NÎMES Injections d'acide hyaluronique : la justice confirme que le médecin peut continuer à exercer
Le médecin gastro-entérologue Nîmois, mis en examen depuis le 17 février dernier, pouvait continuer à exercer sa profession contrairement à ce que souhaitait le parquet de Nîmes qui privilégiait une interdiction d'exercer. Un appel a été abordé, le 7 mars dernier, devant la chambre de l'instruction de Nîmes qui devait soit confirmer la décision de la juge d'instruction, soit modifier le contrôle judiciaire du patricien libéral qui intervenait régulièrement pour pratiquer son protocole sous anesthésie générale à la polyclinique Grand Sud. Ce médecin libéral est mis en examen pour « escroquerie » au préjudice de la Caisse primaire d’assurance maladie du Gard, mais aussi pour " tromperie présentant un danger pour la santé humaine" et " blessures involontaires " concernant ses patients... 515 d'entre-eux auraient été soignés de façon irrégulière. Il a reconnu avoir injecté de l'acide hyaluronique dans l'estomac de ses patients pour les faire maigrir. Un protocole non reconnu en France.
" Je pratique depuis 1994. J’ai vu près de 200 000 patients et je n’ai jamais eu de problème. En tant que médecin, il faut tout mettre en œuvre pour soigner, soulager. J’ai sauvé des vies, trouvé des cancers, diagnostiqué et soigné des maladies, avait expliqué le médecin mis en cause devant la cour d’appel de Nîmes il y a quelques semaines. Cette substance est connue depuis 1950. Elle est non toxique et non agressive. J’injecte l’acide hyaluronique sur les parois, à plusieurs endroits, et cela provoque un gonflement des tissus qui empêche le passage des aliments. "
Lors de l'audience publique de la chambre de l'instruction le 7 mars dernier, la représentante du parquet général de Nîmes avait demandé que le contrôle judiciaire du spécialiste soit modifié et qu'il ne puisse plus exercer sa profession de médecin. " Il s'affranchit totalement de la loi en pratiquant des actes non autorisés et en injectant des produits qui ne sont pas conformes à la réglementation médicale ", avait estimé la représentante du procureur général.
La chambre de l'instruction de Nîmes a décidé de ne pas suivre les réquisitions en laissant le médecin sous contrôle judiciaire, mais surtout en confirmant qu'il peut continuer à exercer la médecine malgré ses mises en examen.
Boris De la Cruz