son billet pour attirer les foules : sa labellisation au patrimoine mondial de l'Unesco. Tant pis, on prend acte et on fait un pas de plus. Un pas vers l'avant, un pas vers un terrain que l'on connaît un peu mieux.

Lors de la session 2018 à Manama, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a choisi de différer l’inscription de Nîmes. Malgré sa déception, la Ville a pris acte de cette décision et, forte du large soutien du ministère de la Culture et des Nîmois, a déclaré vouloir poursuivre le travail de 12 ans d’efforts en présentant une nouvelle candidature.

Dans ce sens, en septembre 2018, l’État français et les services de la Ville ont rencontré à Paris l’Icomos international (Conseil international des monuments et des sites) pour analyser les conclusions du Comité du patrimoine mondial et étudier les contours d’une nouvelle candidature.

L’Icomos a précisé que la "Valeur universelle exceptionnelle de Nîmes" (pourtant validée par le Comité des biens français du patrimoine mondial – qui comprend... des experts de l’Icomos !) n’était pas totalement démontrée et qu’elle n’amenait rien de plus que les autres " villes romaines " avec leur ensemble monumental (par exemple Arles), déjà bien représentées sur la liste du patrimoine mondial.

L’Icomos a néanmoins mis l’accent sur le potentiel exceptionnel du monument romain, unique au monde, qu’est la Maison carrée de Nîmes. C’est pourquoi, la Ville a sollicité la conduite d’une expertise sur ce thème pour une nouvelle candidature avec une nouvelle déclaration de valeur universelle exceptionnelle à partir du potentiel représenté par ce monument bimillénaire.

Les étapes de la candidature

Pour cette fin d'année, en septembre dernier, une rencontre avec Icomos était organisée. La constitution d’un panel d’experts internationaux pour évaluer le thème de la prochaine candidature à partir du potentiel de la Maison carrée a été établi, tout comme l'élaboration et la présentation à l'Icomos d’un projet de déclaration de valeur exceptionnelle universelle sous la direction scientifique de Pierre Gros, académicien, spécialiste mondial de l’architecture romaine.

Pour 2019, le retour de l’expertise Icomos sera attendue avant la constitution du dossier de candidature. L'année suivante, en 2020 donc, dès le mois de janvier il faudra s'activer et déposer de manière officielle le dossier de candidature. En septembre, place à la mission d’expertise Icomos à Nîmes. Enfin, si tout va bien, c'est en 2021 que la présentation par l’État français au Comité du patrimoine mondial lors de sa 45e session annuelle aura lieu.