NÎMES MÉTROPOLE Le nouveau réseau de transport présenté
À partir du 29 août, un nouveau réseau de transport sera en place sur le territoire de Nîmes métropole. Le deuxième tronçon de la ligne T2 sera opérationnel et deux nouvelles lignes (T3 et T4) sont également lancées. Les zones d'activité sont également mieux desservies et des navettes inter-villages sont créées.
C’est la plus grande évolution du réseau depuis 2016. Ce matin, Nîmes métropole et le délégataire Transdev ont présenté le nouveau réseau qui sera effectif le 29 août, soit une semaine avant la rentrée scolaire. Pour proposer 10 % d’offres kilométriques supplémentaires et renforcer l’offre de transport, l’Agglo a consenti un effort d’un million d’euros. Le coût actuel du réseau s’élève à 41 M€. Un tiers des lignes régulières est concerné par ces nombreuses modifications. « Le prolongement de la T2 est la colonne vertébrale de ce nouveau réseau », résume Jean-Marc Campello, vice-président délégué aux Mobilités. Le lancement du deuxième tronçon entre la gare de Nîmes centre et Paloma, début septembre pour la rentrée scolaire, a permis de repenser le réseau dans sa globalité.
« On a trois idées fortes : proposer des liaisons rapides, densifier l’offre dans les bassins d’emploi et créer de nouvelles possibilités de desserte », détaille Ludovic Martin, directeur du réseau Tango. Concernant la T2 qui permet de relier le CHU Carémeau à Paloma en 39 minutes, la fréquence sera améliorée avec des Tram’bus disponibles toutes les 7 minutes contre 10 à 12 minutes aujourd’hui. La principale nouveauté est la création de deux nouvelles lignes de Tram’bus : la T3 reliant Valdegour à Feuchères toutes les 15 minutes et la T4 pour se rendre de Caissargues à Marguerittes toujours via la gare de Nîmes. « La liaison entre Valdegour et Feuchères s’effectuera en 18 minutes, c’est moitié moins que ce que l’on fait aujourd’hui », précise Ludovic Martin. Une ligne T4 qui empruntera les tracés déjà existants avec aussi pour but de renforcer l’axe de la T1 notamment au niveau de l’arrêt Mas de Vignolles (Cap Costières) où les bus sont parfois saturés.
Zones d'activité et navettes inter-villages
Dans sa conception, ce nouveau réseau a également pour vocation de mieux desservir les zones d’activités et d’emploi. Le Mas des rosiers/Marché Gare, Saint-Césaire, Kilomètre Delta à Nîmes et la zone du Tec à Marguerittes, jusqu’ici non couvertes par Tango, seront désormais accessibles en transports en commun. Par exemple, un arrêt sera disponible pour se rendre à la Mission locale jeune. Les sites de Georges Besse et de Grézan sont renforcés. Parmi les autres nouveautés, l’instauration d’une navette inter-villages reliée à Marguerittes et Paloma qui bénéficiera aux communes suivantes : Bezouce, Lédenon, Saint-Gervasy, Poulx, Sernhac et Cabrières. Une navette interne à Marguerittes est aussi créée et connectée à T4.
D’ici un ou deux ans, l’Agglo veut créer le même type de navette sur le secteur de Leins Gardonnenque connecté aux gares TER de Saint-Géniès-de-Malgoirès et de Fons. Un projet plus avancé que celui à l’étude pour Saint-Gilles espéré d’ici 2025. À Nîmes, une navette inter-quartiers est lancée afin de permettre plus de souplesse sur les horaires et les destinations aujourd’hui réalisés par les lignes 79, 83 et 84. La ligne 89 desservira le centre commercial Nîmes Étoile et viendra compenser la ligne 5 qui ne peut plus franchir le pont-rail de Saint-Césaire à cause de la hauteur des nouveaux bus. Une navette gratuite en centre-ville est prévue pour irriguer l’Écusson durant des périodes festives comme à Noël, lors des Jeux Romains ou la feria. En cas de succès, elle pourrait devenir définitive en 2024. Lors de la feria de Pentecôte, près de 70 000 passagers ont utilisé la navette du centre-ville alors payante.
« On aura des insatisfactions. Mais ce réseau n’est pas figé dans le temps. Il pourra y avoir des ajustements au fur et à mesure », assure Franck Proust, président de Nîmes métropole. En complément des dix bus déjà achetés fonctionnant au biogaz, l’Agglo poursuit le remplacement de sa flotte avec un plan d’investissement de 5 M€ par an, durant trois ans, pour s’équiper de véhicules à faible émission (biogaz et électrique). « La commande est passée, mais il y a du délai. Les bus vont arriver au fur et à mesure », prévient Jean-Marc Campello. Un nouveau réseau qui n’entraîne pas d’augmentation du prix du ticket pour l’usager.
« Des gens ne prennent pas le bus car ils ont peur »
Avec ce nouveau fonctionnement, Nîmes métropole veut surtout reconquérir le public qui a délaissé les transports avec la crise sanitaire. Actuellement, seulement 7 % des habitants de l’Agglo embarquent à bord de Tango. « Gagner deux points de plus serait miraculeux », espère Claude de Girardi, déléguée au Transport routier de voyageurs urbain. La mise en place du télétravail plusieurs jours par semaine dans bon nombre d’entreprises et de collectivités est une des raisons de la baisse de la fréquentation. L’autre problématique est de réussir à sécuriser ce réseau agrandi.
« On étudie la possibilité de mettre en place une police des transports. Mais il y a un an, on a signé une convention avec l’État et les quelques résultats constatés ne sont pas à la hauteur des incivilités observées », déclare Franck Proust qui tient à rappeler que la sécurité est avant tout une compétence régalienne et qui attend beaucoup de son prochain rendez-vous avec la préfète du Gard. « Si on en arrive là (police des transports, NDLR), c’est dramatique. Mais c’est un sujet. Aujourd’hui des gens ne prennent pas le bus car ils ont peur », poursuit l’ancien député européen. « On payerait pour l’État mais ce n’est pas trop normal. Je ne pense pas que c’est à nous d’assumer le coût », renchérit Jean-Marc Campello.
Au-delà des agressions des agents, Nîmes métropole espère que la nouvelle ligne T2 sera respectée : « On attend un respect plus grand de manière spontanée », souhaite Claude de Girardi. C’est tout un état d’esprit que ces élus veulent créer afin que les administrés laissent tomber la voiture pour prendre le bus, ce qui implique aussi de terminer son trajet en vélo ou à pied. Lors de sa rencontre avec Marie-Françoise Lecaillon, Franck Proust est également déterminé à évoquer le sujet de la troisième voie : « On me raconte la messe avec les navettes de la Région. Je veux débloquer ces 13 millions d’euros qui dorment. »
Corentin Corger
Toutes les informations sur les nouvelles lignes seront disponibles dès cet après-midi sur le site de Tango.