NÎMES OLYMPIQUE Laurent Tourreau : "Tirer à boulets rouges sur le club, je ne suis pas d'accord"
À quelques heures du coup d'envoi de ce Nîmes-PSG, Laurent Tourreau, directeur des opérations du club, réagit après les propos du député Philippe Berta qui juge "irresponsable" de maintenir 5 000 personnes au stade des Costières. Il évoque également l'augmentation du prix des places et la problématique du refus de paiement des droits télés par Mediapro.
Objectif Gard : Comprenez-vous que l'on puisse s'interroger de voir 5 000 personnes au stade des Costières ce soir alors que les conditions sanitaires se dégradent dans le Gard et à Nîmes ?
Laurent Tourreau : Elles se dégradent mais aujourd'hui on n'est pas encore passé en rouge renforcé. On devrait l'être samedi. On accueille 5 000 personnes dans un stade qui peut en recevoir quasiment quatre fois plus. On est sûrement un des stades qui respectent le plus les protocoles sanitaires mis en place. Le port du masque est obligatoire du début jusqu'à la fin et on a mis en place un dispositif d'un siège sur deux sur l'ensemble du stade. Dans d'autres stades on accepte que des groupes puissent s'installer côte à côte. Même si vous venez à trois, il y a un siège entre chacun. C'est pour ça que tirer à boulets rouges sur le club, je ne suis pas d'accord.
Une jauge que le député Philippe Berta a qualifié "d'irresponsable", dénonçant qu'il ne "faut pas jouer avec la santé des gens". Que répondez-vous ?
Je suis d'accord qu'il ne faut pas jouer avec la santé des gens mais la préfecture a donné son accord pour que l'on puisse continuer sur la réglementation en vigueur. Si elle est d'accord pour que l'on accueille à nouveau 5 000 personnes, c'est qu'elle est consciente des mesures sanitaires que le club a mis en place. Ce seront les mêmes qui seront appliquées pour accueillir 1 000 personnes dans le cadre du futur arrêté qui doit être pris.
Avez-vous décidé de renforcer encore les mesures pour ce soir ?
On ne peut pas faire plus, c'est impossible. Nous sommes vraiment au bout du bout. Il y a du gel hydroalcoolique à l'entrée, et obligatoirement le stadier vous impose de prendre une dose dans vos mains. Le port du masque est obligatoire. Il y a un marquage au sol partout dans le stade et la sortie est séquencée, travées par travées. Ce n'est pas compliqué : pour une configuration à 5 000 personnes on a autant de stadiers que quand le stade est plein ! C'est pour cela que ça coûte cher d'organiser un match et que les places sont chères.
"Vu le nombre de places vendues, on va être juste à l'équilibre"
D'où l'augmentation des tarifs pour cette rencontre ?
Déjà parce que c'est un match de gala. Quoi qu'il arrive on aurait augmenté les prix. Vous jouez le PSG et pas Metz. Il ne faut pas dévaloriser le prix du billet non plus. Ce n'est pas parce que il y a une épidémie de covid que la catégorisation des matches doit être changée. Les prix ont déjà augmenté pour les matches normaux car ça coûte plus cher d'organiser un match dans ce contexte avec 5 000 personnes par rapport à avant.
Cette jauge sera-t-elle atteinte ce soir ?
On en sera loin. Je pense qu'il y aura entre 3 000 et 3 500 spectateurs. Peut-être que le prix en a freiné certains. Après il y a la réalité économique et je ne vous cache pas que vu le nombre de places vendues on va être juste à l'équilibre.
Concernant le refus de Mediapro de payer sa part de droits télés, comment le Nîmes Olympique est impacté ?
Pour l'instant on attend de voir comment ça va se passer. Aujourd'hui on est clairement inquiets. On fait confiance aux instances pour régler le problème. Les droits télés représentent une très grosse partie mais comme dans la plupart des clubs. Il ne faut pas se leurrer. Quand on établit un budget en début de saison on le fait en fonction des revenus que l'on pense avoir. En l'occurrence en regard des droits télés.
Propos recueillis par Corentin Corger