NÎMES Sauvetage du boa Luna : l’association SOS Reptiles en danger
Sans aides publiques, les bénévoles de l’association SOS Reptiles ont de grandes difficultés à pérenniser leurs activités. Depuis 2018, c’est environ 300 animaux de la faune exotique qui ont été récupérés, soignés puis adoptés. Rencontre avec le président de l'association, Dorian Blayac, qui a retrouvé dimanche dernier à Nîmes le boa constrictor Luna.
Dorian Blayac a 23 ans, il vit à Montpellier. Il y a trois ans, ce responsable d’un centre de loisirs a créé l’association SOS Reptiles. Il s’agit d’un refuge, d'une sorte de SPA pour les animaux à sang froid. « Nous sommes une structure reconnue par l’État. D’ailleurs, nous travaillons avec l’Office français de la biodiversité pour récupérer des animaux de la faune exotique entrés illégalement sur le territoire français ou qui appartenaient à des propriétaires décédés », explique le jeune homme.
Il y a trois mois, l’association a été appelée par la douane de Montpellier venant de saisir sur le port des caméléons et grenouilles. À Béziers, SOS Reptiles a également récupéré le python, le boa ainsi que le lézard australien d’une dame qui venait de mourir. Son association intervient dans trois départements : l’Hérault, le Gard et la Lozère. Titulaire d’un certificat de capacité pour élever des reptiles, Dorian Blayac gère une association qui correspond à un véritable besoin : « Quand des reptiles sont saisis, bien souvent les autorités ne savent pas où les placer et ils ne font pas euthanasier ».
Sa passion est née en Lozère, à Mende, village dont il est originaire. « J’ai commencé par observer la faune française, les lézards et serpents, puis je me suis de plus en plus intéressé au comportement des reptiles », raconte Dorian Blayac qui puise dans sa passion de la terrariophilie une profonde source de calme. Dimanche dernier, Dorian a mis son expertise au service du Nîmois Mickaël, qui avait perdu depuis une semaine son boa constrictor, Luna : « J’ai su qu’elle allait trouver un endroit susceptible de retenir la chaleur où elle serait à l’abri des prédateurs comme les blaireaux. C’est pour ça que j’ai concentré mes recherches sur ce débarras en tôle ».
Le sauvetage de Luna a mis en lumière son activité soumise à de violentes critiques. « J’ai vu les commentaires stipulant qu’il fallait remettre Luna dans son milieux naturel. Sauf qu’elle est née en captivité, elle aurait beaucoup de mal à s’adapter. La réintroduction d’un animal dans son milieu naturel est beaucoup plus complexe que ça », poursuit Dorian. Quant à la captivité, « elle permet aussi de protéger des espèces en voie de disparition qui sont chassées pour leur peau ou pour leur viande. Après, comme partout, il y a des gens qui font n’importe quoi ! ».
Non-subventionnée par les pouvoirs publics, l'association de Dorian vit des frais d’adoption des animaux qu’il récupère et soigne ainsi que de quelques dons. Seulement le jeune homme de 23 ans aura de plus en plus de mal à pérenniser sur ses fonds propres son activité. « Aujourd’hui, il faudrait que l’on arrive à avoir 200 adhérents pour faire la demande de reconnaissance d’utilité publique à la préfecture. Cela nous permettrait de toucher des subventions et d’avoir des partenaires pour nous aider », espère ce passionné.
CM