NON ÉLUCIDÉ Nîmes : Dix ans plus tard, l’égorgeur de la mamie court toujours
Il y a près de dix ans, une retraitée est retrouvée morte dans son garage, égorgée par un homme qui a réussi pour l’instant à passer entre les mailles de la justice. Pourtant les enquêteurs disposent de traces ADN retrouvées dans la maison du crime. Un ADN qui n’est pas inscrit dans le Fichier National des empreintes génétiques.
C’était un samedi matin, le 21 octobre 2006 précisément. Un homme de 77 ans, appelle le standard du commissariat pour signaler l’enlèvement de son épouse. Il explique confus qu’un individu est rentré dans la maison et que depuis sa femme a disparu. Les policiers arrivent en trombe dans une coquette propriété sur les hauteurs de Nîmes, impasse de la Mariette. Ils découvrent l’épouse dans le garage, tuée, égorgée au couteau.
Le mari explique cette matinée de cauchemar, où lui et sa femme ont vu débouler par une fenêtre ouverte, un homme d’une vingtaine d’années, de type européen, affirmait à l’époque le retraité aux enquêteurs de la PJ de Nîmes en charge de l’enquête. Un voleur qui menaçait d’un couteau lui et son épouse afin d’avoir les cartes bancaires des victimes et les codes... Muni des précieuses indications fournies par le couple apeuré, l’agresseur, va enfermer le septuagénaire dans un cagibi et il aurait continué à fouiller la maison. Dans le noir, l’homme âgé essaie de sortir. Il parviendra à s’extirper du recoin où il est prisonnier. Il cherche sa femme mais il ne la voit pas. Elle est à terre, dans le garage, cachée par la voiture. Il appelle la police qui fera la macabre découverte.
Un dossier qui aurait pu être résolu rapidement. « Mais dans cette affaire, l’agresseur a une chance inouïe », nous confiait à l’époque un enquêteur.
Avec les cartes bleues des victimes, le criminel se rend dans deux distributeurs de billets différents. Les caméras de vidéo surveillance des établissements bancaires, sont en panne pour certaines d’elles, ou fonctionnent très mal pour d’autres et elles ne permettront pas de réaliser une photo précise. L’individu est parvenu en plein centre ville de Nîmes à retirer deux fois 150 euros. Face à une banque une camera de la ville est fixée. Mais là aussi, la piste prometteuse se referme rapidement. La caméra de la ville avait disjoncté quelques heures auparavant à cause d’intempéries. Le dernier élément et pas des moindres en possession des enquêteurs reste un ADN masculin retrouvé à plusieurs endroits de la maison, notamment à proximité du cagibi où le retraité était enfermé et près de la malheureuse victime.
Près de dix ans après l’ADN n’a pas parlé. Le crime de l’impasse de la Mariette reste impuni.
Boris De la Cruz