NÎMES La Ville signe enfin le rachat de l'Hôtel de la CCI
C'est un Hôtel consulaire comme il en subsiste encore peu. Les fastes du commerce et de l'industrie du XIXe siècle dans le Gard sont loin mais le souvenir perdure. Un lieu stratégique, une bâtisse majestueuse bien que fortement dégradée, une notion du luxe à la française comme aiment le voir les touristes qui rôdent autour du Musée de la romanité.
Le rachat par la Ville de l'Hôtel consulaire de la Rue de République est une affaire en or. prolongeant le nouveau musée nîmois, il laisse la place à d'autres projets. " Nous signons l'acquisition définitive de l'Hôtel de la Chambre de commerce et d'industrie du Gard et de son parking attenant pour 5,270 millions d'euros (880 000 euros pour le seul parking, NDLR ). La Ville devient ainsi le propriétaire de la quasi totalité de l'îlot environnant. Cet ensemble verra la construction d'un palais des congrès qui aura une assise plus forte ici, en centre-ville, qu'ailleurs ", notait Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes.
Comme la CCI 30 ne peut pas encore déménager, le projet du palais des congrès ne verra pas le jour avant 2021. D'ici là, la CCI devra louer son ancien bâtiment à hauteur de 130 000 euros par an à la Ville. " Ce que nous faisons est un acte fondateur plus qu'un simple projet immobilier ! Construire un palais des congrès est primordial. Le tourisme est de plus en plus professionnel, 60 % de la totalité du tourisme actuel, et ces gens recherchent ce type de lieu. Avoir un palais des congrès est attractif. Ça fera du chiffre d'affaire pour les hôtels et les commerçants du centre-ville. De plus, la CCI n'a plus les moyens d'entretenir ce bâtiment de 3 600 m² ", avoue le président de la CCI, Éric Giraudier.
Un constat d'une logique économique imparable. Aujourd'hui, la CCI ne compte plus que 200 salariés dont 50 sur le site actuel de l'Hôtel consulaire... On est loin des 800 salariés du passé ! " Il faut être raisonnable. La Ville pourra requalifier l'ensemble du site car le tourisme est important pour Nîmes et pour le Gard. Pour nous, nous allons construire une Maison de l'entreprise au format adéquat pour un projet fédérateur qui rassemblera toutes les forces vives en un seul et même lieu. Nous serons d'ailleurs la première CCI à être totalement environnement durable ", se projette Éric Giraudier.
Il est loin le temps de 1935-1936, date à laquelle la CCI avait acheté les auspices de l'Hôtel-Dieu de Nîmes. " On ne va pas toucher à la façade mais on peut imaginer beaucoup de choses avec cet achat. Avec l'emplacement de l'Office de tourisme, l'hôtel qui va arriver à la place du Crédit Agricole, la suppression de l'ancien hôpital... Nous allons redynamiser le centre-ville, c'est au programme d'investissement de l'année prochaine, y compris le concours d'architectes pour la construction du palais des congrès ", ajoute le maire qui verrait bien le début de travaux en 2020 pour une fin un an plus tard.
Un palais des congrès avec un parking de 700 places, un hôtel d'une centaine de chambres, le réaménagement de la Porte de France, de l'actuel parking de la CCI... Nîmes ou en tout cas cette partie de la cité va-t-elle vers une piétonnisation ? Tout est possible, rien n'est acté. Inscrit au monuments historiques depuis près de 20 ans, l'Hôtel-Dieu devrait rester quasi inchangé. Et concernant les réflexions de l'ICOMOS sur le passage des automobiles sous l'arche romaine de la rue Porte de France ? " Je pense qu'on s'est un peu fait baladé... Mais à présent nous allons porter le dossier de la Maison carrée donc tout cela n'est plus d'actualité ! ", avouait Jean-Paul Fournier.
Une Maison de l'entreprise au Parc George Besse pour la CCI
Pour la CCI et son plan, le voici en résumé. Déjà propriétaire de cinq bâtiment (dont deux carrément sous-exploités) au sein du Parc Georges Besse, la CCI devrait en vendre deux pour une valeur de 2,5 à 3 millions d'euros. Ajoutés à ces 5 millions déjà signés, la CCI se renfloue et peut envisager un avenir meilleur. " On doit baisser nos coûts de fonctionnement. Dans quelques mois nous poserons la première pierre de ce nouveau projet qui devrait être sorti de terre dans 24 à 30 mois si tout va bien. Nous sommes impécunieux mais cette vente nous permet de réinvestir 90 % de cet argent dans la construction de la nouvelle maison de l'entreprise. Mieux, elle sera adaptée à nos besoins, rassemblera une pépinière d'entreprises, une pépinière d'innovation et d'autres choses encore. On se projette à 30 ou 40 ans car aujourd'hui ces espaces sont inexistants dans le Gard ", conclut Éric Giraudier qui note que le futur bâtiment sera érigé dans la continuité de celui du Conseil départemental, au débouché de la nouvelle coulée verte aboutissant aux pépinières Pichon.