Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.05.2022 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1801 fois

NÎMES Faire passer un cadereau sous un viaduc... Un travail de Romain ?

Un viaduc SNCF et le cadereau qui passera en-dessous (Photo Anthony Maurin).

C'est sous la voie ferrée qui longe le boulevard Talabot à Nîmes que le chantier a lieu (Photo Anthony Maurin).

Rome ne s'est pas faite un jour, Nîmes non plus. Vous êtes Nîmois ou habitué des chantiers ? Bienvenue au coeur de l'un d'entre eux, dans une section du cadereau d'Uzès qui passera sous la voie ferrée longeant le boulevard Talabot.

"C'est un travail à la petite cuillère", dit et répète un membre du chantier. Un travail minutieux aux enjeux importants : faire passer le cadereau d'Uzès sous la voie ferrée longeant le boulevard Talabot. Sur la voie ferrée passent encore et toujours des trains. Il était donc impossible de stopper le trafic ferroviaire pour entamer les travaux. Alors, la solution a été de passer sous le viaduc sans ébranler ses fondations.

Le chantier est lourd en contraintes (Photo Anthony Maurin).

C'est un partie complexe du programme "Cadereau." Il faut rappeler que ce programme doit servir à évacuer l'eau pluviale au plus vite afin d'empêcher de mortelles inondations. Le but du jeu est en réalité de protéger un maximum les Nîmois en multipliant par dix les capacités d'écoulement des ouvrages situés sous le viaduc SNCF.

Les études préliminaires avaient été réalisées en 2015, celles d'avant projet en 2018 et le chantier doit être terminé en mai prochain. Le maître d'oeuvre n'est autre que Nîmes métropole accompagnée de SNCF Réseau dans cette délicate aventure. Le coût global de l'opération s'élève à cinq millions d'euros HT, financée par toutes les strates des collectivités.

Il s'agit d'une opération technique dans un espace exigu. Il faut réaliser un ouvrage cadre long de 46 mètres et de 3,15 à 4,80 mètres de large. En hauteur ? Entre 4 et 5,8 mètres ! Pour assurer une stabilité totale et une parfaite sécurité pour les trains qui roulent au-dessus, deux techniques ont été utilisées : les micropieux et les tirants. Tout a été calculé pour que, d'une part une réponse soit apportée aux enjeux hydrauliques modélisés et que, d'autre part, tout puisse s'insérer dans les espaces imposés par ce viaduc ferroviaire. De chaque côté du viaduc, les travaux exécutés par Nîmes métropole n'attendent plus que leurs raccordements.

Utiliser ces techniques permet aux trains de circuler presque comme si de rien n'était, car leur vitesse est limitée à 60 km/h (la gare est à moins d'un kilomètre donc ils réduisaient déjà leur allure à cet endroit). Une fois ce viaduc passé, il faudra continuer le travail et aller plus loin. À la mi-2023, le tunnelier entrera en action du côté de la station BP (rue Sully) pour amener le cadereau jusqu'à la Sernam.

Les élus regardent le chantier (Photo Anthony Maurin).

De fin 2023 à fin 2024, le tunnelier s'occupera de relier Sernam, Armée et Faïta, avant de s'attaquer à Hoche l'année suivante. En 2025, aura lieu l'entonnement du cadereau d'Uzès (route d'Uzès). En 2026, le tunnelier sera du côté de Valmy. Et, pour finir, en 2027 c'est au square Guin que le cadereau sera connecté. Tout cela est l'affaire du Programmes d'actions de prévention des inondations (PAPI) III...

Pour les deux premiers PAPI, la ville de Nîmes et Nîmes métropole ont investi plus de 140 millions d'euros en 70 chantiers ou actions. Le PAPI III Vistre, qui se déploie sur Nîmes et son bassin versant, totalisera quant à lui plus de 113 millions d'euros dont 87 de seuls travaux (88 actions sont à réaliser). Avec PAPI II et PAPI III, l'Agglo tente de prévenir certaines catastrophes qui pourraient toucher 76 000 personnes et 37 000 emplois au coeur de 23 des 39 communes qui composent Nîmes métropole.

Ce recalibrage du cadereau d'Uzès en Zone urbaine dense sous le viaduc SNCF au niveau du square de Lorrain (derrière le boulevard Talabot) au niveau de l'intersection avec la rue Bergson, durera jusqu'en mars.

Anthony Maurin

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